Film d’horreur bien connu des amateurs, Street Trash n’est pas un chef-d’œuvre mais une série B au gore fluo toujours sympa à visionner, et qui marque surtout des points par sa vision crue et caustique de la rue dans les années 80.
Niveau acteur pas besoin de chercher, aucun n’a fait carrière. Ils n’ont surement pas été choisis sur leurs qualités de jeu, même si certains se débrouillent correctement. On pensera notamment au jeune acteur principal, pas si nul que cela, mais aussi à Jane Arakawa qui tire son épingle du jeu avec un rôle plus approfondi que la plupart de ses collègues. En effet la majorité des acteurs est assez moyenne, et les interprètes sont surtout là pour afficher des sales trognes, aussi laides et aussi répugnantes que possible. Il y a pas beaucoup de mannequins dans Street trash, c’est le moins que l’on puisse dire, et très peu d’anges aussi.
Le scénario n’est pas très bien mené. Le film a une narration relativement chaotique, c’est un fait. Maintenant le film a des atouts à faire valoir. Déjà son humour. C’est du gore pas crédible pour un sou, qui fait de Street trash un pur délire et c’est un point convaincant. Mais surtout, et c’est presque surprenant, Street trash séduit par sa vision dure, sale, sans concession de la rue. C’est un métrage jusqu’au-boutiste, presque apocalyptique par moment, et l’ambiance qui s’en dégage est très singulière. Il y a une force brute dans ce film, qui évacue souvent l’aspect gore ou horrifique, et fait de lui presque un pamphlet social.
Visuellement c’est filmé avec très peu de moyens, donc a priori pas de quoi fouetter un chat. Pourtant le métrage a des qualités à faire valoir. Outre des décors qui collent très bien à l’ambiance poisseuse et cradingue du film, on notera la mise en scène pertinente d’un Muro qui sait mettre en valeur les moments gores de son film, et en faire des scènes mémorables. Des moments gores pas sanglants pour un sou, mais très réussis, avec des débordements colorés qui ont installé ce film dans la légende. Ce n’est pas très effrayant, mais c’est excessif et imaginatif, et donc attrayant. Regret sur la musique qui n’est pas franchement au niveau.
Street Trash n’est pas un chef-d’œuvre de l’horreur, en dépit d’une réputation fameuse. C’est globalement trop maladroit et trop dégingandé pour figurer dans le fin du fin. Mais c’est clair qu’on tient une série B fauchée attrayante, qui se laisse voir sans déplaisir, et qui est surtout plus intelligente qu’attendue. Je lui accorde 3.5.