L'histoire des gens qui parlent bien et qui essayent d'en profiter pour dire des choses justes, sinon avec justesse.
C'est le premier de la trilogie, et sans doute le moins pensé, du moins le plus spontané. Pas de scénario du tout contrairement au fil d'Ariane des deux autres opus. Moins de musique, moins de bobos, plus de mixité. Plus de caractères incompatibles, plus de surprises. Mais pas forcément le meilleur film, faute à moins de charme et à moins de ciselure des dialogues qui ont fait l'originalité des suites.
On n'attend pas Baye dans ce style de cinéma, et elle s'en sort avec beaucoup de classe. Balibar fait beaucoup plus nature, mais n'est pas aussi énervante que dans un Rohmer ou un Rivette. Darroussin est parfait, comme d'habitude, même avec un peu plus de tranquillité, presque le charme du j'en foutiste. Ses dialogues sont en tout cas moins pédants que par la suite.
Il y a des "gags" disséminés sous forme d'absurde gratuit, on rit de bon coeur de petits détails, ce qui sera plus le fait des dialogues pour la réalisatrice expérimentée.
N'oublions pas Isabelle Carré en rôle de petite peste égoïste qui démonte la gentille petite fille sage que le cinéma lui donnera d'office plus tard. Hélas, elle a aussi perdu sa divine chevelure dans l'affaire, l'occasion d'admirer son physique de jolie blonde au début de sa carrière.
De la francophonie à mille lieux de la scène TV du 21ème siècle hexagonal, comme une île de beauté qui nous ressource et nous fait déplorer les clips et les films hollywoodiens.
Un petit bonbon sans prétention, qui aborde tout très rapidement pour finir sur une note d'espérance, "ça ira mieux demain".