Avis : BlacKkKlansman - J'ai infiltré le Ku Klux Klan - Page 2

Un film qui fait réfléchir sur le racisme au delà des visions humoristique que font inspiré un noir infiltré dans le Ku Klux Klan. Une réalisation rondement menée par Spike Lee et par l'équipe. Cependant, la dernière scène peut paraître très violente et personnellement je n'étais pas prêt à voir cela, elle montre que le film reste d'actualité. Ce film est vraiment bien...

Depuis quand n'avais je pas vu un film de Spike Lee ? 27 ans, il me semble, "Jungle Fever" qui faisait partie de la sélection officielle du Festival de Cannes 1991. Et voilà "BlacKkKlansman" de nouveau en compétition à Cannes 2018 et repartant même avec le Grand Prix du Jury. Un film intéressant à plus d'un titre mais pas vraiment parfait pour autant. Intéressant car inspiré par une histoire vraie et tellement incroyable qu'on arrive difficilement à croire tout ce qu'on voit dans le film. Une histoire qui s'est déroulée en 1979 mais qu'on a déplacée de 7 années, en 1972, pour pouvoir faire référence à la campagne pour la réélection de Richard Nixon, ainsi qu'à une guerre du Vietnam toujours d'actualité et aux films de la "Blaxploitation", très populaires au début des années 70. Intéressant car les Etats-Unis ont comme président un homme qui a été soutenu, pour son élection, par le dénommé David Duke (qu'on voit dans le film interprété par Topher Grace), responsable national du Ku Klux Klan dans les années 70, à peu près ce qui peut se faire de pire comme raciste, antisémite et suprématiste blanc. Intéressant car le film montre, grâce à l'évocation des violences de Charlottesville en 2017 que, près d'un demi-siècle plus tard, les extrémistes blancs, à l'époque plus soutenus que condamnés par Trump, sont toujours aussi violents et aussi dangereux.
Un film pas vraiment parfait avec des scènes inutiles et longues, telle celle de la danse, qui génèrent des ruptures dans l'intérêt qu'on porte au film, avec une bande originale qui n'est pas du tout à la hauteur du sujet, avec des personnages du KKK trop souvent montrés inutilement de façon caricaturale : les montrer toutes et tous tels qu'ils sont vraiment aurait suffi.

Je peux me tromper mais j'ai l'impression que depuis Inside Man peu de films de Spike Lee ont été distribués en France, j'ai juste le souvenir du remake d'Oldboy qui souffrait... ben d'être un remake d'Oldboy... En tous cas c'est une bonne chose que Blackkklansman arrive jusque chez nous, puisque c'est vraiment pas mal du tout.

Plus je vois de films de Spike Lee plus je me suis qu'en dépit de ses idées politiques qui sont ce qu'elles sont, le gars est surtout un sacré metteur en scène. Il s'amuse ici avec le montage, les effets de style. J'apprécie particulièrement son gimmick de montage qui consiste à revenir une seconde en arrière lorsqu'il change d'angle de vue afin qu'on revoit la même scène sous un autre angle lui donnant plus d'importance.

Bien rythmé, le film arrive à alterner les moments plus comiques avec des éléments plus dramatiques, ce qui permet de tenir en haleine le spectateur alors qu'en réalité dans leur enquête il ne se passe pas grand chose. Je ne sais pas si c'est pareil dans la véritable histoire, mais d'après les infos que j'ai pu glaner le héros avait un rôle beaucoup plus important alors que là il fait jeu égal quasiment avec Adam Driver (qui se révèle vraiment bon), ce qui permet d'alterner les scènes au téléphone avec John David Washington et celles où Adam Driver se rend en personne au KKK. S'attarder sur le personnage, juif, d'Adam Driver permet de cibler autant le racisme que l'antisémitisme et montre bien que son personnage qui n'est pas particulièrement pratiquant à force de fréquenter des gens antisémites se retrouve obligé en réaction à se « communautariser », à questionner son identité juive et à vouloir plus l'affirmer. En gros le discours du KKK est contre productif puisqu'en prenant pour cible les noirs, les juifs, il leur renie leur statut d'Américain et donc créé un mouvement contre eux en parallèle.

D'ailleurs c'est très bien montré dans une séquence où les Black Power se réunissent en même temps que les White Power, les noirs écoutent un témoignage, tandis que les KKK regardent naissance d'une nation, un film qui a causé le malheur des noirs à l'époque. En gros le racisme engendre la résistance noire.

Cependant j'avoue que le début m'a laissé un peu perplexe, on ouvre avec une scène avec Alec Baldwin que l'on ne reverra plus plus tard dans le film, qui enchaîne les discours racistes devant des images de Naissance d'une Nation. Je ne sais pas trop ce que cherchais à faire Spike Lee. Après c'est assez drôle puisque le personnage a du mal à débiter son texte et esthétiquement c'est réussi avec le film qui s'imprime sur le visage grimé de Baldwin. Peut-être était-ce juste une manière de montrer le type de discours qui est dit au KKK afin que le spectateur se rende compte de leur ridicule... enfin je ne sais pas...
Reste que la séquence est drôle, mais son but m'échappe.

Idem pour la fin où Spike Lee joue avec des symboles que je ne maîtrise pas forcément, comme le drapeau ricain renversé que je suppose signifier sa désapprobation de la politique de Trump (comme ça pouvait être le cas avec Obama où certains types qui le détestaient retournaient leur drapeau).
Mais surtout le problème de la fin c'est qu'elle n'est pas subtile pour un sous. Durant tout le film Lee s'attarde sur son personnage de policier noir plutôt modéré, qui désire à la fois aider les noirs, mais également être américain, là où son amie, elle veut assumer pleinement son côté noir et renier l'Amérique qu'elle estime être raciste.

En réalité l'intelligence de Spike Lee est d'avoir pris un personnage plus modéré que lui ce qui permet au spectateur de s'identifier et de l’apprécier. Mais cette fin qui vise Trump particulièrement au travers des événements de Charlotteville fait perdre au film son côté modéré pour finalement en faire un brûlot anti-Trump et plaçant le film plus du côté de Patrice, l'amie du héros, militante pour les droits de noirs, montrant que l'Amérique est raciste par essence. Le fait de parler et de montrer plusieurs fois des morceaux de Naissance d'une nation va dans ce sens vu que le film montre la naissance de l'Amérique sur des actes racistes.

J'avoue ne pas adhérer à ce discours, mais cependant difficile de bouder son plaisir.
Notons par ailleurs que ici les membres du KKK sont quasiment tous caricaturaux, ce qui est assez drôle, mais qu'un, Walter, celui qui est à la tête de la division régionale est assez modéré finalement et semble normal. Ce qui montre à la fois que n'importe qui peut être raciste, mais surtout ça évite de les faire tous passer pour des attardés finis, le rendant plus humain et donc plus ambigüe.

Un Spike Lee fidèle à lui-même. Il ne prend pas de risque en restant dans son environnement de prédilection, mais il maîtrise parfaitement son sujet. Le réalisateur de 61 ans continue son combat avec ce nouveau film politique qui raconte une histoire vraie celle de Ron Stallworth, un le policier noir qui a infiltré le Ku Klux Klan. Spike Lee propose une immersion dans cette organisation qui prône la suprématie des Blancs sur les autres, mais aussi au sein des Black Panthers même si le but n'est pas le même. Deux points de vue très intéressants qui sont bien détaillés et qui lorsqu'ils s'opposent frontalement dans la dernière partie donnent un final particulièrement puissant. Il y a vraiment de moments marquants comme lorsqu'un protagoniste raconte le lynchage de Jesse Washington ou ce décalage qu'il peut y avoir par rapport au film "The Birth of a Nation" de 1915. Au-delà de ce message fort, "BlacKkKlansman" est quand même une comédie sur fond de film policier et politique. C'est souvent absurde et décalé, ce qui est logique, car la situation est quand même dingue. Je ne suis pas sûr que quelqu'un aurait pu avoir l'idée d'une telle histoire. Si tout n'est pas utile dans les 2H15 du film, c'est quand même un vrai bon film qui est intéressant, bien joué et surtout très fort dans sa dernière partie en plus d'être actuel comme en témoigne ce par quoi Spike Lee a décidé de conclure son film.

Blackkklansman vient s'inscrire avec évidence dans la filmographie de Spike Lee : un film à la fois historique, engagé, teinté d'humour mais au thème grave. Si la réalisation manque un poil de folie, le plaisir est là, le suspense aussi et les images réelles diffusées en fin de film apportent de la légitimité au propos. Il ne s'agit pas d'un grand film mais d'un honnête film policier qui ravira les aficionados du metteur en scène.

Spike Lee tombe dans le piège de la facilité. BLACKKKLANSMAN fait passer son message en force et empêche au sujet de déployer toute sa puissance cinématographique..

Voilà un film intelligent et utile de la part du souvent controversé Spike Lee. Ici il met carrément les pieds dans le plat en nous livrant une histoire tirée de faits réels à peine croyable. Dès le départ, l'intrigue est folle, Stallworth trouve une annonce pour le KKK dans le journal ! Improbable d'entrée de jeu, les Etats-Unis sont vraiment à part ... Et ce n'est que le début d'un scénario rocambolesque qui n'aura de cesse de nous surprendre tout du long. Le casting est parfait et une nouvelle fois, je suis plus que convaincu par Adam Driver sorti de son rôle de Kylo Ren, l'alchimie se fait naturellement et Lee a l'intelligence de ne pas sombrer dans la facilité avec son thème et ne cède pas au manichéisme, très bon point ainsi que l'humour général qu'il a su implémenter assez souvent pour dédramatiser autant que faire se peut. Maintenant c'est un rien long et pas toujours palpitant mais le job est largement fait et la partie finale vous colle une bonne baffe avant de sortir de la séance histoire de remettre l'église au milieu du village. Un coup réussi de la part de Spike Lee.

Spike Lee offre un film drôle, efficace et sombre à la fois, qui je pense vaut vraiment le coup d'œil. Après c'est une œuvre très politique qui va surement diviser, et le film n'est pas parfait, il y a quelques soucis de rythmes, mais c'est vraiment pas mal du tout.

Je pense qu'avant toute chose il faut connaître l'histoire des Etats Unis pour comprendre le contexte etc. L'histoire est surprenante , bons jeux d'acteurs. Sans divulguer la fin attention aux images !

Basé sur un fait réel qu'on aurait presque jamais cru, les racistes se font prendre à leurs propres jeux. Spike lee à déclaré : "Je n'ai jamais souhaité que mon film soit une comédie.", mais comment peut-on croire çà quant on entend les scripts de nos héros, les situations et autres réactions. Tout est orchestrer pour que cette trame dramatique soit comique sur bien des moments. Il est vrai que l'extrait d' "Autant en emporte le vent" n'est pour moi pas une grande obligation car je n'vois absolument pas le rapport entre ce film et le contenue racial du film. Seul la prise de vue à moitié aérienne sur l'un des nombreux drapeaux d'état américain fait la parfaite liaison avec la prise suivante. Mais sinon, aucune utilité. Puis, infiltrer l'organisation la plus raciste au monde et si c'n'est pas quasi terroriste, par un noir mais constamment représenté par un blanc, fallait franchement y penser. spoiler: Puis, la scène du détecteur de mensonges avec notre flic blanc fût presque terrifiante, pointer une arme prête à fonctionner pour se prouver non juif est très extrême.
Un film sur le racisme, la haine pur et dur, l'anti mélange social, un script méritant de loin un -12 tellement les mots sont si j'ose dire "bien choisi". Une virée terrifiante mais bien réelle dans cette mafia ultra raciste ou l'on est plonger dans ses racines dès le berceau. Mais dommage que les manifestations ou autres rassemblements public n'est pas été montrer car çà aurait largement donné du tonus au contenu. spoiler: Par contre, parfaite conclusion avec les vidéos d'archives de 2017 avec ces chocs entre blancs et noirs, le meurtre bien visible et malheureusement bien filmer avec la mustang, et notre TRUMP non national qui ose dire que parmi les participants au Klan se trouve des gens bien.

Un jeu de massacre réjouissant et corrosif ou l'humour, le plus souvent, ne rate pas sa cible. Dommage que Spike Lee en fasse un peu trop dans sa virulente démarche, soulignant et surexpliquant parfois les motivations de toutes les parties. Le film aurait gagné à être plus bref de 30 minutes et spoiler: il n'avait besoin des images d'actualités récentes qui concluent le film, toute la fiction qui précédait suffisait amplement à cette charge anti raciste.
Reste néanmoins un film brillamment maîtrisé, des acteurs à la bande son.

De la chance, après le père hier, je demande le fils cet après midi !!!! et je dois dire que John David Washington est à son aise dans un rôle d'infiltration dans le combat de ces deux communautés - les noirs américains maltraités par ces américains chauffés à blanc -pardon - et c'est justement ce parallèle entre ces deux "clans" et leur organisation, qui sert de fil rouge. Le tout avec beaucoup d'humour, et des personnages attachants. Attention cependant aux images pénibles des derniers évènements (2017).... et j'avoue ne pas avoir compris pourquoi en mettre tant juste avant la fin sur "Trump" ..... ça ne s'imposait pas, et même fait plutôt rupture dans un scénario plutôt bien ficelé jusqu'à ces évènements parachutés !! ( 3 / 5) **

Nouveau film de Spike Lee, présenté en mai dernier à Cannes. Infiltration au sein du Ku klux klan avec humour et talent, on découvre ici l’acteur John David Washington, fils de l’immense Denzel Washington. Accompagnée de l’irrésistible Adam Driver, l’alchimie fonctionne parfaitement. Cependant, la trumperie ne dure qu’un temps.

Sympa à regarder... Ce film traite d'un sujet sensible avec beaucoup d'humour et sans jamais être vulgaire ou ridicule. Cependant, je l'ai trouvé un peu long et mou.

On avoue avoir été un peu déçu. La force du récit ne suffit pas, malgré la vraisemblance du scénario tiré d'une histoire vraie, à donner une totale crédibilité à l'histoire, faute peut-être de n'avoir pas su se départir d'un traitement mi-farce mi-comédie. In fine, le grotesque de la situation se retourne un peu contre le film et on se demande, avec les images d'actualité de la fin du film, s'il ne s'agissait pas finalement, comme souvent avec S. LEE, d'habiller un message essentiellement politique.Mississipi Burning de Alan Parker, en 1988, était bien plus percutant dans le même registre. Dommage.