Prenez l'intrigue surnaturelle à propos d'un esprit maléfique la plus basique qu'il soit, remplacez l'habituelle maison hantée où la famille héroïne vient vivre une colocation difficile par un bateau et hop, vous obtenez "Mary" !
Évidemment, quelques artifices vont venir essayer de masquer l'insipidité ahurissante d'une telle proposition, ce serait un peu trop gros sinon. Le folklore maritime (bateaux fantômes et sirènes) convoqué avec de gros sabots tente de nous faire oublier que l'entité au cœur des événements n'est qu'une énième femme pâle aux cheveux sales et à la mâchoire disloquée, un timeline où une survivante raconte les événements lors d'un interrogatoire gonfle superficiellement le récit, un décompte des jours passés en mer veut donner une illusion de tension, une espèce de liaison particulièrement capillotractée entre l'intimité du couple victime et la malédiction navale qu'il subit voudrait nous démontrer que tout ça est en réalité plus profond qu'il n'y paraît... Mais, à moins de n'avoir jamais vu un film d'épouvante de ce type ou d'être supra-naïf, dur de se faire duper par de telles manœuvres qui, en plus, échouent dans leur mission première vu l'indigence dans laquelle "Mary" patauge en permanence.
C'est bien simple, absolument tout du film de Michael Goi est prévisible et a été déjà vu ailleurs, TOUT que l'on vous dit ! Des manifestations du spectre au déroulement de son emprise (ce sont bien sûr les hommes qui y succombent les premiers, connotation "sirènique" oblige) en passant par les réactions des personnages, "Mary" fait un tel carton plein dans sa routine fantomatique que l'on en vient vraiment à penser que quelqu'un a branché ce machin sur un mode de pilotage automatique sans pouvoir ensuite l'arrêter. Et c'est bien sûr à nous de subir les couches d'ennui qui en résultent, même Gary Oldman et Emily Mortimer ne peuvent rien faire pour nous sauver de cette lame de fond de clichés qui cherche à nous noyer avec elle. Si vous tentez l'expérience, prenez au moins une bouée pour survivre à cet océan de platitudes surnaturelles...