Derniers Avis : Gueule d'ange - Page 9

Vanessa Filho est une personne très ambitieuse. Dans son film "Gueule d'ange", elle se risque à traiter simultanément deux sujets très pointus : d'une part, la négligence parentale et d'autre part l'enfant alcoolique. Bien mal lui en a pris, car manifestement elle n'a rien à en dire. Le film est une succession d'images-panini que Vanessa Filho colle dans son joli film-album. L'essentiel de ses efforts se concentre sur la photographie du film. Vanessa Filho veut faire de belles images, ou du moins des images artistiques. Une préoccupation pour la forme qui domine d'ailleurs son travail (photos, clips). Mais le sujet, lui, il passe à la trappe. Et lorsqu'on lui demande, en interview, une explication sur ses intentions, elle sert ses petits points en haussant les épaules et nous dit, en parlant de son héroïne abandonnée, "on a envie de l'aimer très fort". Elle va même jusqu'à réciter devant les caméras, ces éléments de langage appris par cœur : "Marlène ne s'aime pas assez pour aimer sa fille". Un cliché digne des perles de la télé-réalité dont la réalisatrice ne voit pas la vacuité. Et c'est bien là l'acmé de sa pensée. Entre le sujet et sa réalisation, Vanessa Filho nous livre une formidable mise en abîme du vide.

Gueule de bois plutôt !! On s'attend à du grand cinéma puisque le film a été montré à Cannes. Et puis non.
L'ennui, beaucoup d'ennui. Je crois même avoir baillé. L'énergie que mets la petite actrice est néanmoins touchante. Marion Cotillard en blonde est la seule performance du film.

Ce film m’a mis mal à l'aise. Cotillard campe un personnage immature et sans profondeur qui délaisse sa fille. La réalisatrice rame pour donner de la densité à ces personnages qui restent au final très artificiels.

Magnifique film !
Actrices et acteurs incroyables, mise en scène brillante.
Mention spéciale pour la petite Ayline qui est surprenante de naturel.
Très très beau film.

Magnifique premier film,
Une histoire atypique et touchante portée par un souffle de vérité et de cinéma pur qui donnent envie de suivre cette réalisatrice dans ses prochaines aventures ! Le casting est excellent

Un sujet que l ‘ on a peu l’habitude de voir et qui est pourtant une réalité : l’alcoolisme chez les enfants .
Un film touchant , émouvant avec une réalisation et des images surprenantes. Alban Lenoir est une révélation, la petite fille «  gueule d ange «  nous émeut dès les premières minutes. On se sort pas indemme de ce film!
Vaut le détour !

Film sensible, touchant, porté par une Marion Cotillard qui, une fois de plus, surprend dans un rôle d'une mère qui abandonne sa fille. Un casting incroyable de la petite Ayline dont le regard persistant est déstabilisant. Un premier film prometteur pour cette réalisatrice !

Un "Plus-belle-la-vie" en version trash pailletée avec une héroïne de 8 ans.
Ça sonne faux parce Vanessa Filho est dans un contre-sens total avec son propos. Elle fantasme la misère qu’elle tente désespérément de saisir. Elle ne parvient donc jamais à donner corps à cette réalité dramatique. L’esthétique saturée et glamourisante – Filho est une réalisatrice de clips- ne convient pas ici. L’affectation des personnages irrite et agace. La fin enfonce le clou. Un film surévalué à cause d'une Marion Cotillard tête de gondole. A noter que les amis de V. Filho ont voté et mis 4 ou 5 étoiles. Son producteur a mis 5 étoiles. La critique est biaisée.

Gueule d'Ange de Vanessa Filho m'a noué la gorge. Et pas seulement pour son sujet déjà raconté dans les post précédents, mais aussi pour sa facture, et la qualité de sa réalisation. Pour son premier film, la réalisatrice investit le cinéma, et prouve que l'on peut parler de la vie ordinaire des gens, même si elle est dure, sans renoncer à une direction artistique solide. Combien de films français en raison de sujets tirés de la vie réelle limitent la réalisation à un souci de vérité crue, nue. Comme si une caméra "objective" prenant des airs de documentaires pouvait seule parler de la vraie vie des gens. Vanessa Filho prouve que l'on peut faire autrement (elle n'est pas la seule évidemment). Mais j'ai aimé être dans la salle, prendre ce film comme un coup de poing, tout en me disant : heureusement que je n'ai pas découvert ce film sur ma télévision. Une scène de boîte de nuit, où Marlène emmène sa fille, est pour moi, un pur moment de cinéma. Du mixage, au découpage des plans, le rythme du montage, le jeu des comédiens... tout s'imbrique dans une séquence en apesanteur. Scène dont le dénouement sera l'un des climax émotionnel et tournant du film où Marion Cotillard atteint un degré de justesse saisissant. Il faut vivre ce moment au cinéma pour plonger dans cette boîte de nuit vue à travers les yeux d'une petite fille qui ne peut comprendre cet étrange paradoxe de la vie : on peut être aimé et pourtant être seul. D'autres séquences de "Gueule d'Ange" sont de cette qualité, et nous rappellent en tant que spectateur que le cinéma, finalement, ça devrait toujours être ça...
Quel que soit le sujet ou le genre, on devrait pouvoir se dire : ce film a été fait pour être vu dans cette salle, avec ce son, ces couleurs, cet écran immense. Ici, je peux vivre une expérience émotionnelle, visuelle et sonore. Ce n'est pas sur mon Iphone, mon pc, ou ma télévision mais là, parmi ces gens, parce que c'est du cinéma, du vrai. Gueule d'Ange est de ces films là...

Super film, très émouvant des acteurs incroyables. A voir absolument ! Mon coup de coeur de cette année

Se souvient-on de son regard d’enfant lorsqu’on est devenu un adulte ? Se souvient-on de la façon dont on voyait le monde, les autres, ses parents, ses proches, ses éducateurs, son environnement ? Avec les années, le regard change mais, pour ceux qui ont gardé en eux quelque chose de leur enfance, le souvenir demeure. Vanessa Filho, sans nul doute, fait partie de ceux-là, son film en donne la preuve. Les cinéastes qui filment l’enfance le font parfois de leur point de vue d’adulte. D’autres, parmi lesquels cette réalisatrice, savent se mettre à hauteur d’enfance, adoptant, en quelque sorte la position de l’enfant qu’ils mettent en scène. Pas la moindre condescendance chez eux mais une proximité telle qu’on a le sentiment de retrouver soi-même un regard d’enfant.
Cette gageure, car c’en est une, est parfaitement tenue tout au long de « Gueule d’ange », sans défaillance. Pourtant ce film met en scène des personnages atypiques et nous met en présence de situations complexes et douloureuses. Marlène (jouée à la perfection par Marion Cotillard, impeccable une fois de plus) interprète ici la mère de Elli, une petite fille de 8 ans, qu’elle est incapable d’éduquer comme il faudrait. En femme qui veut profiter de sa vie, elle se trouve comme encombrée de son enfant qu’elle traîne dans des lieux de fête et de plaisir qui ne conviennent évidemment pas à une petite fille de cet âge. Mais c’est un personnage hétéroclite, en vérité, que cette femme : elle est comme écartelée, semble-t-il, entre son amour pour sa fille, qui est réel, et un désir d’indépendance qui peut la rendre dure comme pierre et l’éloigner d’Elli au point même de l’abandonner.
Pour la petite fille, on l’imagine, être dotée d’une telle mère, à l’âge où il faut se construire, est extrêmement perturbant. La toute jeune actrice Ayline Aksoy-Etaix, à qui est confiée ce rôle, se l’est approprié d’une manière qui laisse pantois. On n’en revient pas de voir comment elle sait interpréter son personnage de fillette consternée par sa propre mère, une fillette qui, entraînée dans des lieux qui ne lui conviennent pas, part à la dérive, cherchant désespérément à se raccrocher à ce qu’elle peut. Elle, qui ignore tout de son père (sinon qu’il pourrait ressembler à Einstein, comme le dit en plaisantant sa mère !), essaie de se sauver elle-même en s’attachant à un homme qui pourrait être un père de substitution. Mais c’est d’une mère dont elle a surtout besoin et c’est à elle qu’elle crie : « Ne pars pas ! Ne me laisse pas ! » jusqu’à s’égosiller.
Malgré deux ou trois scènes quelque peu maladroites, ce premier film de Vanessa Filho impressionne par sa maîtrise et surtout par la justesse de son regard, par ce point de vue que la cinéaste adopte et conserve, quasiment tout au long du long-métrage, celui d’une enfant qui vacille.

Certes ce film est très bien interprété et la petite Aksoy-Etaix (Elli) joue formidablement bien. Ce qui m'ennuie le plus est que dés le début du film on voit que c'est une gamine de 8 ans qui gère sa mère (M. Cotillard), alcoolique à souhait, fêtarde invétérée, laissant sa fille unique non seulement se démener pour l'aider mais qui ne tient aucun compte de la solitude dans laquelle se trouve le petite Elli. A un point tel, que ne reculant devant rien, elle va la laisser se débrouiller seule dans un monde pour le moins difficile. Bien des fois les mots ne suffisent pas et il vaut mieux des actes pour prouver ses sentiments...La fin est saisissante et l'on espère que la leçon aura porter ses fruits. Un peu long de temps en temps, la caméra étant fixe sur le beau regard de M. Cotillard, or ce n'est pas le but. Par contre je pense que l'on n'a pas fini d'entendre parler de cette très jeune actrice (si elle souhaite persister dans cette voie) car elle a beaucoup de talent.

La réalisatrice Vanessa Filho fait un travail remarquable pour nous entrainer dans le tourbillon de la vie de ces deux êtres. Par sa mise en scène, elle donne de l’espace à ses actrices pour s’exprimer. Ce qui permet à Marion Cotillard de livrer une prestation de haut vol, démontrant une nouvelle fois tout son talent, et à une excellente jeune actrice de se révéler au monde du cinéma.

très beau premier film, avec des acteurs au top. La petite est juste bouleversante, Marion Cotillard impeccable et juste, des seconds rôles extraordinaires. Sur un sujet dur et hard, le manque d'amour, l'alcool, la fête où on se perd et s'abîme. Mais comme l'image est magnifique, on ne verse jamais dans la naturalisme à la zola. Poignant. Je recommande.

Marlène n'a pas beaucoup de cerveau, pas d'argent, pas d'horizon si ce n'est le flux et le reflux de la mer qui lui rappelle sans cesse qu'un pas en avant implique un pas en arrière. Qu'un mariage implique un échec, parfois même dans la même soirée. Marlène c'est pas grand chose, juste de belles jambes galbées, une blondeur peroxydée et des yeux d'un vide sidéré. C'est un peu une chatte aussi qui aime prendre des caresses quand ça lui chante et dormir beaucoup et qui t'ignore superbement quand ça lui chante plus et qui pète un plomb parfois. Pas de bol pour Elli, 8 ans au compteur, qui n'a que Marlène pour mère et qui grandit entre maquillages pailletés quand tout va bien et fonds de verre quand tout va mal. Avec une telle trame, ce film aurait pu être un mélo bien dégueu. Mais Vanessa Filho a réussi à tisser un conte cruel et stylisé porté par un casting talentueux, de la petite entre candeur et dureté à Amélie Daure, papillon de nuit frénétique et inquiet, en passant par Marion Cotillard, qui compose avec brio une Gena Rowlands de supérette désespérante.