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    BlacKkKlansman - J'ai infiltré le Ku Klux Klan
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    ConFucAmuS
    ConFucAmuS

    529 abonnés 951 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 janvier 2019
    Inutile de tourner autour de la question puisque la réponse semble évidente. Oui, on pense fréquemment à Donald Trump pendant la projection de Blackkklansman. L'apparition d'Alec Baldwin d'entrée de jeu, interprétant une caricature "d'intellectuel" raciste, est un rappel assez cocasse au Saturday Night Live, émission satirique où le même Baldwin passe à la sulfateuse le 45ème président des États-Unis. spoiler: Puis les dix dernières minutes du long-métrage, qui saisissent tel un coup de poing à l'estomac et agissent comme une douloureuse piqure de rappel avant le retour à la réalité.

    Bien que les deux heures qui les ont précédées faisaient aussi partie de l'Histoire, elles paraissent tout aussi incongrue que le fut l'élection de l'homme d'affaires hautement controversé. Heureusement, l'histoire que raconte le nouveau film de Spike Lee est bien plus plaisante à observer, à savoir l'infiltration d'un policier afro-américain dans le Ku Klux Klan.
    Le réalisateur engagé a manifestement retrouvé l'inspiration, après dix ans de films maladroits voire insipides (le fâcheux remake d'Old Boy). Il met les pieds dans le plat, quitte à brusquer ou gêner. Le plus souvent, ça fait mouche et éparpille façon puzzle les divers larrons qui représentent l'organisation suprémaciste blanche. Néanmoins, le cinéaste se garde bien de donner des sermons sur les solutions à apporter face à ce "mouvement de pensée". Il glisse même une petite réflexion vertigineuse, par le biais du personnage de Flip Zimmerman (interprété avec brio par Adam Driver). Flic intègre et ami du héros Ron Stallworth (épatant John David Washington), il est rapidement décontenancé quand il s'aperçoit qu'en infiltrant le Ku Klux Klan, son origine ethnique devient la source d'un questionnement qu'il n'avait jamais eu alors qu'il pensait déjà en savoir long sur le racisme.
    Derrière l'histoire rocambolesque de Stallworth, Spike Lee signe une charge d'autant plus forte que l'un de ces angles d'attaque est le cinéma lui-même. Et plus précisément deux films emblématiques qui font partie des plus cités dans les livres sur le médium même. Autant en emporte le vent d'abord, qui reste le recordman au BO américain (avec plus de 200 millions d'entrées), mais également une œuvre problématique au vu des relents racistes qu'elle pourrait contenir. Puis évidemment Naissance d'une Nation (1915), le temps d'une scène en montage parallèle implacable. D'un côté, le film-pamphlet-pro-esclavagiste (qui fut d'abord titré The Clansman à sa sortie, d'où la référence directe au film) est utilisé pour attiser les xénophobes. De l'autre, c'est l'acteur et figure des droits civiques Harry Belafonte qui conte l'histoire authentique du lynchage de Jesse Washington un an après la sortie du film.
    Le cinéma, Spike Lee l'envisage comme un geste artistique et politique, ça on le sait depuis longtemps. Voilà donc sa profession de foi renouvelée : le cinéma comme moyen d'aider à la prise de conscience par le partage et l'acceptation, et non par la haine et la violence. Et ce même s'il devait les évoquer.
    En dépit de son sujet éminemment difficile, Blackkklansman est très plaisant à suivre, tant il manie le sous-texte politique et l'humour avec soin. Il se montre un peu plus bancal dans sa dernière partie. Soucieux de montrer le racisme dans ses manifestations, il néglige la piste ouverte par le biais du policier raciste (et collègue de Stallworth). Trop brûlant? Difficilement compréhensible, car la plupart des personnages de flics entourant le héros sont montrés sous un jour favorable. spoiler: Je regrette également que la résolution de l'enquête soit très légère en termes de suspense.

    Il y avait manifestement beaucoup à dire, et les 130 minutes ne peuvent malheureusement pas tout couvrir. Cela étant dit, Blackkklansman remplit haut la main son pari. Il divertit, interpelle et invite à la réflexion. Si en plus, il permet à Spike Lee de retrouver de sa superbe, alors ça fait déjà beaucoup de raisons pour s'y intéresser.
    Cinememories
    Cinememories

    482 abonnés 1 465 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 septembre 2022
    Les droits civiques sont au cœur de nombreux débats dans une société qui se souhaite progressiste, mais qui piétinent encore sur des bases conformistes. La même symphonie est à l’œuvre chaque année afin de nous rappeler dans quel monde nous vivons et comment la plupart vit aux dépens de discrimination, à la fois morale et raciale. Spike Lee a vite compris les nouveaux enjeux et signe un retour bluffant et qui repose sur un discours cinématographique et médiatique. L’équilibre semble parfait, mais il reste encore quelques détails à conter lorsque l’on aborde la suprématie blanches contemporaines. Avec « Do The Right Thing », « Malcolm X », « Crooklyn » et « Inside Man » notamment, le réalisateur parsème son appel à la révolution, preuve d’une défense solide pour des individus qui partagent aujourd’hui de nombreuses valeurs avec « l’homme blanc ». Entre un mélange d’exercice de style et une belle feinte morale, la mise en scène reste des plus alléchantes, jusqu’à la dernière image, lourde de sens et stimulante en questionnements.

    Le Ku Klux Klan est une organisation qui répand la haine et qui la partage au sein d’une communauté qui évolue vers un état d’esprit violent. Cette idée ne cesse d’accroître sa pertinence dans le cœur de ceux qui tutoient les mauvaises expériences et qui entretiennent un sentiment de vengeance. Ici, on préfère ne pas justifier les origines, si ce n’est depuis quand cela remonte, et il suffit de faire écho à la guerre de Sécession pour affirmer que le dénouement est synonyme de mort. Bien des États sur le territoire américain regorgent de cette haine et on retrouve cette vicieuse caricature à chaque coin de rue.

    Les forces de l’ordre du Colorado ne font pas exception, c’est pourquoi un regard depuis un œil neuf, celui du premier noir en service, Ron Stallworth, permettra de débattre quant au comportement humain et le phénomène de groupe dans une société qui tend à se diviser. John David Washington y est impérial dans un rôle taillé sur un demi-ton burlesque. L’autre part est réservée à l’objectivité du récit. C’est à ses côtés que l’on guette le double jeu qu’il a improvisé et dont la participation de son collègue Flip Zimmerman annonce un buddy-movie solide et efficace. Adam Driver lui donne du corps et de l’esprit dans un élan de rigidité qui convient à un personnage qui doit pouvoir passer inaperçu dans la masse. Mais l’engagement professionnel vire à l’implication très personnelle chez Stallworth, qui use d’un ton humoristique dans sa démarche. On en vient à ridiculiser la menace du klan et on s’engouffre dans de l’espionnage qui arpente bien les phases de tension et de suspense au fur et à mesure que les relations s’intensifient.

    La chronique d’une initiative à la fois démesurée et inattendue fait de « BlacKkKlansman » une œuvre théâtralement jouissive à déguster. Cependant, Lee n’est pas toujours un simple cuisinier de fast-food, il peut aussi devenir le chef étoilé qui impose un regard sur le contenu de son menu. La saveur varie ainsi en fonction des acquis de chacun et selon l’expérience que chacun possède vis-à-vis de la discrimination. Bien que les personnes de couleurs et les juifs se font subtilement malmener dans ce film, le réalisateur parvient à extrait le discours de son divertissement et à le superposer aux tragédies actuelles, comme un hommage certain aux victimes de la suprématie annoncée. Il n’y a plus que deux camps qui doivent se refléter à la suite d’un tel exposé et ni les origines, ni le genre de l’être humain devront être dissociés. La personnalité reste le seul facteur qui induit obligatoirement la mentalité, ce dont on discute fièrement dans l’espoir que l’on reconnaisse les préjugés qui alimentent la haine et les pleurs.
    lionelb30
    lionelb30

    436 abonnés 2 592 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 août 2018
    Bien filme , casting tres bien mais trop long dans la duree. Le cote comedie est reussi mais rend le sujet moins fort. Heureusement la fin ramene a la realite. Un peu trop cinematographique par rapport au fait que le film soit inspire de faits reels.
    cinono1
    cinono1

    301 abonnés 2 055 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 septembre 2018
    Spike Lee signe un thriller aux situations humoristiques. L'ensemble manque pas mal de subtilités mais Lee a dit des choses à dire et sait les dire. Son discours s'est un peu assagi et sa dénonciation du racisme n'en est que meilleure. Celui-ci se construit sur les préjugés, les généralités, la peur et la colère des hommes. La réunification des hommes est possible mais demande de la compréhension de "l'autre"et des situations, plus d'amour et moins de discours. Spike Lee croit au cinéma et au pouvoir de son message en évoquant la porté néfaste d'Autant en Emporte Le Vent et de Naissance d'une Nation. Certaines oeuvres marquent durablement les esprit en bien comme en mal. Coté artistique, l'interprétation est brillante et la bande originale puissante (magnifique cette chanson lors de la rencontre du héros avec sa petite amie militante).
    ManoCornuta
    ManoCornuta

    273 abonnés 2 878 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 juillet 2021
    Tout à sa démarche militante, Spike Lee signe encore un film percutant sur les tares de l'Amérique, dessinant sous les apparences d'une comédie policière le fil conducteur des violences raciales aux Etats-Unis. Reconstitution et ambiance soignées, avec des personnages admirablement campés et en dépit de quelques facilités et raccourcis avec la véritable histoire, Blackkklansman a de quoi déranger et perturber le spectateur, en ne se contentant pas d'un happy end simpliste pour son sujet plutôt loufoque de prime abord. Très clairement, Lee ne prend pas l'affaire à la légère et livre un film au délire savamment maîtrisé, dans le droit fil de sa filmographie.
    eldarkstone
    eldarkstone

    217 abonnés 2 073 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 janvier 2019
    Un film incroyable, mêlant faits historiques, humour et moments graves. Un appel à la réflexion sur un sujet très dur toujours d'actualités
    tupper
    tupper

    132 abonnés 1 378 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 septembre 2018
    La prouesse de Spike Lee c’est de réussir à traiter un sujet dramatique avec humour et même parfois légèreté sans en atténuer la gravité. La réalisation, sans grande originalité, nous plonge bien dans l’ambiance, tendis que les interprètes font tous le job et en particulier Adam Driver que je trouve de plus en plus excellent au fil de ses rôles.
    Stéphane D
    Stéphane D

    119 abonnés 2 118 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 novembre 2021
    Basé sur une histoire (malheureusement) vraie. Ron, policier black et son collègue juif ("Ron" aussi en infiltration) intègrent simultanément les 2 mouvements extrémistes de l'époque (KKK vs Black Power).
    L'angle est intéressant pour un film puisqu'il permet de montrer les 2 côtés dans une même histoire.
    littleplayer77
    littleplayer77

    71 abonnés 948 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 novembre 2018
    Après une longue traversée du désert, Spike Lee revient en force autour d’un sujet polémique. Pour moi, le film est à plusieurs lectures : si le message pour la tolérance et contre l'extrémisme fait l'unanimité, on se rend aussi compte que les oppressés ont finalement les mêmes idéaux d’oppression s’ils avaient le pouvoir (je ne vais pas m’éterniser là dessus mais pour avoir des amis Antillais, ils ont une haine viscérale contre les Békés et leur seule proposition s’ils étaient décideurs, ce serait leur éradication ...). Bref, c’est un cercle vicieux et la seule chose dont je sois certain, c’est qu’avant que la notion de vivre ensemble et de partage soit effective, il y a un long chemin à parcourir ... Sinon, bon film ...
    VOSTTL
    VOSTTL

    95 abonnés 1 937 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 mars 2021
    Hazard ou loi des séries, j’ai vu trois films qui affrontent tout de go la discrimination, la ségrégation sans précaution de langage. Les mots, les expressions sont cash et ça fait du bien dans un monde, qui de plus en plus, prend des pincettes par peur de représailles. « Jojo Rabbit », « Tout simplement noir » et « BlackKklansman - j’ai infiltré le Ku Klux Klan ». Ce dernier réalisé par Spike Lee conte l’histoire vraie d’un jeune flic afro-américain qui intègre la police de Colorado Springs. Nous sommes dans les années 1970. Le nouvel inspecteur de police noir, lassé d’être aux archives, répond à une petite annonce dans laquelle le Ku Klux Klan local recrute. Il se fait passer pour un blanc qui déteste les Noirs, les juifs et autres étrangers. Il infiltre le Ku Klux Klan par téléphone. Son représentant physique sera un collègue, blanc et juif ! John David Washington et Adam Driver sont les deux infiltrés. Spike Lee ne dénonce pas le racisme anti noir, il aborde tout aussi frontalement l’antisémitisme. Si les propos racistes et antisémites demeurent toujours aussi insupportables à entendre, le film n’en est pas moins dénué d’humour. Mais franchement, j’en reste à « Mississippi Burning » d’Alan Parker ou « La main droite du diable » de Costa Gavras où c’était à la fois insupportable et terrifiant. En effet, je n’ai pas trouvé terrifiant « BlacKkKlansman - J'ai infiltré le Ku Klux Klan ». Je pensais être beaucoup plus mal à l’aise. Par contre ce qui est terrifiant, ce sont les dernières images insérées à la toute fin du film ; celles-ci relatent les faits de Charlottesville, une manifestation « Unite The Right » durant laquelle un supremaciste blanc fonce avec sa voiture dans la foule et tue une jeune femme. Ça, c’est vraiment terrifiant. Spike Lee a établi un pont entre l’Amérique récente de Trump et l’Amérique du passé. Non seulement les leçons du passé ne sont pas retenues mais passé et présent continuent de se confondre. Oui, c’est vraiment terrifiant.
    brunocinoche
    brunocinoche

    91 abonnés 1 102 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 janvier 2019
    Spike Lee, de retour sur grand écran avec une histoire inspirée d’événements réels, évoque à nouveau son thème prédominant toute sa filmographie, la lutte des noirs pour une reconnaissance de leurs droits fondamentaux.
    Cette étonnante histoire vraie d’un policier noir infiltrant le KKK est filmée par Spike Lee de façon très classique mais aussi très efficace, le cinéaste ayant compris que le scénario suffisait à lui-même pour captiver le spectateur.
    Ajoutons à cette mise en scène classique mais solide, une distribution tout aussi convaincante dominée par un John David Washington tout à fait convaincant.
    Cette histoire se situe au début des années 70 mais ce qui fait froid dans le dos, c’est que l’on sent bien que les thèmes abordés font écho à la situation actuelle en Amérique bien sûr mais pas seulement.
    30 ans après « Do the right thing » ou «le biopic “Malcolm X�, le combat est donc loin d’être fini, un constat dont Spike Lee, certes moins arrogant et moins audacieux, continue de mener.
    ATON2512
    ATON2512

    58 abonnés 1 126 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 octobre 2018
    De Spike Lee (2018) .
    Tirée d'un fait survenu dans les années 1970 aux USA .
    C'est rare quand je fait ce genre de précision mais l'histoire contée est quand même allucinante . En pline époque de luttes pour les droits civiques infiltrer le Ku Klux Klan pour en dénoncer les exactions.
    L'ambiance des années 70 , les manisfestations pour les droits , les tentatives d'émancipation pour les droits civiques comme les résistances parfois violentes à tout changement . Tout cela est bien montré dans le film . Film dont le déroulé de l'histoire est captivant . Joué par d'excellents acteurs comme John David Washington, Adam Driver, Topher Grace .
    Serpiko77
    Serpiko77

    58 abonnés 1 631 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 juin 2019
    Film résolument anti-Trump sur un sujet toujours d'actualité (surtout aux USA) hyper-sérieux et traité d'une manière parfois trop légère ce qui l'empêche probablement de se classer comme une référence du genre. Malgré ce problème de ton, le film reste très plaisant, les dialogues sont très réussis et les acteurs tous très bons.
    bibtar
    bibtar

    31 abonnés 598 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 avril 2020
    Spike LEE revient aux affaires qui le concerne après un long moment sans apporter cette pierre angulaire de son cinéma, et non pas que ses autres projets durant tout ce tant soient de mauvais augure, mais ce nouveau film revient clairement à ses premiers amours cinématographiques, et cela fonctionne à merveille. La question raciale aux États-Unis bien évidemment, ce sujet si brûlant au début de sa carrière et malheureusement toujours d’actualité, mettant en lumière le prisme par lequel le film tend à se justifier, d’une part par les propos et actes mis en images en ce qui concerne le racisme ambiant, semblants totalement intemporels si l’ambiance du film n’était pas tant marquée de l’époque concernant le scénario, d’autre part par l’épilogue du film, qui est tout bonnement la pièce maîtresse de l’ensemble, changeant irrémédiablement le ton très burlesque sur lequel s’appuie le tout, pour quelque chose de plus tragique, par ces images de scènes réelles et complètement surréalistes qui sont étalée telle des pièces à conviction de la justesse du message apporté tout du long. Ce qui est assez impressionnant également ici, c’est que le prisme par lequel est raconté cette histoire est clairement celui de la comédie, mettant en évidence la façon dont le réalisateur est confronté à cette histoire tirée de faits réels, puisque tout la réalisation transpire de cette sensation de grande blague, et cela commence par la scène d’introduction qui met tout de suite les choses au clair concernant l’aspect satyrique de ce qui est montré, afin d’afficher ses attentions quant à ce qui peut paraître immoral ou clivant lors de certains dialogues ou autres scènes. Puis rapidement, la manière dont le personnage central est introduit, sa façon d’aborder presque par hasard les enjeux de ce qu’il commence à mettre en place, et rien de la construction de ce moment là relève de la comédie pure et dure, simplement par le côte absurde des situations et des différentes rencontres auxquelles on peut assister, et si l’on peut craindre que le film partent un peu trop dans le « buddie-movie » simplement bien senti, Spike LEE prouve qu’il n’est pas là pour brasser de l’air avec des coupes afros à tout va et des fringues bien stylisés 60’s/70’s, mais que cela à pour but de montrer certains paradoxes ou aspects incongrus d’un vrai et tragique drame social qui frappa la première puissance mondiale, et ce parallèle est parfaitement tenu tout du long, alternant hommage et nostalgie d’une époque avec une vision plus acerbe d’un temps pas si reculé. Bien évidemment que première chose qui vient à l’esprit devant ce que déroule tout le sous-texte du film, c’est que Spike LEE semble être le seul réalisateur qui peut se justifier de proposer un tel message, mais ce qu’il faut retenir avant tout, c’est surtout un vision aussi tranchée entre burlesque et tragédie, faisant de ce moment quelques chose de différent. On peut légitimement regretté que le film tourne plus à la comédie lié à une certaine nostalgie et joue beaucoup du rire pour faire passer un message pas forcement évident à regarder dans les yeux, mais le piège est de penser que ce film est une comédie plutôt que de comprendre que l’humour, même parfois excessivement appuyé, est un sentiment qui a guidé l’appréhension du réalisateur vis à vis de cette histoire vraie. Concernant cet aspect qui est souvent bien trop utilisé de manière mensongère afin de bien vendre un film, ici tout cela ne fait que donner encore plus d’écho à ce qui est mis en scène, car rappelons-le, rien que la façon dont tout cela se met en place ne semble pas du tout sérieux aux premiers abords, soulevant un tas de question sur la crédibilité et donc de la véracité de ce qui est montré, sauf que l’ambiance plutôt comique du film va dans le sens de cette sensation, que ce soit par ces personnages ou lors des différents entretiens téléphoniques (seule réelle situation qui parvient pourtant difficilement à trouver raison au fur et à mesure), donc encore une fois il était important de conserver cette trajectoire pour être efficace. Cela n’empêche pourtant jamais le film d’être violent, jamais physiquement du moins, exception faîte de l’épilogue (qui lui contient seulement des images d’archives assez hard), offrant un contraste encore plus incroyable quant a ce que met en scène ce film, car l’autre aspect formidable est bien sûr l’illustration du groupe de suprématistes blancs, sachant bien évidement faire monter la tension physiquement lors de quelques passages, chose que l’ensemble du film fait à merveille malgré l’aspect comédie mis en avant, mais le tragi-comique réel réside dans les interactions et différents événements s’intéressant à ces protagonistes en particulier, et ici aussi on retrouve toute la force de Spike LEE. Afin de ne pas tomber dans la simple exposition d’actes atroces concernant la communauté afro-américaine, il offre en début de film un long discours pro-militant du « black power », le tout remis de temps en temps sur la table à travers de subtile référence à la culture afro-américaine, sans jamais perdre de vue la dénonciation très appuyée du courant de pensée qui régnait toujours en Amérique à la fin du XXe siècle, et utilisant le langage le plus cru et ne s’imposant absolument aucun filtre dans les dialogues ou altercations verbales des différents protagonistes, donnant un aspect bien plus brut qu’une simple comédie, et la patte du réalisateur semble inévitablement apporter cet écho tellement important, n’autorisant aucune concession. Pour finir, on ne peut pas passer à côte de la qualité technique de l’ensemble de ce film, que ce soit par un montage très stylisé, n’hésitant pas à y apporter une vraie touche artistique autant qu’une sensibilité évidente en ce qui concerne le sujet, par un scénario solide et bien amené à sa conclusion bien que les ficelles de l’intrigue n’ai rien d’exceptionnelle, c’est plutôt sa mise en œuvre et ce qui y est dit, qui en font un bon moment de cinéma, puis bien évidement, tout cela se joue par un casting renouvelé par un réalisateur qui a ses acteurs fétiches, pourtant le résultat en ce qui concerne les différents protagonistes est plus que plaisant, car même la poignet de personnages de seconds plans sont non seulement impeccablement écrit mais en plus interprété au cordeau, donnant lieu à certaines scènes tant ahurissante que drôle à souhait, restant encore une fois au service d’un sujet aussi brûlant, encore aujour'hui. Alors peut-être que parfois le film à tendance à se perdre dans la référence très présente du genre cinématographique de la « blackexploitation », très populaire dans la culture afro-américaine, ayant fait les grands jours du 7e art populaire, pourtant cet ambiance fonctionne pas trop mal avec l’époque abordée, se régalant visuellement avec costumes et coupes afro très stylisées tant que dans la mise en scène tout aussi marquée du genre, et si la musique correspond tout autant, on ne peut pas dire que c’est la bande originale qui donne du poids au tout, celle-ci ayant tendance à ne pas bien coller même s’il est indéniable que le style afro y est totalement, simplement rien de vraiment d’efficace pour le coup. Un bon moment de cinéma qui sait tout autant remettre la réalité face au regard, tout en prétextant de se marrer autant que le promet cette histoire vraie incroyable et encore plus le cadre social tout aussi absurde qu’abjecte, et qui de plus à même d’être convaincant que le regard perçant sur ses origines culturelles que Spike LEE, comme il a toujours su le faire ? Reconnaissance amplement méritée !
    benitoberlon
    benitoberlon

    56 abonnés 971 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 novembre 2018
    Attention, ne pas se tromper! Ici, le film, s'attaquant frontalement aux idées racistes et nauséabondes du KKK (White Power!), mais n'épargne pas pour autant "l'autre coté" (Black Power!) si on peut l'appeler ainsi. Rien n'est tout noir, ni tout blanc (désolé), et chaque "camp" en prend pour son grade. Passé cela, le film est plutôt bon, un bon Spike Lee, oscillant entre infiltration policière et comédie, ce qui peut parfois être assez déroutant...Le plus dingue dans tout ça, c'est que c'est une histoire vraie!
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