Bon, eh bin c'était pas trop mal mais sans plus. En fait vu que j'attendais une comédie un peu grinçante j'ai été décontenancé par cette espèce de comédie douce-amère finalement assez innocente.
Premier mauvais point que j'espérais éviter : les meilleurs passages sont dans la BA, certains sont dans le film littéralement intégrés comme des clipshows..
Hitler n'est d'abord pas si présent que ça, du moins physiquement car tout ce qu'il représente pèse sur la ville et la personnalité de Jojo. Ensuite c'est une représentation assez innocente, raccord avec la personnalité de Jojo puisque c'est le fruit de son imagination et qu'il est un peu perdu dans ses bottes de nazi, mais du coup qui rend la figure du dictateur un peu attachante ce qui m'a dérangé
, dans le genre se moquer d'Hitler et de son régime de monstres Mel Brooks et Chaplin l'ont déjà fait et mieux qu'ici. Même des pastiches comme OSS 117 s'approprient mieux le coté "sérieux impossible à prendre au sérieux" qu'ici.
D'autres l'ont dit avant moi, et même si je ne suis pas un grand expert de Wes Anderson, je n'ai effectivement pas pu m'empêcher d'y voir une similitude avec son cinéma, dans le ton léger, les couleurs, les mouvements de caméra, sur tellement d'aspects en vrai. Après ça n'empêche pas le film d'être du coup plutôt joli avec ses couleurs pastelles et ses cadrages intimistes, mais ça manque de la folie qui donne au tout ce panache dont Wes est capable, résultat Jojo Rabbit m'a laissé plus indifférent qu'escompté.
Coté casting c'est plutôt honnête dans l'ensemble, le cliché de l'accent ne m'a pas plus rebuté que ça.
L'acteur qui joue Jojo s'en sort bien, ScarJo a été une amusante surprise
lorsqu'elle se prend tout d'un coup pour son mari, ça sortait un peu de nulle part et l'imitation d'un mec pataud m'a arraché quelques rires nerveux :noel:
, j'aurais davantage aimé voir Rockwell et Alfie Allen interagir ensemble, d'autant que le perso du premier était intéressant.
Par exemple le passage un peu wtf où on le voit sapé de façon extravagante, j'aurais aimé en voir davantage des moments comme ça
. Thomasin Mackenzie est celle qui m'a le plus convaincu, son personnage était amusant, malin, et attachant.
Le flegme de Yorki m'a souvent fait rire !
Finalement c'est Taïka qui m'a le moins convaincu, j'ai trop vu de lui dans le perso et non le fruit de la fabulation d'un gamin en manque de figure à suivre.
Par moments ça marche mais dans l'ensemble je n'ai pas tant accroché que ça, ses apparitions sont plus souvent lourdes qu'autre chose et même si je vois pourquoi ça a été pensé ainsi, ce boulet (dans le sens "fardeau") qui ne veut que retarder notre protagoniste dans sa transformation finit par retarder le récit, du coup
le moment final où Jojo kick Hitler pour dire qu'il kick par la même occasion le régime
ne devient qu'un moment de soulagement alors que ça aurait pu être symboliquement plus chargé.
Je suppose que Taïka n'a pas ressenti le besoin d'insister sur une ridiculisation massive du régime et de sa figure de proue car tous deux le sont déjà suffisamment par essence, sauf que ça devient un prétexte pour ignorer le caractère horrible de ce qu'ils ont été, la menace la plus pesante n'étant au final que
la gestapo venant fouiner la maison de Jojo, même si les conséquences sont indirectes avec la mort de la mère de Jojo
. Le fait que l'on suive le récit du point de vu de Jojo, un enfant niais donc, lobotomisé par la propagande certes, mais niais et indécis quant à la démarche à suivre dans la vie au crépuscule de la guerre, ne justifie pas tout. Ça manquait d'un peu de sel ou d'absurdité, ou des deux.
Un peu déçu donc. Loin d'être réellement mauvais, porté par un casting attachant et une image soignée à défaut d'être renversante, mais trop consensuel, propret et manquant de folie.