Mon compte
    Jojo Rabbit
    Note moyenne
    3,9
    11727 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Jojo Rabbit ?

    456 critiques spectateurs

    5
    83 critiques
    4
    207 critiques
    3
    94 critiques
    2
    35 critiques
    1
    22 critiques
    0
    15 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 355 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 janvier 2020
    Il y a de cela deux semaines, « 1917 » de Sam Mendes sortait dans les salles, apportant par là-même une réponse magistrale à cette question que je me posais jusqu’alors : « que peut-on encore raconter de neuf sur la Première guerre mondiale ? »
    Aujourd’hui, c’est au tour de Taika Waititi d’ajouter sa pierre à l’édifice, mais ce coup-ci au sujet du second conflit mondial. Et moi je trouve que ça fait quand-même du bien…

    Parce que bon – on ne va pas se mentir – on a déjà un peu tout raconté sur la Seconde guerre mondiale, sur le nazisme ou sur la Shoah. Et pour justifier la pertinence d’un nouveau projet sur ces sujets-là, selon moi, un artiste se doit au minimum d’oser une approche originale ; un regard singulier.

    Alors oui, avec Taika Waititi, tout cela aboutit à un spectacle singulier composé d’étranges camps de scouts à la « Moonrise Kingdom », où tout est cool, sympa et choupinou à souhait. Ces bons vieux nazis se transforment en icones gentillettes pour enfants et ce bon vieux Adolf Hitler devient l’ami imaginaire le plus inattendu d’un conte pour enfants.
    Alors oui, tout cela se veut bien évidemment décalé même si, en soi, Waititi n’opère pas tant que ça de réelle rupture dans le traitement du nazisme.
    Au contraire, il participe plutôt à une dynamique assez longue de réappropriation de cette figure dans l’imaginaire collectif. Des méchants emblématiques d’ « Indiana Jones » aux catcheurs du IVe Reich de « Rio ne répond plus », la désacralisation du soldat hitlérien n’est pas ici une nouveauté, c’est vrai. Par contre, le fait de la poser ainsi comme figure centrale d’un film – qui plus est associée à ce genre de propos – ça, a contrario, c’est tout de même assez culotté. Et surtout c’est intrigant.

    Mais bon, passées les belles idées décalées affichées fièrement dans la bande-annonce, qu’est-ce que ce « Jojo Rabbit » a à nous offrir comme proposition de cinéma ?
    Eh bien au départ je dois bien avouer que les trois premiers quarts d’heure ont eu du mal – chez moi – à suivre la cadence et la démence des premières minutes. Une fois le postulat de départ posé, j’ai eu l’impression que ce « Jojo Rabbit » ne savait plus trop sur quel pied danser, abandonnant vite l’irrévérence de ses débuts au profit d’une intrigue plus classique et consensuelle à base de jeune-fille juive qu’on se doit de cacher dans une maison.
    Et même si par moments quelques piqûres de belles absurdités savent rappeler l’état d’esprit originel, je dois bien avouer que malgré cela, j’ai eu l’impression à plusieurs instants qu’une certaine forme de promesse s’est soudainement trouvée non tenue.

    Parce que le problème de ce « Jojo Rabbit » c’est qu’au fond il devient vite très sage.
    Quand on a Hitler en tant que meilleur pote, on est en droit d’attendre des trucs un peu plus atroces que ça en provenance de sa bouche. Si le but était justement de créer un décalage en observant le nazisme au travers du regard enchanteur d’un jeune membre de la Hitlerjugend, alors il aurait vraiment fallu aller jusqu’au bout de la démarche et pousser dans les deux extrêmes : l’imagerie abusivement idyllique d’un côté (là-dessus on est bon), la cruauté sans borne de l’autre (et là-dessus, on n'est clairement moins bon).
    Du coup, sur le tout le milieu du film, on se retrouve carrément à se dire que ce « Jojo Rabbit » est en train de nous faire la morale avec pleins de bons sentiments. De quoi en désappointer plus d'un.

    Malgré tout, ça n’a pas pour autant enterré ce « Jojo » dans mon cœur.
    Car à défaut d’aller là on pensait qu’il irait, ce film finit quand-même par aller quelque-part, et plus il avance plus il démontre que toute sa démarche était depuis le départ réfléchie et cohérente.
    Ce film a quelque-chose à dire.
    Et il a choisi un ton pour le dire.

    Car au final il n’y a rien d’innocent et de gratuit dans cette idée de transformer cette guerre en terrain de jeux pour enfants.
    En faisant cela, Taika Waititi parvient à aborder le nazisme autrement, l’émancipant du poids émotionnel de l’imagerie traditionnelle de la guerre.
    Pas de montagne de cadavres ni d’exaction sur les populations.
    Pas de train de déportés ou de famines.
    Non, tout ça on ne l’aborde que de manière très abstraite à travers les yeux de Jojo.
    Des idées qui ne prennent d’ailleurs seulement sens que lorsque sa mère se décide à lui montrer ce qu’il ne veut pas voir. Quand elle décide de casser ses fantasmagories hitlériennes sans chercher à casser pour autant ses fantasmagories propres à l’enfance.
    spoiler: …Et quand on sait comment finira sa mère, l’idée de l’émancipation de l’individu par la confrontation au réel prend tout son sens.



    Alors certes le discours n’est pas nouveau et d’aucun le trouveraient simpliste.
    Dire que le nazisme a profité d’un certain sentiment de perdition, de désespoir par rapport aux repères traditionnels et que l’hitlérisme est venu s’imposer comme une figure de substitution sachant jouer sur l’émotion et la valorisation des plus faibles, cela peut certes paraitre réducteur et pas très original.
    Mais à nous faire vivre ça justement dans un monde d’enfants – car ici même les adultes sont de grands enfants qui se déguisent, qui dansent et qui jouent – « Jojo Rabbit » permet néanmoins d’ouvrir une perspective dépouillée qui n’est pas non plus sans intérêt.
    Oui au fond tout ça était un peu absurde. Peu rationnel. Stupide et risible.
    D’ailleurs le film ne cherche jamais des raisons ou des coupables.
    Il se contente juste de sourire de cet égarement collectif et de rappeler quelques fondamentaux.
    Il rappelle qu’au fond la différence entre ce monde-là et un monde où on danse ne tient à pas grand-chose. Il tient à des rencontres. Il tient à des drames. Et surtout il tient à une certaine éducation à soi et aux autres.

    Et ce simplisme et ce moralisme qui pouvaient se révéler comme une faiblesse pendant un certain temps devient soudainement une force.
    « Jojo Rabbit » bascule progressivement de la caricature moqueuse à une fable tendre qui n’aspire qu’à réduire toute cette affaire qu’en une simple mais belle histoire d’enfants – et surtout d’enfances – en quête d’une nouvelle jeunesse.

    Ainsi, l’un dans l’autre – et comme vous l’aurez certainement compris – ce « Jojo Rabbit » m’a quand même globalement acquis à sa cause.
    Et même s’il est inégal et parfois un brin maladroit, j’ai adoré qu’il sache me faire une proposition dans ce genre.
    J’ai apprécié cette imagerie d’un « Moonrise Kingdom » dans un contexte de IIIe Reich.
    J’ai apprécié certaines réussites de mises en scène... spoiler: notamment cette manière habile d'amener la mort de la mère par le fait d'insister sur ses chaussures.


    Et surtout j’ai apprécié cette générosité globale qui transpire de partout et notamment de ce message fédérateur appelant gentiment à une jeunesse plus sereinement enchantée.
    Pour tout ça, pour cette audace et cette prodigalité, j’aime « Jojo Rabbit. »
    J’aime sa manière de chercher à enrichir les regards et à faire vibrer les cœurs.
    En somme j’aime sa façon par laquelle il a cherché à entretenir ce souffle de vie qui parcourt cet art merveilleux qu’est le cinéma…

    Mais bon… Après ça ne reste que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)
    Cinememories
    Cinememories

    487 abonnés 1 466 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 octobre 2021
    Le film rappelle en un temps “La Vie Est Belle” de Roberto Benigni, qui a su insuffler le drame dans un sinistre jeu pour la survie. Mais Taika Waititi mise sur un modèle plus délicat, reposant intégralement sur une satire burlesque, comme Chaplin ou Tarantino ont pu passer par là. Un certain regard vers Wes Anderson se fait sentir sur la structure narrative des premières minutes, qui fonctionnent et qui présageait du bon dans un discours engagé, mais distant, vis-à-vis du fanatisme naziste. Les reprises des Beatles ou encore David Bowie en témoignent. Pourtant, le cinéaste s’égare dans des maladresses que l’on distingue, passé un certain recul, car le film nous invite formellement à prendre position et à changer constamment de point de vue. A travers le héros, nous avons une vision minimaliste d’un enfant et de son obéissance aveugle envers sa patrie, ce qui diffère des principes et l’éducation qu’il reçoit à domicile.

    Souvent prenant, l’humour de Waititi touche, mais ne satisfait pas entièrement, car il existe comme un vide. Sans réel fil rouge, le film se heurte à son propre discours, qui s’use dès l’instant où un incident réforme Johannes Betzler ou Jojo (Roman Griffin Davis) à participer à l’effort de guerre de loin. Et c’est dans cet environnement qu’on le fait évoluer, sous la supervision de sa mère Rosie (Scarlett Johansson) et notamment de son référent, le capitaine K. (Sam Rockwell). Entre tendresse et passion désabusée pour la violence cartoonesque, le petit Jojo finit par confronter le système d’endoctrinement, qui arrache la vertu et l’enfance de bien des individus, que l’on oublie un peu, car souvent, on ne regarde pas plus loin que l’uniforme. On recherche ainsi des symboles fort, pour appuyer la divergence morale que Jojo acquiert au fur et à mesure qu’il en apprend sur les Juifs et c’est justement dans un élan poétique et sincère que le cinéaste trébuche et manque de prendre son sujet au sérieux.

    L’ami imaginaire de Jojo est à la fois un guide spirituel et un démon intérieur à terrasser. L’idée est bonne et promettait bien des échanges qui auraient de quoi faire mûrir l’esprit d’ouverture. Waititi, enfile donc l’uniforme du Führer, Adolf Hitler, mais n’embrasse pas le sentiment de terreur derrière le personnage. Ses apparitions sont d’ailleurs minimes et ne sont pas toujours pertinentes, si ce n’est servir l’intérêt comique, dont il faut parfois laisser passer pour enfin entrer dans le vif du sujet. Mais la présence d’un autre idéal rend justement cette hallucination peut efficace et pertinente, car un seul modèle aurait suffi et ce n’est pas celui du moustachu. Elsa (Thomasin McKenzie) est une Juive rescapée, qui rappelle énormément Anne Frank, sorte d’hommage au fardeau d’un peuple martyr. De plus, elle constitue un catalyseur fraternel et romanesque, chose qui manque éperdument à Jojo, solitaire et peu convaincu des bienfaits du nazisme. Mais ce n’est pas pour autant qu’il est aisé d’en comprendre les nuances et le film semble en réalité s’adresser à un public plus mûr que son protagoniste principal, qui enchaîne les bêtises morales au détriment d’une éducation droite et volée par un Reich rempli de clichés.

    Très loin du prestigieux “The Dictator” de Chaplin, “Jojo Rabbit” se révèle malgré tout être un divertissement habile et intelligent dans ses propos, mais dans la démarche, c’est autre chose. L’émotion est construite selon une narration bien ficelée, mais qui n’aura pas toujours l’impact attendu à l’arrivée. En pensant aux représailles, il faut donc accepter quelques cicatrices pour en apprécier le visage derrière, alors que c’est la conscience le principal sujet. Le récit défile sans doute trop vite par moment ou s’étale sur des représentations que l’on amène afin de combler une transition ou un cahier des charges. Cela se sent et cela a eu des conséquences. Et s’il faut retenir du bon dans ce récit qui éparpillent ses shrapnels, rappelons que c’est l’initiative qui pousse paradoxalement le spectateur à se détacher de l’œuvre et de l’Histoire, afin de trouver les bonnes réponses dans cette guerre qu’il n’a pas connu et dont il n’aimerait pas non plus voir son reflet à la maison. Outre les licornes, les visites SS et la paranoïa décomplexée, le film assume son statut d’observateur alors qu’un acteur se tenait juste là, derrière l’écran, les émotions avec.
    traversay1
    traversay1

    3 645 abonnés 4 878 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 janvier 2020
    Pour un membre des jeunesses shitlériennes (sic), qu'y avait-il d'étrange à avoir le Führer lui-même comme ami imaginaire ? Postulat de départ de Jojo Rabbit, au demeurant aussi allumé que son titre, notamment dans sa première partie, mais qui va bien au-delà du sens de l'absurde et du burlesque pour une évocation hors normes et parfois hénaurme de l'Allemagne nazie. Le film est à conseiller au jeune public, en particulier, mais pas seulement, car sa qualité d'écriture, ses dialogues cinglants et sa mise en scène imaginative en font aussi un film d'auteur dans une veine proche de Lubitsch et Chaplin pour ses thèmes et de Wes Anderson parfois, pour sa forme. Mais si certaines parties font penser à ces influences, globalement, le film est inclassable et traverse une palette complète, de l'humour noir à l'émotion pure, en passant par toutes les étapes intermédiaires. Évidemment, Jojo Rabbit rappelle avant tout une évidence toujours utile en des temps troubles comme les nôtres : l'ignorance est mère d'intolérance. Point de didactisme pourtant dans le film qui avec ses allures de conte de Grimm, y compris dans son aspect visuel, ose beaucoup dans le délire sans perdre de vue un côté réaliste. Et sur le sujet même, il est sans doute nécessaire de se souvenir que le cinéaste néo-zélandais Taika Waititi (Boy, Vampires en toute intimité) possède une double ascendance, maorie et juive, qui explique que les notions de tyrannie et de génocide lui sont familières. Pourtant, parler de spectacle jubilatoire avec le sujet que traite Jojo Rabbit peut sembler incongru, voire déplacé, mais ces a priori-là, le film les balaie dès ses premières minutes qui donnent le ton sans que jamais on ne pense à de la provocation ou à du mauvais goût. Waititi joue lui-même le rôle d'Hitler avec une incroyable faconde, au côté d'un jeune acteur prodigieux, Roman Griffin Davis. Le reste de l'interprétation est tout aussi excellent : Scarlett Johansson, Sam Rockwell et Thomasin McKenzie, entre autres. Dans tous les festivals où il a été montré, Jojo Rabbit a été élu meilleur film par le public, notamment à Toronto. Cela signifie que le film touche juste et fort et que, peut-être, les votants aux Oscars seront du même avis. Une statuette, au moins, serait amplement mérité.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 9 janvier 2020
    Je ne m'attendais pas à une telle qualité dans la réalisation et l'image, l'histoire est touchante et ne vous laissera pas de marbre, un de mes coups de coeur de fin 2019
    Cinévore24
    Cinévore24

    349 abonnés 718 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 janvier 2020
    Voilà un film qui cache bien son jeu.
    Derrière l'apparente légèreté des bandes-annonces et le ton enjoué des premières minutes du film, "Jojo Rabbit" nous raconte quelque chose de bien plus profond.

    À travers l'histoire de Jojo, 10 ans, recrue de la jeunesse hitlérienne, fils d'un père absent et d'une mère aimante, cette nouvelle réalisation de Taika Waititi ("Vampires en toute intimité", "Thor : Ragnarok") nous conte le récit d'un enfant qu'on force à devenir l'homme qu'il n'est pas encore, à devenir un bon petit soldat suivant les ordres.
    L'intelligence de ce film se situe là justement : celle de nous montrer la guerre, sa laideur et son absurdité à travers les yeux d'un enfant, qu'on a obligé à penser d'une seule et unique manière, et rejetant en bloc tout ce qui pourrait y faire obstacle. Mais cette manière de voir le monde va être remise en question quand Jojo va se retrouver face à son pire ennemi. Un ennemi qui prend la forme d'une jeune fille de 14 ans, Elsa.

    Derrière cette fable tragi-comique à l'esthétique inspirée de Wes Anderson, se cache avant tout un plaidoyer contre l'endoctrinement de la jeunesse en temps de guerre (un sujet qui résonne toujours aujourd'hui), avec d'un côté l'ami imaginaire de Jojo, Adolf, métaphore du lavage de cerveau opéré au fil du temps par le Reich. Et de l'autre, Rosie, sa mère, qui fait tout pour ne pas perdre son fils, lui disant de vivre comme un enfant, car c'est un enfant et non un porte-étendard pour le parti nazi, qu'on envoie au front quand on en a besoin. Et au milieu de tout ça, Elsa, jeune juive au contact de laquelle Jojo va réaliser qu'ils ne sont pas si différents l'un de l'autre, et rêvent parfois des mêmes choses simples, comme dessiner ou danser.

    Servi par un casting impeccable, enfants comme adultes, et traversé par les univers de Charlie Chaplin et Mel Brooks, ce "Jojo Rabbit" est une satire, touchante et décalée mais jamais naïve, sur le face-à-face entre fanatisme aveugle et acceptation de l'autre. Face à l'inhumanité, l'humanité. Face à l'intolérance, la tolérance. Et face à la terrible réalité, quelques pas de danse enjoués.
    BIBI07
    BIBI07

    90 abonnés 41 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 janvier 2020
    Vu au ciné "JOJO RABBIT" de Taika Waititi, comédie dramatique et satirique: en 1945 en Allemagne, fin de la guerre, un jeune garçon de 10 ans est enrôlé dans les jeunesses Hitlériennes, avec comme ami imaginaire... Adolf Hitler himself (interprété par le réalisateur), qui le guide et l'accompagne dans son enrôlement aveugle (apparitions le représentant en bouffon grottesque), le garçon vivant seul avec sa mère (son père parti à la guerre).La découverte surprenante d'une fille juive cachée sous son propre toit par sa mère va bouleverser quelque peu ses acquis et les certitudes qu'on lui a inculquées, il va devoir se libérer de cette emprise "nazie", à travers son "démon", cet Hitler devenu menacant, jusqu'à un terrible drame intime et personnel assez inattendu qui va faire basculer le film: en même temps Jojo réalise l'ampleur de son endoctrinement et perd peu à peu son innocence. Autant le dire de suite ce film ne ressemble à aucun autre de par son traitement à la fois burlesque, satirique, parodique dans un premier temps puis plus touchant et même très émouvant dans une deuxième partie certes plus classique mais pas pour autant moins passionnante, un mélange de genres casse-gueule surtout sur un tel sujet mais qui fonctionne à condition qu'on y adhere, restant simple à la lecture: ici tout est vu à hauteur d'enfant, là où l'innocence et la crédulité sont les plus faciles à détourner, le réalisateur n'occulte pas non plus l'horreur et l'absurdité de la guerre (pendaisons, bombardements, descente de Gestapo...) mais en gardant toujours un ton décapant et un humour décalé qui permet de désamorcer le sujet, prônant au final la tolérance et dénonçant un antisémitisme absurde. Tous les acteurs sont formidables: Sam Rockwell épatant en nazi, Scarlett Johansson vraiment bien en mère, et surtout les deux jeunes, et plus particulièrement l'interprète de Jojo, Roman Griffin Davis, qui porte vraiment le film sur ses frêles épaules, il est impressionnant de charisme et de justesse, regard et vraie bouille mêlés d'innocence et de malice, une vraie révélation dans cette fable humaniste à la fois film d'auteur et film grand public, très sympa!
    Alain D.
    Alain D.

    600 abonnés 3 296 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 avril 2020
    Un film peu commun au genre difficilement classable par la diversité de ses scènes. Des images alternant humour et gravité, des scènes de guerre, de jolis instants d'émotion et des séquences fantastiques avec un Adolph Hitler joué par un étonnant Taika Waititi qui est aussi le réalisateur de cette parabole historique.
    Outre la BO résolument moderne, la réussite de cette réalisation tient aussi à son superbe casting avec une magnifique Scarlett Johansson (la mère de Jojo) que l'on voit hélas trop peu. Bien soutenu par la jolie et émouvante Thomasin McKenzie, la vedette revient au surprenant Roman Griffin Davis. Il provoque beaucoup de sensations dans le rôle multi facettes du petit garçon.
    Manu Frakes
    Manu Frakes

    22 abonnés 46 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 février 2020
    Je mets très rarement 5 étoiles à un film mais celui-ci les mérite amplement.
    Pourtant, je n'ai pas accroché tout de suite, ne comprenant pas bien le début du film.
    Puis je me suis laissé embarquer dans cette histoire grave, ou le nazisme est vu au travers les yeux d'un allemand de 10 ans, endoctriné par le régime...

    Alors ce film n'est pas une comédie comme je le pensais au départ, mais un sujet sérieux abordé avec un humour décalé et la prestation exceptionnelle des comédiens (mention spéciale à Roman Griffin Davis et Scarlett Johansson).

    Excellente surprise pour ce très beau film, même si je pense qu'il ne plaira pas à tous le monde.
    Mirobole Pancrate
    Mirobole Pancrate

    39 abonnés 244 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 1 mars 2020
    Quelque part entre "The Dictator", "La vie est belle" et l’histoire d'Ann Franck naquit cette fable burlesque prometteuse... Et patatras! Le film échoue à peu près sur toute la ligne malgré quelques bonnes scènes (notamment celle de la Gestapo). Le plus embarrassant concerne l'aspect humoristique totalement raté car balourd au point d'en devenir parfois gênant. Typiquement, les gesticulations de Taika Waititi en Hitler pathétique consternent. Dommage car ce même réalisateur avait trouvé bien plus de justesse comique dans son "Vampires en toute intimité". On pouvait donc légitimement s’attendre à une loufoquerie subversive, mais on tombe finalement sur un petit feel good movie puéril et maladroit.
    CinÉmotion
    CinÉmotion

    184 abonnés 224 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 février 2020
    Quelle audace et prise de risque entrepris par le réalisateur Taika Waititi qui multiplie les casquettes pour ce film, puisqu'il en est à la fois le Producteur, le Scénariste, le Réalisateur et même l'Acteur en ayant choisi d'incarner le rôle le plus compliqué et casse gueule, celui d'Adolf Hitler ! Que dire de ce film, tellement je le trouve réussi, tant sur la forme que sur le fond. Et dieu sait qu'on en a vu des films traitant de la seconde guerre mondiale, mais cette fois Taika Waititi réussit l'exploit d'apporter un oeil nouveau, un petit vent de fraicheur sur l'un des évènements les plus tragiques de notre histoire contemporaine, en empruntant le point de vue d'enfants ! Merveilleuse idée, et intelligentes trouvailles scénaristiques permettant de plus facilement dénoncer, de rire, de se moquer et de tourner en dérision sans jamais paraître vulgaire ni extrémiste. Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle, à mon sens, Jojo Rabbit ne volerait pas l'oscar du meilleur scénario adapté s'il devait l'obtenir... il devient même mon favori pour cette catégorie et il faut récompenser ce film pour encourager l'audace et le culot ! Le cinéma a besoin de cet esprit.
    Tout fonctionne, et je trouve le film encore plus fabuleux dans le sens où le ton de la première partie est vraiment loufoque et drôle, avec une vraie ambiance à la manière de Wes Anderson dans Moonrise Kingdom, au coeur des camps de la jeunesse hitlerienne, et ensuite dans la seconde partie, dés la découverte de l'enfant juive discrètement enfermée dans le grenier, le film prend une tournure nouvelle, menant vers quelque chose de plus touchant d'abord et de plus dramatique ensuite. Cette scène du papillon bleu (couleur symbolisant la sérénité et l'épanouissement de soi) qui amène à spoiler: la mort par pendaison de la mère de Jojo, simplement par l'identification de ses chaussures (de couleur rouge symbolisant à la fois le courage, et l'amour),
    et qui caractérise en réalité l'émancipation de Jojo dans un monde où les adultes semblent agir cruellement et sans raisons, c'était quand même quelque chose... quel plan, quelle scène et quel moment ! Magnifiquement filmée. Sans parler de ces scènes d'attaques et de bombardements vraiment saisissantes, sans ne montrer à aucun moment des scènes sanglantes. Et qui pourtant parvient quand même à marquer et choquer à travers l'impact émotionnelle de Jojo se retrouvant seul au milieu de tout cela.
    Et justement, que dire de Roman Griffin Davis qui incarne Jojo Rabbit, il est à peine croyable de se dire qu'il s'agit de son premier film ! Quel talent et quel potentiel à seulement 10 ans ! Très belle révélation !
    J'espère sincèrement que JOJO RABBIT sera récompensé aux Oscars, au moins pour le scénario, ce serait mérité !
    Vinz1
    Vinz1

    186 abonnés 2 449 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 janvier 2020
    Comme dans « La vie est belle » de et avec Roberto Benigni, la guerre est montrée ici dans toute sa laideur et son absurdité à travers les yeux d'un enfant. Toutefois, c’est plutôt filmé à la manière d’un Wes Anderson avec un côté un peu déjanté et des personnages hauts en couleur ce qui fera de ce film une satire certes décalée mais ô combien touchante sur la Seconde Guerre Mondiale lors de laquelle les personnages évolueront entre fanatisme aveugle, découverte et acceptation de l'autre. Un long-métrage bien sympathique et poignant à regarder avec des enfants d’au moins dix ans.
    Fabien D
    Fabien D

    183 abonnés 1 140 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 29 janvier 2020
    Première déception de l'année, Jojo Rabbit, malgré son idée de base drôle et original, manque cruellement de folie. Lorgnant fortement du côté de Wes Anderson, Waititi survole son sujet pour nous offrir une fable à peine loufoque mais très mièvre, surtout dans sa dernière partie. On retiendra quelques passages et dialogues savoureux notamment dans leur manière de ridiculiser les croyances antisémites mais le film en lorgnant du côté sentimentale le plus niais loupe son coche. C'est mignon mais artificiel figé dans une esthétique pop déjà vu et incarné sans conviction par des acteurs que l'on a connu meilleurs (Scarlett Johansson et Sam Rockwell). Dommage.
    Naughty Doc
    Naughty Doc

    920 abonnés 439 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 janvier 2020
    Après un détour chez Marvel pour Thor Ragnarok, Taika Waititi revient à un film aux ambitions toutes autres. En effet, Jojo Rabbit est une production Fox Searchlight tout à fait singulière. Une fable se déroulant dans l'Allemagne nazie, où le réalisateur retrouve son univers décalé.


    Jojo Rabbit se présente comme une comédie satirique. On y suit Johannes "Jojo" Betlzer, un jeune endoctriné des jeunesses Hitlériennes, ayant pour ami imaginaire le Führer en personne. Avec son père disparu au combat, sa sœur décédée et ayant pour seule famille sa mère Rosie, il va très vite découvrir une juive cachée chez lui.

    Un sujet épineux donc et pas franchement joyeux. Mais pourtant Waititi arrive à jongler à merveille entre le comique pur (on pensera au Dictateur de Chaplin évidemment ou aux films de Lubitsch) ainsi que l'évocation des horreurs de l'époque tout en conservant un point de vue enfantin (La Vita è Bella de Roberto Benigni n'est également pas très loin). En faisant rire et en prenant le point de vue d'un enfant, le réalisateur baisse la garde du spectateur et distille des doses de drame avec un vrai poids. Une recette imparable qui fonctionne du tonnerre !


    Surprenant à plein d'égards, Jojo Rabbit bénéficie d'un humour incisif et fin qui fait mouche. Il suffit de voir les scènes burlesques avec Sam Rockwell et Rebel Wilson en formateurs de la cause aryenne (les aficionados de Wolfenstein seront ravis), le passage avec un Stephen Merchant de la Gestapo absolument savoureux, et bien sûr un Taika Waititi qui se prend un plaisir monstre à jouer un Adolf Hitler diablotin et grand-guignolesque.

    Tout ceci aurait pu rester au rang de blague, mais Jojo Rabbit possède une durée parfaite, ainsi qu'une maîtrise totale de son propos ainsi que de sa narration. En effet, le récit se renouvelle vite dans ses enjeux et dans son humour. Une écriture de très bon acabit au service d'une histoire touchante et pertinente.

    Original, pinçant et délicieux


    A mesure que le film avance, le récit ne stagne donc jamais : scène d'horreur méta avec l'introduction de Thomasin McKenzie (géniale), tendresse bienvenue avec une Scarlett Johansson épatante en mère combative prête à tout pour sauver l'innocence de son fils, séquences où la violence de la guerre est suggérée plus ou moins frontalement…Jojo Rabbit prend le genre à bras le corps mais nous ramène toujours au drame en filigrane pour en exorciser les démons et amener l'émotion.


    A ce titre, la relation entre Jojo (un impressionnant Roman Griffin Davis qui apporte un jeu candide savoureux tout en portant le film) et Elsa est une autre réussite notable. Au-delà d'une ode au "vivre-ensemble", Jojo Rabbit intime à tout le monde de communiquer sans jamais renier sa singularité, en dépit des conventions obsolètes.

    Visuellement le film est également une réussite, dotée d'une production design faisant penser aux films de Wes Anderson. Une direction artistique colorée retranscrivant la mode de l'époque et en adéquation avec le mode de pensée dans lequel évolue le personnage éponyme. L'OST de Michael Giacchino (Coco, Zootopie, Rogue One) amène l'émotion ou la jovialité comme il faut, via un usage de sons de fanfare ou d'autres ballades plus lyriques absolument délicieuses.

    En définitive, Taika Waititi nous conte un autre film absolument délectable dans sa filmographie. Jojo Rabbit est une très bonne pioche mariant les genres à merveille, et avec une vraie singularité qui amène automatiquement l'adhésion. On en ressort conquis !
    Ricco92
    Ricco92

    231 abonnés 2 156 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 février 2020
    Il fallait oser ! En effet, avec Jojo Rabbit, Taika Waititi se permet de faire une comédie autour d’un enfant issu des jeunesses hitlériennes totalement fanatisé et réussit à nous faire rire tout en étant irréprochable d’un point de vue moral (il est absolument impossible de penser que le film fait de la propagande nazie). Il réussit à apporter un regard totalement original sur un sujet qui a été maintes fois traité au cinéma en y apportant de l’humour, de la tendresse, de la poésie mais aussi de la tristesse et de la dureté (nous sommes quand même dans une histoire traitant de l’Allemagne nazie et de la chasse des juifs). Waititi réussit parfaitement à mélanger tous ces genres de façon très subtile notamment grâce à d’excellents acteurs (Scarlett Johansson, Thomasin McKenzie, Taika Waititi lui-même dans le rôle d’Adolf Hitler et surtout le jeune Roman Griffin Davis). En cette période de résurgence du négationnisme, Jojo Rabbit est un objet indispensable pour rappeler l’horreur du nazisme tout en étant extrêmement drôle. Un film à voir et à revoir.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    704 abonnés 3 055 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 février 2020
    Pris entre le Quentin Tarantino d’Inglourious Basterds et le Wes Anderson de Moonrise Kingdom, Jojo Rabbit offre au cinéma une nouvelle farce autour de l’Allemagne nazie avec, en vedette, un Hitler en coach imaginaire soucieux de maintenir sa domination sur l’esprit du jeune Jojo. Et nous ne pouvons que nous réjouir de voir le dictateur une fois de plus ridiculisé : il apparaît et disparaît comme par magie, passe par la fenêtre en un éclair, saute et s’agite dans des ralentis grotesques. Taika Waititi en fait un anti-héros bouffon à la Marvel, une figure que l’on tire de son sommeil mythologique pour la décliner à la sauce héroïque. Qu’Hitler paraisse sympathique en est la directe conséquence, ce qui ne doit pas heurter le spectateur contemporain mais davantage l’inciter à la prudence en lui faisant comprendre la puissance fascinatoire que pouvait représenter le dictateur. Car ce que nous dit, en creux, le réalisateur, c’est que le spectaculaire des super-héros actuels vaut celui d’un personnage aussi terriblement charismatique qu’Adolf Hitler il y quelques décennies. Et que le pouvoir est avant toute chose une question de représentation et de communion d’une masse autour d’images, de rituels et de valeurs. Ne voit-on pas d’ailleurs le jeune protagoniste principal quitter l’entraînement et se rendre au quartier général des surhommes – en l’occurrence, une bande de bras cassés à la ramasse et fascinés par les armes – puis dessiner des croquis sur un carnet, donc constituer jour après jour son propre comic book où se reflètent de façon déformée l’idéologie à laquelle il adhère sans réfléchir ? Dès lors, c’est l’entièreté du long métrage qui se présente comme une succession de scènes à l’épique volontairement forcé, comme une mise en garde à l’encontre des pouvoirs de la fiction et de l’héroïsme bon marché. Il faudra à Jojo se confronter à la dureté du réel, à son horreur même, pour prendre le recul nécessaire à la contestation et à la renaissance de soi. Loin d’être gratuit, le parodique revêt ici un sens culturel, il se propose de construire une passerelle entre deux univers idéologiques différents mais reliés l’un à l’autre par un même aveuglement devant l’homme de pouvoir, l’homme doté de pouvoirs en apparence magiques mais qui ne sont, en réalité, que poudre aux yeux. À la fois drôle, inventif et émouvant, Jojo Rabbit est donc une bonne surprise, plus intelligent qu’il en a l’air.
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top