JOJO RABBIT / CRITIQUE
Jojo Rabbit, récompensé de l'Oscar du meilleur scénario adapté (2020) et du prix du public par le festival international du film à Toronto (2019), est un film réalisé par le néo-zélandais Taika Waititi, inspiré du roman "Le Ciel en cage" de Christine Leunens.
Il dure 1h48 et mêle à la fois le drame, la noirceur de la guerre et la comédie, dans une Allemagne tourmentée et gouvernée par Adolf Hitler et son parti NSDAP.
Même si le Dictateur (1940), de Charlie Chaplin, est la critique cinématographique la plus intelligente selon moi produite contre ce régime nazi, Jojo Rabbit n'en reste pas moins un petit chef d'œuvre, une perle rare dans les thèmes abordés : l'endoctrinement de toute une nation, la terreur, l’amour, la famille, la guerre… racontés du point de vue de Jojo, surnommé péjorativement " Jojo Rabbit" par ses compagnons des jeunesses hitlériennes, et qui va devoir apprendre à aller au-delà de ses idées préconçues sur les juifs, après qu'il ait découvert que sa mère, Rosie (jouée par Scarlett Johansson) cachait une juive dans leur grenier, Elsa (interprétée par Thomasin McKenzie). Taika Waititi, dans le rôle d'Hitler, ami imaginaire de Jojo, a bien su nous montrer les conséquences de la propagande nazie sur un simple allemand, mais aussi sur les juifs et ce d'une manière progressive et bien ficelée, accompagnant l'intrigue de quelques références historiques non négligeables !
C'est d’ailleurs dans cette situation très embarrassante que l'on va découvrir les rouages d'un régime totalitaire, en passant du rire, de la romance, de l'aspect enfantin à cette dure réalité qu'est une dictature, un pays en guerre. Et c'est justement ce contraste entre un enfant endoctriné, insouciant et parfaitement joué par Roman Griffin Davis, et cette guerre qui donne du charme à ce film, ce qui nous plongera encore plus dans l'absurdité de l'antisémitisme, parsemé de second degré.
Ce film plaira aux enfants mais aussi aux adultes, attendus dans cette comédie si originale, il faut le souligner, par sa pure sensibilité, mais également par son humour, et bien évidemment sa qualité due à la direction artistique d’Ondrej Lipensky et à la brillantissime bande-son du fabuleux Michael Giacchino...