Quelle déception ! Eugène-François Vidocq a eu un destin unique - et a même inspiré Balzac et Hugo. Ce "L'Empereur de Paris" ne lui rend en aucune façon justice, qui n'est qu'une (jolie) coquille vide. Soit un bagnard endurci, que la caméra de Jean-François Richet suit des redoutables pontons, dont il s'évade (pour de bon) une xième fois, à un marché parisien, où il se planque en vendeur ambulant de tissu. Rencontrant "Annette", une pierreuse délurée, il se fait son chevalier servant, et, effet collatéral de la romance naissante, propose ses services de "balance" au chef de la Sûreté, en quête d'une lettre de grâce. S'ouvre alors une série d'expéditions punitives contre le milieu, jusqu'à ce qu'il croise la route du compagnon de chaîne évadé en sa compagnie, "Nathanaël de Wenger", qui cherche, lui, à devenir le nouveau malfrat qui compte - d'où certaines étincelles... On louera la reconstitution minutieuse, des décors aux costumes, et les performances de quelques (rares) interprètes (Denis Lavant en "kapo" de l'époque, personnage façon gargouille, au propre comme au figuré, et l'Allemand August Diehl en "Alsacien", Wenger), mais c'est bien tout - une étoile pour cela ! Luchini en Fouché est presque ridicule (et Dieu sait que je l'apprécie ordinairement...), Chesnais (Henry, le chef de la police parisienne) éteint, etc... dont deux potiches, dans les rôles féminins. Et surtout.... le rôle-titre ne va pas à Vincent Cassel, mais alors pas du tout....
Deux heures d'un ennui profond, pendant lesquelles, loin de ressentir le frisson de l'épopée, on se prend à bâiller devant le déroulé d'une sorte de clip léché.... "historique".