Ah, Joker... un film qui m'a énormément marqué, à l'époque où je l'ai vu, et que j'ai revu à de nombreuses reprises.
Ce qui m'a marqué, c'est Arthur Fleck (Joaquin Phoenix), le protagoniste. C'est un type de personnage que j'apprécie particulièrement car
c'est au début un personnage faible: quand il se fait tabasser au début, puis il les excuse. Peu à peu, parce qu'il se rend compte est isolé, sans soutien, sa mère adoptive ne l'étant pas vraiment, il décide de ne compter plus que sur lui. De faible, il devient fort.
Un autre aspect est
le handicap et la maladie mentale. Ainsi, quand il est nerveux, il a un rire incontrôlable, et il est dépressif (au point de penser au suicide). Quand il touchera le fond, quand il ira au bout, non seulement son rire sera minime, contrôlant sa nervosité, tandis qu'il semble aller assez bien. Une partie de cet aspect que j'ai apprécié est quand il écrit, en gros, est qu'il faut est difficile de paraître normal quand on ne l'est pas.
Troisièmement, il y a
la solitude du personnage, non pas seulement la solitude affective, mais aussi la solitude amicale... il y a aurait tant à dire sur ce point. Au moment du film, il croit qu'il se met à sortir avec une femme, mais tout cela, c'est dans sa tête, peut-être pour qu'il se réconforte tout seul. Finalement, sur qui peut-il réellement compter? Le présentateur qu'il admirait tellement se met à se foutre de sa gueule dans son émission. Sa mère adoptive l'a pénalisé plus qu'autre chose. Finalement, il est seul, il a sans doute été seul depuis très longtemps, mais la différence est sans doute qu'il peut supporter d'être un homme seul dans la foule à la fin du film. Ce film est intéressant en ce qu'il traite de l'isolement social de bien des gens, et notamment d'hommes. D'ailleurs, en France, il y a un peu plus d'hommes isolés socialement que de femmes parmi cette population de plusieurs millions.
Quatrièmement,
la pauvreté et la lutte des classes. Il est visible qu'Arthur Fleck est pauvre sur plusieurs plans: le fait qu'il doive choisir de se priver de nourriture pour nourrir sa mère, alors que lui seul travaille et qu'il dépende des services sociaux pour sa thérapie et son traitement, ou qu'il occupe un emploi de clown au début, un emploi marginalisé. A l'autre extrême, le père Wayne vit dans une sorte de villa, de manoir. Ils vivent dans la même ville, et pourtant leurs conditions de vie ne sauraient être plus différentes. L'autre personnage représentant le pouvoir, Murray Franklin, est présentateur. Quand Thomas Wayne, représente le pouvoir économique, le présentateur Murray Franklin représente le pouvoir culturel. Or, aucun d'entre eux ne respectent Arthur Fleck. Symboliquement , on peut y voir beaucoup de choses, notamment le mépris de classe, mais aussi les effets de l'inégalité sur ceux qui occupent les emplois les plus plus précaires.
Cinquièmement,
Arthur Fleck, c'est en grande partie moi.