"T'es une p... de bombasse" lance à Marlène (M.C.), avec admiration, sa copine qui vient de finir de la maquiller pour son mariage, en robe blanche.
En moins de dix minutes l'exposition du personnage de Marlène est faite. Une belle fille, un peu fêlée, avec une cervelle de colibri, déjà alcoolique probablement et ruinant le soir même de son mariage avec un type bien ses chances ultimes de se caser.
Et puis, il y a cette petite fille jolie, mignonne, délicieuse, qui adore sa maman tout en ne comprenant pas - avec ses yeux d'enfant - pourquoi justement cette maman est un peu à part, un peu "spéciale", jusqu'à lui faire honte, parfois. C'est Elli, c'est Gueule d'ange...
Le film a été très remarqué, à Cannes cette année, dans la section Un Certain Regard, avec juste raison.
Marlène est immature et va abandonner, pendant quelques jours Elli, tout en l'assurant de son amour, qui est sincère sans doute mais qui ne s'exprime qu'en paroles.
Cette histoire est poignante car, hélas!, les chroniques des faits divers ou judiciaires, nous relatent de temps à autre, des histoires sordides quand il ne s'agit pas de drames, avec des Marlène et des Elli bien réelles.
L'interprétation est exceptionnelle et montre l'étendue du talent de Marion Cotillard endossant la dégaine, les expressions vulgaires et l'accent bête de Marlène. En fait-elle trop ? je ne pense pas, elle incarne exactement son personnage.
La petite fille, Elli, joue avec beaucoup de naturel et d'intelligence cette enfant qui veut être aimée, qui ne veut pas être abandonnée et qui subit les sarcasmes méchants de ses petites camarades d'école. Elle s'appelle Ayline Aksoy-Etaix. Remarquable !