Godzilla a toujours été une superstar dans son pays, le Japon. En 1998, sort le premier long-métrage sur la créature, produit pour la première fois par des étrangers. Ce sont bien évidemment des Américains, et le résultat est réalisé par le maître du divertissement, Roland Emmerich. Si, en tant que Français, on le connaît surtout pour la présence de Jean Reno au casting, c'est aussi un film qui a beaucoup fait parler de lui. Malheureusement, pas que de façon positive. Personnellement, je trouve le long-métrage plutôt moyen dans l'ensemble. Si on parle uniquement de divertissement, le film rempli sa tâche et avait le parfait réalisateur à sa barre pour cela. Avec des effets spéciaux vraiment appréciables pour l'époque et une envie de rendre une copie impressionnante, le film tient vraiment en haleine. Le rythme est très soutenu, on réussit à attendre la première apparition de Godzilla avec impatience grâce à la mise en scène qui nous tease le monstre pendant un long moment. Tout est fait pour proposer quelque chose de grandiose et de ce point de vue, le film tient son pari. Cependant, pour le reste, c'est une autre histoire. Le film a beaucoup trop de défauts pour réussir à être vraiment considéré comme réussis. On va retrouver beaucoup trop de problèmes propres au cinéma Hollywoodien, que nos amis asiatiques devaient forcément redouter. Cela passe donc par un humour vraiment très peu appréciable et bien trop présent. Et globalement, c'est ce ton qui va dominer, ce qui est dommage. Quand on connaît la série, on sait que Godzilla sert à explorer des thématiques importantes, il est un prétexte. Ici, ce ne sera jamais le cas, on préfère presque mettre nos personnages en avant que le monstre en matière de thématiques, mais comme ceux-ci ne sont jamais intéressants, cela ne marche jamais. Mais globalement, à mon sens, le plus gros problème du film vient d'un montage extrêmement brusque. Les transitions entre les scènes se font assez peu délicatement et on a parfois du mal à rentrer dans la suivante à cause de cela. Ces erreurs, qui sont typiquement des clichés du cinéma américain, donnent finalement raison à ceux qui redoutaient beaucoup le film à l'époque. Et c'est finalement dommage, car on aurait pu avoir, avec ce projet, l'occasion de les faire mentir. Pour conclure, un bon divertissement, mais loin d'être parfait.