Joker
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3 581 critiques spectateurs

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anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 5 novembre 2019
Si Arthur Fleck n'avait pas été malade, il ne serait pas intervenu.
Le truc que tu réalises après avoir vu le film et après l'avoir laissé te hanter quelques jours. Dans ce film très intelligent, rien n'est manichéen, pas même "l'héroïsme" très mal placé qu'on accordait jusqu'ici à ce personnage de Joker. Ici Todd Phillips démontre très intelligemment que dans une confusion des causes, telle une réaction chimique, la folie vengeresse créé davantage de drame qu'il ne résout. Sombrer comme Arthur Fleck, c'est renoncer, et devenir le monstre moqueur d'une société à son image : qui ignore la douleur, la perte, le chagrin, se moque de toute infamie car cette infamie elle-même manifeste la cruauté de l'homme, elle est le produit et le mode de production de ses actes. Arthur Fleck a connu la cruauté davantage que bien d'autres gens, son parcours est chaotique à l'extrême, tout est fait pour ne pas pouvoir/devoir s'identifier à lui, au mieux on éprouve de la compassion durant un temps. Mais il serait idiot de glorifier le personnage du Joker après avoir vu ce film, on devrait plutôt être triste pour lui, pour son renoncement, son basculement, la mort d'Arthur, si magnifiquement mise en scène dans cette salle de bain...
Marc T.
Marc T.

275 abonnés 555 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 5 novembre 2019
Il faut un peu mettre de côté l'univers DC Comics afin de pouvoir pleinement apprécier ce Joker de Todd Phillips, car en effet ce film aurait très bien pu fonctionner de la même façon avec n'importe quel psychopathe. Sa force tient principalement dans l'interprétation du personnage principal par un Joaquin Phoenix époustouflant. Il nous fait parfaitement ressentir comment cet homme rejeté de la société en est arrivé à devenir un tueur bon pour l'asile. La montée crescendo de sa folie est impeccablement bien mise en scène et nous fait sans cesse nous demander quand et comment il va passer du côté obscur (ou du côté lumineux pour lui). Certaines scènes sont même tout simplement splendides, comme celle de la danse dans les escaliers reprise sur l'affiche du film. Et pour finir, hormis une bande originale collant parfaitement à l'image, il faut aussi souligner une photo de très très grande qualité, chaque plan est pensé avec une grande minutie.
garnierix
garnierix

244 abonnés 473 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 11 octobre 2019
Il y a indiscutablement un gros message dans ce film. Il n’y a d’ailleurs qu’un seul sujet et il est disséqué pendant deux heures, ce qui donne le temps de peaufiner. Synopsis : un humoriste de stand-up devient un tueur psychopathe, ou le portrait de l’ennemi juré de Batman –on rappelle que le Joker est un personnage de DC et que ça se passe à Gotham City. Sa mère lui a toujours dit qu’il "faut semer le rire et la joie". Lui, "espère que sa mort aura plus de sens que sa vie". Tragédie ? Comédie ? Il y a un gros message, c’est superbement joué et réalisé, lion d’or à la Mostra de Venise 2019, qui aura sûrement des oscars. Et pourtant. Pourtant, ça reste ambigu car on ne sait plus trop pourquoi on applaudit à la fin, mais on applaudit. C’est un film cajoleur, enjôleur, ensorceleur. Grâce ou à cause de la performance, l’idée, l’originalité, le message ? –La musique ? (elle a un rôle déterminant dans le film, nécessaire au personnage autant qu’à l’acteur). C’est un film politique, à n’en pas douter. Joaquim Phoenix, l’empereur Commode dans Gladiator, l’inoubliable gourou dans The Master, joue magnifiquement ce Joker, au rire irrépressible, qui tout-à-coup passe de l’anonymat à la célébrité, comme certains leaders aujourd’hui ; il y a aussi Robert De Niro, présentateur vedette bien nourri, qui pourrait tout aussi bien être Yann Barthès ou Jean-Marc Morandini. Mais derrière tout ça, il y a le mensonge, la solitude, la maladie mentale, l’effet de réaction en chaîne, la lutte des classes. Tout est très mélangé, ce qui fait que ce film est d’un genre inclassable, jouissif, dangereux, mais qui fait réfléchir. Et qui, étonnamment, manque d'émotion. A.G.
elbandito
elbandito

357 abonnés 964 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 11 octobre 2019
La force de "Joker" réside en deux points essentiels : la performance hallucinante de Joaquin Phoenix, dont la renaissance en Joker est la suite logique du troublant "A beautiful day" et la capacité de ce film dense et perturbant à enterrer vraisemblablement la franchise DC Comics une bonne fois pour toutes... enfin le retour à un vrai cinéma qui secoue et donne à réfléchir sur les troubles de notre société.
Ridjy C
Ridjy C

27 abonnés 189 critiques Suivre son activité

1,5
Publiée le 15 mars 2023
Le film le plus surcoté de 2019. Ennuyant, angoissant, ce film n'a que le nom du Joker, il ne ressemble en rien au personnage. Bourré d'incohérences. Alors oui l'acteur joue bien mais en aucun cas ce somnifère n'appartient à Dc Comics. Les gens qui ont (cru) apprécié , ont juste suivi un mouvement, comme d'habitude
lhomme-grenouille
lhomme-grenouille

3 384 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 12 octobre 2019
« Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître… »

Car oui, il fut un temps (pas si lointain) où l’exploration par le cinéma de l’univers des comics n’était pas forcément synonyme d’exploitation massive et standardisée ; où on pouvait voir s’exprimer des auteurs ; où on pouvait percevoir des démarches, des regards et des propos…

C’est vrai qu’à force de m’être mangé jusqu’à l’écœurement des vagues régulières et ininterrompues de MCU et autres DCEU, j’avais presque fini par oublier les deux premiers « X-Men » de Bryan Singer, ou bien encore le « Hellboy » de Guillermo del Toro. Et quand aujourd’hui je me rends compte que le dernier « Batman » de Nolan ne remonte en fait qu’à 2014, ça me refile le vertige tellement j’ai l’impression que ce type de cinéma est révolu depuis longtemps…

Et voilà que débarque ce « Joker »… En 2019.
Comment ne pas s’imaginer qu’il s’agit là encore d’une exploitation ad nauseam d’une « licence » bien juteuse ?

Je ne voulais pas aller le voir ce film. Pour moi ça ne pouvait être qu’un ersatz de plus ; un ersatz qui allait m’écœurer encore un peu plus de cet univers que je chérissais pourtant beaucoup avant que le DCEU ne vienne s’en mêler. Mais peut-on vraiment passer à côté d’une performance de Joaquin Phoenix sans le regretter amèrement par la suite ? Alors j’ai pris le risque. Et là – surprise – j’ai vu quelque-chose d’inattendu. Inespéré.
Du cinéma…

Il a suffi d’un plan pour tout dire.
Un visage. Un jeu d’acteur. Et surtout une mise-en-scène qui prend la peine de laisser le temps. Le temps pour exprimer. Le temps pour sentir. Le temps pour éprouver.
En à peine quelques minutes, « Joker » donne le ton. Todd Phillips ne fera le faiseur. Le yes-man. Il est venu faire un film qui a quelque-chose à dire pour lui-même. Son Joker entend se lire à hauteur d’homme, dans la réalité d’une Gotham qui ressemble davantage à la New-York de James Gray qu’aux métropoles déjà dépeintes par Burton, Nolan ou Snyder. Les objets du quotidien et la typo vintage du titre ne trompent d’ailleurs pas. « Joker » sera un polar social à l’ancienne, n’en déplaise aux mangeurs de pop-corns et autre ayatollahs d’univers étendus.

Qu’il soit respectueux d’une mythologie ou pas, au fond la question apparait vite secondaire. « Joker » respecte trop le cinéma pour qu’on puisse le juger illégitime. Ce respect du cadre qu’on pose et qu’on construit. Du temps qu’on donne aux choses. De la mesure qu’on prend quand il s’agit de montrer les gens. Tout est mis au service d’un personnage et d’une histoire qui n’ont même plus besoin d’une mythologie pour gagner du relief. Arthur Fleck se suffit à lui-même. Avant même qu’il ne soit Joker il est déjà une figure terriblement forte et subtile. Une humanité sur la brèche. Un individu qu’on broie en permanence et qui vacille. Le fébrile pantin d’une tragi-comédie triste à en pleurer. Cynique à en rire.

Arthur Fleck n’avait donc même pas besoin d’être le Joker pour être un vrai personnage de cinéma. Mais il se trouve que le Joker, il l’est. Et pour le coup, cette aura emblématique qu’il traine derrière lui est clairement à double-tranchant. D’un côté, chaque instant qui nous fait deviner l’affirmation progressive du futur pensionnaire d’Arkham parvient à magnétiser de nombreuses scènes. Les premiers fous-rires ambigus. Les courses aux démarches clowesques ou bien encore les premières gestuelles chorégraphiques. Chaque étape de l’effondrement de cet homme n’en devient que plus fort car on sait qu’au bout se trouve le Joker ; cette finalité inéluctable. Ce fatalisme qui nous rappelle en permanence que la lutte sera, de toute façon, vaine. C’est d’ailleurs cette ombre lancinante du Joker qui rend cette déchéance de Fleck d’autant plus fascinante. On sait qu’au bout du tunnel, la folie sera une libération face au malheur et à la souffrance. On sait que des ténèbres jaillira une troublante lumière. La puissance séductrice du chaos face à l’ordre avilissant d’un monde rance dont on finit soi-même par souhaiter l’écroulement. spoiler: En cela, ce final où le Joker, libéré par les siens, se dresse parmi la foule et dessine avec son propre sang le sourire douloureux de la folie, a constitué pour moi une scène au pouvoir iconique très fort. Une scène à frissons. Peut-être même une des scènes de l’année.


Seulement voilà, d’un autre côté, gérer un héritage identitaire aussi fort se révèle être aussi parfois un fardeau. On aura beau apprécier autant qu’on voudra la proposition formelle de Todd Phillips, le fait est que le Joker a son histoire, son identité et sa légende. Et c’est parfois difficile d’empêcher à un tel passif de ne pas venir parasiter notre ressenti à propos du personnage incarné par Joaquin Phoenix. Et pour le coup, plus l’identité du Joker s’affirme dans cette intrigue, et plus le choc des représentations s’opère. Moi, par exemple, j’ai eu du mal avec la scène spoiler: lors de l’émission de télévision. C’est la première apparition publique du personnage. C’est l’événement fondateur de sa légende. Sans tomber dans la surenchère, il aurait fallu qu’à ce moment-ci, Arthur Fleck incarne pleinement ce qu’allait être le Joker. De la folie. (Pour ça c’est réussi.) De la violence. (ça aussi ça marche). Mais surtout du détachement. Or, sur ce point là, ça a coincé. Sur la fin de sa complainte le Joker se met à chouiner sur son propre sort. Or, ça, chez moi, ça a bloqué. Joker est appelé à devenir une icône de chaos. Il ne peut pas apparaitre comme une individualité fragile qui se brise. Au contraire, il doit apparaitre comme un agent qui a sombré dans la folie pure. Il doit apparaitre comme l’incarnation d’un chaos généralisé.
Dans un moment comme celui-là, je suis retombé. Comme quoi, la figure du Joker est vraiment parfois un fardeau trop lourd à porter…

De toute manière, plus généralement, l’avènement du grand final appelle presque automatiquement chaque spectateur à raccrocher les bouts ; à rapprocher les univers. Et, c’est bête, mais autant d’un côté j’ai apprécié qu’on ait su aussi subtilement humaniser le personnage du Joker, autant d’un autre côté j’ai fini par légèrement ressentir cette impression d’incompatibilité gênante entre ce Joker là et toutes ses représentations passée. Parce que bon, prenons la peine de lister ces quelques points qui peuvent gêner. Le Joker qui a une romance ? Le Joker qui recherche son papounet ? Le Joker qui passe son temps à chouiner ? L’ayatollah qui sommeillait en moi a forcément fini par glisser à mon esprit : « mais c’est pas mon Joker ça. » Alors après entendons nous bien : non pas que je refuse au Joker le fait qu’il ait pu avoir des failles. Non, c’est juste qu’en fait j’aurais préférer ne jamais les connaître ces failles… Et en cela, le fantôme d’Heath Ledger reste tenace. Un Joker multi-face. Un Joker plein de zones d’ombre. Un Joker qui laisse dans mon esprit cette idée qu’au fond, ce n’était peut-être pas une si bonne idée que cela de faire ce « Joker » là…

Mais bon… Ce bémol ne doit pas effacer tout ce que j’ai pu dire auparavant de ce « Joker ». Oui, « Joker » est un vrai film d’auteur, mené avec une réelle maitrise par Todd Phillips, et surtout remarquablement interprété par un casting cinq étoiles. Et les puristes auront beau dire ce qu’ils en voudront par rapport aux libertés prises sur le personnage, moi je trouve qu’il n’y a jamais d’hérésie quand l’univers traité l’est avec autant de goût et de maîtrise. De toute façon il serait peut-être temps de se rappeler d’une chose : si tous ces personnages de l’univers Batman sont aussi riches c’est aussi parce que chaque auteur qui a travaillé dessus a su se le réapproprier et le réinventer. Et si on veut que le Joker, Batman et tous les autres perdurent, il faudrait accepter qu’ils continuent de s’enrichir, notamment en les laissant aux mains d’hommes comme Todd Phillips…

Car oui, le temps des auteurs pour traiter les comics n’est pas si lointain que cela.
Et il serait peut-être temps qu’on s’en rappelle un peu plus…
Mais bon.... Après tout, tout ça, ce n'est que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça. ;-)
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 5 octobre 2019
Joker, que dire de plus sinon que le film nous offre un voyage terriblement réaliste sublimé par la performance magistrale de Joaquin phœnix.
GyzmoCA
GyzmoCA

189 abonnés 1 924 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 6 janvier 2020
"Joker" est le genre de film qu'il faut un moment pour digérer. La réalisation de Todd Philips (Very Bad Trip) fait rentrer le spectateur dans le personnage. On se sent aussi déranger que Joaquin Phoenix et sous tension pendant presque la totalité du film. Ceci est la preuve d'un grand film et la performance d'un grand acteur.
Faire venir Joaquin Phoenix dans l'univers des super-héros est déjà un exploit, mais faire un film dans l'univers des super héros sans super héros est une superbe prouesse.
Le film se penche sur la transformation d'une personne ordinaire (Arthur Fleck) en leader malgré lui de la contestation avec son masque de clown (Joker). Le film contient énormément de scènes cultes mais j'en retiendrai Trois : la scène finale avec le présentateur campé par l'incontournable Robert De Niro, les entretiens avec l'assistante sociale ou la scène du métro.

Le film fera date et l'oscar du meilleur acteur 2020 sera pas loin de Joaquin Phoenix
Zoumir
Zoumir

68 abonnés 1 042 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 5 novembre 2019
Attendu puis espéré. Craintif et enthousiasmé. Le Joker. Le nemesis de notre cher Chevalier Noir qu'Heath Ledger sublimait dans The Dark Knight. Après une version plus édulcorée de Jared Leto, c'est au tour de Joaquin Phoenix d'endosser le "masque" d'un des méchants de comics les plus complexes, dont l'intelligence est proportionnelle à la folie. Oui, on tape inexorablement des mains, excité, avec un sourire démesuré et des yeux comme des billes, tant l'envie de voir cet acteur fantastique incarner ce clown névrosé sorti de l'esprit de Jerry Robinson, Bill Finger et Bob Kane nous a poussé jusque dans cette salle obscure. Et dire qu'il aurait du mourir après sa première apparition sur les planches en 1940 ! Une heureuse longévité récompensée dans les heures les plus sombres d'un personnage devenu emblématique.

Todd Philips remet donc les conteurs à zéro...
"- Attends quoi ?! Todd Philips, le "roi" de la comédie, le Todd Philips de Very Bad Trip, Date Limite et Starsky & Hutch ?
- ... AH AH AH AH AH AH. Ok le seul point commun, c'est le rire mais quand même."

Todd Philips, malgré son bagage humoristique avec tout ce que ça sous-entend comme craintes, remet donc les conteurs à zéro pour disséquer la genèse du Joker. Oubliée la cuve de déchets toxiques. Ici la transformation est progressive et intime, elle mûrit doucement dans le terreau de l'incapacité du personnage à reprouver ce rire incontrôlable, signe de ses dommages neurologiques, terreau arrosé par les affres de l'oubli dans une ville malade, au bord de l'implosion.

Et pour donner vie à cet antagonisme expressif simultanément marqué sur un visage creusé et déformé, entre expression d'une joie mensongère et signes éphémères d'une douleur bien présente, Joaquin Phoenix !
Encore une fois, l'acteur est éblouissant de résignation et de tristesse sous couvert d'une folie pernicieuse engendrée par son vécu intime, sa condition, et la façon dont la ville de Gotham l'abandonne petit à petit. Arthur Fleck, comédien de stand-up raté, clown travesti en slogan publicitaire, semble porter le poids d'un monde dans lequel il n'a pas sa place, sur des épaules bien incapables de le soutenir, rappelant la folie squelettique d'un Christian Bale dans The Machinist. Un corps qui évoque à chaque plan la douleur d'une âme meurtrie, presque esseulée.

Car avant tout, Joker est une descente aux enfers, celle d'un homme qui ne semble pas avoir de prises sur sa propre existence, cantonné au miroir de sa loge, criblé d'impacts, qui ne cesse de se fissurer sur son reflet craquelé comme autant de failles incurables. Certes, les raisons sont parfois maladroites et Todd Philips peine à justifier la conclusion puissante de son film lorsqu'ils nous entraîne vers de fausses pistes sensationnalistes dans le passé de son "héros", mais pardonnons car derrière ce retour aux sources, le réalisateur réussi à entrer en résonance avec un climat social en effervescence, sur fond d'une révolte qui vient briser adroitement le quatrième mur.

Sa mise au banc de la société, la perte de ses derniers repères, sont autant de verrous approximatifs qui ne tiendront pas face au mal-être refoulé d'Arthur. Et lorsque la bascule s'opère, lorsque le drame et la comédie qui cohabitaient sur son visage embrassent pleinement ses actions, il devient contre son gré le bras vengeur d'une frange grandissante de la population, porte-étendard maquillé des laissés-pour-compte. Gotham gronde et Arthur Fleck meurt à petit feu.
Son salut ne viendra pas d'un divertissement audiovisuel dans lequel un présentateur star qu'il idolâtre, Robert De Niro sur papier glacé, réplique de ce que la télé a de plus misérable à nous offrir, officie. Bien au contraire. L'effervescence enflammée de la rue vient accompagner la renaissance révoltée d'un homme qui n'a plus rien à perdre. Arthur Fleck est mort à petit feu, sa vie était un drame qu'il tentait de masquer par la comédie.

Arthur Fleck est mort. Vive le Joker !

Le Joker est né, dans la douleur des marginaux, suscitant l'effroi d'un public complice. Le drame est une comédie. Le chaos est là, autour d'un personnage connu pour l'incarner.
Le piège peut se refermer sur nous car les derniers mots d'Arthur Fleck finissent de nous rallier à sa cause. Notre empathie pour lui est totale lorsqu'il s'éteint, fatigué. Mais de là à porter en triomphe un assassin ?

C'est sur ce malaise que Todd Philips nous abandonne presque, dommage d'ailleurs qu'il ne le fasse pas. Quoiqu'il en soit, le chemin fut différent, complètement désolidarisé de l'univers dans lequel il s'inscrit pour un film qui se suffit presque à lui même en transcendant les limites de Gotham City. Un film qui fait tristement référence à notre temps, à un homme malade dans une société qui l'est tout autant, magnifiquement illustrée par les pas de danse d'un clown, dans des escaliers, sous la musique du titre "Rock and Roll, Part 2" de Gary Glitter, condamné en 2015 à 16 ans de prison pour pédophilie. Un clown qui danse, dans l'air (de folie) du temps.
bobbyfun
bobbyfun

44 abonnés 1 262 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 12 février 2020
Quand Phoenix stratosphérique embrase l'antre de la folie, son Joker redistribue les cartes du mythe de manière flamboyante.
islander29
islander29

894 abonnés 2 399 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 13 octobre 2019
Vraiment étonné par la qualité du film...On frôle sur divers plans, la perfection….Il faut souligner la superbe interprétation de Joaquin Phoenix, il est vrai servi par une qualité de la mise en scène rarement atteinte..la photographie et la lumière dans des tons chauds existent à chaque plan, la musique n'est ni trop ni pas assez présente, dosé magiquement tout au long du film...ET puis il faut dire que e clown est envoutant sur d'autres plans, ses rires , ses petits pas de danse, justes sublimes, ses expressions déprimées, da tristesse infinie, son sentiment d'abandon sont d'une audace folle, d'un réalisme parfait, plus humain tu meurs !!!! il faut le dire le personnage JOKER dépasse en intensité et en couleur tout ce que la série Batman a inventé au cinéma...Quelle intensité, quel chef d'œuvre….Nous sommes avec le plus beau psychopathe de Gotham, envoutant et hypnotique…..Vous en reprendrez bien une petite dose …Le Joker c'est aussi l'homme moderne, condamné et méprisé par les élites???Cela bout….L'humanité du scénario appelle à la transcendance du spectateur…New York est la ville lumière indéniablement, là où naissent les modes et les langages...Le langage cinématographique est grand vu comme ça...On en redemande...Ce film est un régal pour les yeux, l'esprit et le cœur...Bondissez vous aussi et pourquoi pas quelques petits pas de danse en sortant...OUahhh Quelle claque !!!!!
Alain D.
Alain D.

616 abonnés 3 313 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 23 décembre 2019
Grande réalisation de Todd Phillips : la mise en scène est fabuleuse, bien soutenue par une BO grandiose. Coécrit avec Scott Silver, son excellent scénario original nous propose une histoire fantastique, bien menée avec une progression constante et un suspense continu. Pas de temps mort dans ce film captivant qui mérite amplement sa distinction par un Lion d'Or à Venise cette année.
Contrairement à Robert De Niro que l'on voit juste un peu pour justifier son nom sur l'affiche, la cerise sur le gâteau provient de l'extraordinaire composition de Joaquin Phoenix, fantastique dans la peau d’Arthur, ce clown seul et incompris vivant avec sa vieille mère.
Ce film violent, tant dans l'esprit que dans les faits, a pour cadre Gotham City, la ville de tous les délires. Un film pas si délirant que cela tant il délivre un vrai message social.
CDRIX C.
CDRIX C.

52 abonnés 274 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 6 décembre 2019
Joaquin Phoenix est habité. C'est évident ... l'acteur performe. Dès la première scène, Arthur Fleck est au bord du précipice. Comment pourrait-il donc plus mal qu'il ne l'est déjà ? Bien au-delà du simple bizarre, il n'est pas que névrosé. Il est aussi amoureux, toqué, puis extravagant, passionné, aliéné et finalement dément. Le film est certes puissant grâce à son acteur principal ... mais pourquoi l'avoir appelé Joker ... si ce n'est pour le vendre au plus grand nombre ? Ma question est la suivante : le film aurait-il moins bankable si on l'avait titré "Arthur" ?
cinesylvain
cinesylvain

35 abonnés 215 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 7 novembre 2019
Véritable chef-d'oeuvre dans son genre, triomphe au box-office , une interprétation hallucinante de l'acteur principal, que rajouter de plus aux très nombreuses critiques dithyrambiques déjà publiées? Difficile à dire, sinon que l'ensemble est vraiment une totale réussite: un univers glauque et malsain, une vision des États-Unis loin des clichés habituels avec cette reconstitution de cette ville qui ressemble à New-York mais où se ressent un malaise ambiant permanent qui est prêt à virer à l'émeute , toujours cette lutte des classes sociales sous-jacente...L'ambiance ou plutôt l'atmosphère nous scotche au siège pendant près de deux heures jusqu'à la phase finale que l'on ne dévoilera pas. Une mention toute particulière à la bande-son et la musique qui contribuent largement à la réussite de ce film de super-héros sans super-héros, et décidemment pas comme les autres...
HawkMan
HawkMan

183 abonnés 1 191 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 18 octobre 2019
Joker : un film sur un des plus grands méchants du cinéma et des comics. Un rôle déjà porté au sommet par Nicholson et Ledger... mais voilà, ce personnage vient d'être joué par un des plus grands acteurs de tout les temps : Joaquin Phoenix. Que dire : une claque !!! Mais une claque monumental !!! Je suis sous le choc devant ce film si dur, si terrifiant, si maitrisé, si bien interprété dans la folie d'un homme qui deviendra de plus en plus dur envers les autres pour finir par devenir le plus grand ennemi de Batman.
Pas de super scène d'action, pas de Batman ( spoiler: quoique... mais chut
) mais un scénario riche, un personnage fascinant et terrifiant...
Bref : le plus grand film de l'année et un des meilleurs films de l'histoire !
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