J'attendais avec une certaine impatience ce petit film américain porté par l'excellent Jesse Eisenberg.
Eisenberg incarne un jeune homme timide, réservé, incapable de s'imposer auprès des autres, ce qui apparaît, aux yeux des "hommes forts", comme une cible facile et un être trop féminin.
Et après une agression gratuite dont il est victime, il décide d'apprendre le karaté.
Ce voyage initiatique va le changer, non seulement, il va apprendre la confiance en soi, mais il va également voir ses principes remis en question, doit-il tout oublier et devenir quelqu'un d'autre quitte à ne plus être lui-même, ou choisir de vivre en accord avec ses valeurs de vie?
C'est une comédie pince sans rires, se transformant lentement en thriller noir, volontiers absurde, qui critique la masculinité toxique, l'absence de considération pour les femmes, et une tendance de la société à vouloir régler toutes les situations par la violence.
Si le long-métrage n'a pas exactement pour but d'être drôle, (contrairement à sa bande-annonce), il reste une petite pépite indépendante américaine, nous permettant de découvrir le génial senseï alias Alessandro Nivola et la charmante mais déterminée jeune femme incarnée par la brillante Imogen Poots.
Une petite satire noire, sans complaisance, qui nous fait réfléchir et interpelle notre société dans sa manière de définir la virilité et la place de la femme, dans l'ère du temps, dira-t-on.