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konika0
27 abonnés
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4,0
Publiée le 29 mars 2020
Dédoublement. On est en 1978 dans le Colorado. Si la lutte pour les droits civiques est derrière nous, tout n’est pas gagné dans cet état conservateur. Le film commence très justement par un discours glaçant, rhétorique raciste des suprémacistes blancs américains. On est dans l’ambiance. L’histoire raconte comment un jeune noir se fait embaucher dans la police et comment il va parvenir à infiltrer l’antenne locale du KKK avec l’aide de 2 collègues. Dans le même temps, il fréquente le milieu des étudiants noirs militant pour l’égalité. Pas simple d’être de tous les côtés de la barrière. C’est avant tout un choc. L’ambiance y est tendue de bout en bout et le propos est sans ambiguïté, fidèle à Spike Lee. Le suspense marche à fond et on est scotché à son siège du début à la fin sans voir passer ces 2h15. Le petit plus, c’est l’humour franc que Lee parvient à distiller tout au long du film. Mais la vraie force du film est cette façon de faire se répondre deux époques. Car il s’agit bien de parler d’aujourd’hui. On y cite Trump et on fait des ponts entre des discours qui se ressemblent sans en avoir l’air. On se rappelle qu’en dehors des leaders cyniques en cravate, ces suprématistes sont surtout de profonds demeurés, des idiots mous du bulbe, de dangereux abrutis et surtout des passionnés de violence à qui l’ont donne le droit d’exercer leur haine. Le film s’achève sur une mise en perspective glaçante, rappel peut-être nécessaire que la haine tue, aujourd’hui comme hier. A noter que l’interprétation est vraiment excellente (Driver et Washington en tête). Vivement conseillé !
Dès le départ, et sans jeu de mots, Spike Lee annonce la couleur : Black is beautiful ! Mais pour pouvoir le clamer haut et fort, les afro-américains seront passés par toutes les couleurs : esclavage, ségrégation, lynchages, massacres, pogrom (pour rappel : il arrivait que des fidèles se rendant à l’église, qui depuis la nuit des temps est LE lieu par excellence du droit d’asile, se retrouvaient enfermés, portes et fenêtres clouées puis ladite église incendiée). Sans oublier la vedette principale ici : le KKK. Certaines scènes sont présentées comme un documentaire (manifs, projection du film « La naissance d’une nation » devant une audience KKK dont les réactions sont carrément sidérantes), d’autres sont hilarantes, absurdes, caricaturales, drôlissimes, jusqu’au moment où on se souvient qu’on n’est pas dans une fiction. Il faut dire que cette histoire (vraie) d’un afro-américain enrôlé par le KKK en se faisant passer au téléphone pour un suprémaciste blanc, doublé sur le terrain pendant cette mission d’infiltration par son collègue blanc ET juif, avouez qu’il y a de quoi hurler de rire. Mais aussi qu’il fallait surtout beaucoup d’audace et de culot pour avoir pensé puis osé se lancer dans cette équipée. Spike Lee a parfois eu la main lourde dans la surabondance des termes racistes ou du burlesque de certaines situations mais encore une fois il n’a rien inventé. Si le KKK a été fondé en 1865, l’Organisation, comme l’appellent ses klansmen, se porte comme un charme dans l’Amérique de Donald Trump. Soulignons au passage que c’est John David Washington (autrement dit le fils de Denzel, si si) qui porte sur ses épaules le double rôle du premier flic afro dans un commissariat de Colorado Springs en 1978, et de l’inénarrable recrue-au-téléphone du KKK. Mais ne vous y trompez pas, on a beau souvent jubiler et trépigner, c’est tout sauf un film comique, et pour nous le rappeler, le récit des tortures subies par un jeune retardé mental afro accusé de viol, puis sa pendaison (c’est, svp, le grand Harry Belafonte himself qui incarne le vieux narrateur de cette tragédie), et surtout la fin du film nous refait vivre les émeutes de Charlottesville (2017, pas si lointain) au cours desquelles Heather Heyer, jeune assistante juridique (blanche), a été percutée-écrasée par la voiture d’un suprémaciste (blanc). Pour conclure : une étoile supplémentaire pour la musique du film carrément super.
Spike Lee parvient à traiter de problématiques sérieuses avec une légèreté déconcertante. Suspense , humour et pamphlet politique réussissent à cohabiter pendant plus de deux heures.
Du super lourd. Même avec quelques longueurs ce film frappe fort. La dénonciation du racisme anti-noirs des années 60 à nos jours. Spike Lee ne se gêne pas, en plus, pour montrer du doigt son cher président en reprenant sa réaction après des images de l'affrontement de Charlottesville de 2017. Édifiant !
sans être un chef d'œuvre, ce film à au moins l'intérêt de nous faire réfléchir. Le racisme primaire du KKK est tellement pathétique qu'il en est comique. La dernière scène est bien réelle; comme un upercut, elle nous sort d'un coup du virtuel du cinéma. La réalité dépasse la fiction et ça fait froid dans le dos.
Jubilatoire de bout en bout, le dernier film de Spike Lee est aussi un film formidablement scénarisé qui trouve un écho toujours aussi inquiétant dans l'actualité récente des États-Unis. Le travail sur la bande-son et la BO ajoutent à la qualité documentaire du long-métrage.
La nouvelle réalisation de Spike Lee est intrigante, un excellent film sur le débat du racisme aux États-Unis qui fit rage dans les années 70 et vers une lointaine époque. Les trois K où l’obsession de la préservation de leur idéal racial, le danger du communautarisme extrémiste, White Power qui s’oppose au Black Power avec une touche d’humour à l’ambiance disco, la mise en scène est amusante. N’oublions pas que la haine continue malgré le temps très avancé des droits civiques, le sombre passé revient au galop face à la minorité radicale.
Un film déroutant qui surfe sur tous les styles. Du film policier au film politique, de l'horreur mais aussi de l'humour. C'est un véritable pamphlet que nous livre ici Spike Lee. La mise en scène est soignée, la photo superbe et la BO est top! A voir !!
B.O 1 305 781 Spike Lee nous livre un film dont il a le secret...l'histoire vrai d'un flic noir qui infiltre (enfin par son collègue blanc!) le KKK (des sous humaine quoi). Alors malgré le ton et le sujet sérieux il y a tout de même de l'humour qui décontracte quand même car tout le long voir ces grosses m....déblatérer leur immondices j'avais juste envie de les flinguer. Après il y a cette tension de peur de les voir ce faire démasquer qui joue aussi, les acteurs sont juste au top et à la fin les scènes tirés de la réalité font froid dans le dos...c'est ici dans ces regroupements de ces m...(oui compris que je partage pas leur idée!lol) ben une ptite bombinette et pouf des centaines et plus en moins... NOTE: 8/10
Un excellent film qui ne plaira certainement pas aux affreux d'extrême droite, mais c'est normal puisqu'il parle d'un policier noir infiltré dans le KKK aux détours des années 1960. Un épisode de la guerre qui sévit aux Etats-Unis depuis l'arrivée des premiers noirs. Ce film fait donc réfléchir parce qu'il met en avant des événements encore présents, propulsés par une montée de haine qu'il faudrait arriver à surmonter un jour. On est surpris de voir comment les tolérances sont si réduites, comment le dialogue reste impossible pour bien des gens, et cette réflexion se prolonge sur toutes les couleurs et toutes les cultures. La Terre mérite-t-elle ça ? Bande son de Terence Blanchard, excusez du peu, le frère Buscemi (on croirait voir Steve lui-même), et Adam Driver, excellent. La musique accroche dès le début.
Parce qu'il est essentiel de se dire que la lutte contre le racisme et les discriminations n'est jamais achevée, un film tel que celui de Spike Lee intègre des images d'archives parfois anciennes, parfois très récentes. Duke serait un futur présidentiable, mais ces discours démagogiques semblent tellement énormes, que cela semble improbable. Nous terminons le film avec celui dont le prénom est un personnage de canard chez Disney et qui est parvenu à être justement président... Il n'y a pas les bons et les méchants, mais des idéologies folles peuvent toujours advenir aux commandes du pouvoir. A nous de réagir, c'est ce à quoi nous invite le cinéaste tout en maniant l'humour et la légèreté.
Spike Lee s’inspire d’une histoire vraie et aurait pu s’en tenir à nous la raconter en la romançant un peu et on aurait obtenu un sympathique film policier un peu rigolard sur un sujet sérieux. Mais Lee fait bien plus que ça, il prend le prétexte de cette histoire pour nous parler de la Grande Histoire tout en la relayant à l’actualité. Et c’est là son grand talent. Avec ces faits inspirés d’une histoire vraie, Spike Lee tient l’emballage, c’est sympa, assez joyeux, marrant. Mais il y ajoute le contenu qui est tout l’inverse : terrible, brutal et faisant réfléchir.
Car au-delà de l’histoire du 1er policier afro américain du Colorado, Blackkklansman est avant tout une plongée dans le Ku Klux Klan comme rarement le cinéma nous en a offert. Et c’est là l’une des forces de ce film, faire de cette organisation l’un des principaux personnages du film. Le KKK nous est ainsi montré sans caricature, dans une époque où à l’image des Afros Américains qu’il veut éradiquer, il est la croisée des chemins, doit-il se débarrasser de son récent passé ultra violent et policer son discours pour accéder aux plus hautes responsabilités du pays, ou doit-il continuer son action armée. Il en va de même pour les Afro Américains, doivent-ils continuer la lutte pacifique de Luther King, où grossir les rangs des Black Panthers et prendre les armes contre cette Amérique si violente envers eux. Sans cesse Spike Lee met en parallèle ces 2 mouvements que tout oppose et cela donne des séquences fortes. Mettant en regard une société Américaine alors à la croisée d’un moment historique pour son avenir. Une société sous extrême tension où s’affronte les 2 mouvements jugés les plus dangereux à l’époque par le gouvernement américain.
A contrario l’excellent duo Washington-Driver (Jasper Pääkkönen méritant aussi des louanges) apporte une fraîcheur propice à détendre l’atmosphère de fond. On suit avec grand plaisir ce duo improbable qui se retrouve aussi confronté à ses propres choix et convictions, Spike Lee leur donnant ainsi une vraie profondeur. Le duo est d’emblée sympathique mais ne vire jamais au comique, si l’atmosphère générale est assez détendue, la tension et le stress, bien que ténus sont toujours présent. Lee flirte avec le Buddy movie sans jamais tombé dans le piège mêlant habilement thriller et pamphlet anti Trump (discrètement mais régulièrement chargé par Lee, notamment lorsque des membres du KKK reprennent ses slogans de campagne) le mélange est subtil et intelligent. Et c’est une des forces de ce Blackkklansman. Parler du passé en suggérant régulièrement le présent. Jusqu’à cette fin inattendue, abrupte, glaçante, un coup de massue énorme qui balaie en quelques instants l’apparente bonne humeur du film.
Blackkklansman aurait pu être un film sympa relatant une histoire dingue du passé qui nous fait aujourd’hui sourire, il est bien plus que ça. Charge contre l’Amérique de Trump, il dépeint un pan majeur de l’histoire américaine et nous met face à toutes les contradictions de ce pays. Où comment s’affronte 2 Amériques avec 2 visions radicalement opposées. Blackkklansman est plus que jamais d’actualité et est une très bonne piqure de rappel, pas seulement pour les Américains.
Pour la rentrée scolaire, je m’étais fixé un objectif, celui de retourner dans les salles obscures au moins une fois par semaine. Avec l’arrivée de mon fils, c’est devenu un peu compliqué d’aller au cinéma autant que je le souhaite mais maintenant qu’il a un an, je pense que cet objectif est jouable. Pour inaugurer le bal, mon choix s’est porté sur « Blackkklansman – J’ai infiltré le Ku Klux Klan ». La séance collait à mon planning, j’en avais eu de bons échos et son sujet faisait que j’étais très curieux de voir le résultat donc tout était fait pour que je passe un bon moment.
Je ne connais pas spécialement le cinéma de Spike Lee mais ce long métrage m’a en tout cas beaucoup plu. Plongeant en plein cœur des années 70, on assiste à cette guerre raciale avec autant d’étonnement sur cette infiltration que d’écœurement sur le racisme en général. Faisant tragiquement échos à notre société actuelle comme ci rien n’avait beaucoup changé en 40 ans, le film ne nous laisse pas indifférent et nous interroge sur la bêtise humaine. Peu importe le côté où il se trouve (anti-noirs, anti-blancs, anti-juifs…), le racisme se voit mis à découvert avec ses contradictions et ses fausses excuses appelant à la violence. Au milieu de tout ça, on retrouve le personnage de Ron Stallworth qui fera un peu bouger les choses à sa façon avec son travail et sa détermination. Tragique dans sa façon de viser juste et dramatique sur ce que cela nous dit de la nature humaine qui n’hésite pas à se trouver des excuses (religieuses ou autres), le scénario a la bonne idée de glisser quelques touches d’humour qui apporte un peu de fraîcheur et nous empêche d’étouffer dans toute cette tension.
Fils de Denzel Washington (ça n’apporte rien à mon avis mais ça me fait plaisir d’apprendre des choses), c’est la première fois que je voyais à l’écran l’acteur John David Washington (L’Inspecteur Ron Stallworth). Je l’ai trouvé parfait dans son rôle. Charismatique tout en mettant de la naïveté et de l’innocence dans son combat, on a tout de suite de l’empathie à son égard. Son duo avec Adam Driver (Flip Zimmerman) est excellent, ce dernier n’hésitant pas une nouvelle fois à nous prouver qu’il fait parti des meilleurs acteurs de sa génération. Le reste de la distribution est également efficace. Topher Grace (David Duke) est saisissant dans son interprétation tandis que Laura Harrier (Patrice Dumas) incarne de très belle façon son rôle de militante combative même si on n’échappe pas à quelques stéréotypes. Ryan Eggold (Walter Breachway) montre un visage intéressant de son personnage et du danger que l’aseptisation d’une image peut représenter.Quand à Jasper Pääkkönen (Félix Kendrickson), il est plus dans la caricature (et je ne parle même pas du personnage de sa femme) mais cela fonctionne bien malgré tout. Parfois, les traits sont un peu grossiers chez certains personnages mais dans l’ensemble de toute façon, cela reste réussi.
De Spike Lee, je n’avais vu à ce jour que « She hate me » qui m’a laissé un souvenir tellement magnifique que je me souviens juste m’être ennuyé durant ma séance (je serais bien incapable d’en parler aujourd’hui). Fort heureusement pour moi, ici c’est différent. Je ne sais pas si je me souviendrais de tout dans le temps mais mon ressenti à la sortie de mon cinéma est bien meilleur. J’ai trouvé que la mise en scène du réalisateur était rythmé et forte. Il exploite très bien les années 70 à travers ses décors et ses costumes tout en jouant bien avec la musique composée par Terrence Blanchard sans pour autant trop alourdir son récit. Certains plans sont très fort et cela reste plaisant à regarder même si je trouve le long métrage par moment un poil trop bavard. Les images de fin qui donne encore plus de force à son sujet sont également une très bonne idée. On n’est pas dans le voyeurisme gratuit mais on ne peut pas rester indifférent. Spike Lee réussit à nous montrer que la guerre est toujours présente, qu’il ne faut pas la banaliser et qu’il est important de combattre le racisme sous toutes ses formes.
« Blackkklansman – J’ai infiltré le Ku Klux Klan » est un film intéressant qui vaut indéniablement le coup d’œil. Sur le fond et sur la forme, il n’est pas novateur. Spike Lee diffuse un message prévisible et connu mais cela reste un message qu’il est quand même important de faire passer. Porté par un John David Washington excellent et un Adam Driver tout aussi bon, je ne regrette vraiment pas mon visionnage en tout cas. Le film est parfois un peu trop propre sur lui, un peu trop prévisible et joue parfois un peu trop avec les codes du genre mais il n’en demeure pas moins un vrai coup de poing à découvrir.