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Boby 53
16 abonnés
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2,5
Publiée le 27 novembre 2019
Bonnes intentions, interpretation de bon aloi, mais les personnages sont à peine esquissés et le sujet central (l'emprise sectaire) tout juste abordé. 1er film encourageant. Doit faire ses preuves.
Sarah Suco que nous avons découvert dans “Discount” et “Les Invisibles” réalise son premier film avec “Les éblouis”. Au travers du personnage d’une jeune fille, elle tente de raconter comment une communauté de l’Eglise Catholique a embrigadé sa famille, en particulier sa mère. C’est Camille Cottin qui a la lourde tâche de jouer cette mère aux apparences saines, mais en réalité complètement emprise par les rouages du sectarisme. Basée sur le Saint-Esprit, la secte guide les journées de ses membres avec des chants, des prières et des rituels de groupe. “Les éblouis” nous éclaire sur des dérives méconnues et pose des questions le cheminement de la foi des extrémistes, qu’importe la religion. C’est une oeuvre profonde et spirituellement importante. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Film poignant sur un sujet gravissime, tout en nuances psychologiques, servi par des acteurs exceptionnels ; saluons une une rare pépite du cinéma français, pour ce premier film d'une grande finesse.
Sarah Suco a fait un film très personnel. Le spectateur ne peut que compatir mais personne ne sera convaincu : les croyants hurleront probablement à la caricature quand les athées ne seront nullement surpris par la bêtise de ces illuminés.
Il y a de façon évidente un lien avec la communauté des Béatitudes . Habits , danses , partage, berger...Je ne me prononce pas sur le fond. Sur la forme toutefois j'ai trouvé que le film avait la critique pas très subtile malgré les apparences. Je n'aime pas aller au cinéma pour être manipulé.
Un film qui vous lobotomise autant que ce qu'il cherche à critiquer bêtement dans son histoire. Loin de moi la volonté de défendre ces endroits sectaires, mais tout dans ce film est caricatural, grossier, pas fin ni réfléchi. Les ficelles sont tellement épaisses qu'elles perdent tout leur intérêt. On connaît déjà la détresse psychologique des personnes enrôlées dans ce genre d'endroit, il aurait été intéressant de trouver un autre axe d'attaque, ici ça n'apporte strictement rien, intérêt 0. Et cette manière malsaine et voyeuriste de traiter les questions de l'adolescence et de la découverte de soi sur écran géant aux yeux de tous. L'excellence de la prestation de C. Brunnquell en tant que jeune actrice n'aurait pas été amoindrie sans ces scènes perverses complètement dépourvues d'intérêt. Absolument honteux
Camille (Céleste Brunnquell) a treize ans et une passion : le cirque. Elle est l'aînée d'une fratrie de quatre enfants. Elle vit à Angoulême. Son père (Eric Caravaca) enseigne sans passion le français dans un collège. Sa mère (Camille Cottin), comptable de profession, s'est arrêtée de travailler pour élever la petite dernière. Catholiques non pratiquants, ses parents vont se rapprocher de la Communauté de la colombe. Ils vont lentement tomber sous l'emprise de son chef, le Berger (Jean-Pierre Darroussin).
Sarah Suco est une jeune actrice qu'on avait remarquée dans ses premiers rôles : "Discount", "La Belle Saison", "Orpheline", "Aurore", "Place publique", "Les Invisibles", "Guy"… Elle a passé son enfance dans une communauté charismatique et s'est inspirée de son expérience pour mettre en scène Camille, son double autobiographique.
Alors que la pratique catholique ne cesse de diminuer, le cinéma français lui fait depuis quelques années la part belle : "Des hommes et des dieux", "L'Apparition", "La Prière", "Lourdes"… Il y aurait un article à écrire pour décrire le retour de cette thématique (on peinerait à citer un film semblable dans les deux décennies précédentes) et essayer d'en comprendre les causes.
"Les Éblouis" décrit avec beaucoup de finesse le processus d'embrigadement. Il montre en quoi l'adhésion à une communauté répond à un malaise existentiel : offrir à des individus anomiques un sentiment d'appartenance et de fraternité. Rien de violent, rien de contraint dans cette emprise qui s'installe progressivement.
Pour l'adolescente, par les yeux de laquelle l'histoire est racontée, la mue est particulièrement troublante. Il lui faut arbitrer entre plusieurs impératifs : le premier est l'amour filial qui l'unit à ses parents dont elle avait ressenti le mal-être et dont elle constate le rétablissement. Le deuxième est l'amour qu'elle porte à ses jeunes frères dont elle sent confusément le danger qui pèse sur eux. En même temps, ses camarades de classe lui renvoient l'image de sa marginalité qu'elle essaie de cacher en troquant sur le chemin du collège son uniforme pour des jeans-basket. Et ses grands parents s'inquiètent de son sort, provoquant en elle une crise de légitimité.
"Les Éblouis" est très bien servi par une interprétation impeccable. Eric Caravaca est, comme d'habitude, d'une parfaite justesse. Après "Chambre 212", Camille Cottin est en train d'administrer la preuve qu'elle est une grande actrice dramatique. Jean-Pierre Darroussin est d'une suave ambiguïté dans le rôle d'un padre cauteleux. La révélation du film est la jeune Céleste Brunnquell aux faux airs de Simone Signoret jeune.
Une magnifique surprise de Sarah Suco en tant que réalisatrice après quelques très bons rôles ! Car une puissance incroyable se dégage du rôle principal donné à Camille (la grande fille de la famille) Céleste Brunnquell - quel poids porte-t-elle dans sa résistance à l'orientation quasi-mystique de ses parents- il faut dire que Camille Cottin dans un rôle à contre courant, ainsi que le "Berger" le gourou incarné par Jean-Pierre Darroussin, tous deux parfaits dans une quête ubuesque .....enfin pour nous, dans notre fauteuil, car si l'on pense un peu à ces enfants sans défense, des éponges qui perdront tous leurs repères. Cela me met littéralement en colère, ça me rappelle trop de vécu, dans ce monde opaque où les enfants voire les pré-ados n'ont pas assez de force ou de libre arbitre pour s'affirmer. Très touché par la mise en scène, bouleversé par l'intensité, du sujet, une photographie d'excellent rendu. Parcours prometteur pour Sarah épatante !! **
Premier expérience derrière la caméra pour l'actrice Sarah Suco (Discount, Comme des garçons, Les invisibles...). A cette occasion, elle nous relate sa propre histoire. Jusqu'à l'âge de dix-huit, elle a en effet vécu, avec sa famille, dans ce genre de communauté. Un peu comme pour Les misérables, le scénario ne fait ni dans le jugement, ni dans le manichéisme, ni dans le pathos. Le mécanisme de l'emprise et de l’asservissement progressif sur l'esprit et donc la vie de gens, pourtant apparemment "équilibrés", est parfaitement décrit. Le malaise monte progressivement jusqu'à un dénouement terrible qu'on sentait malheureusement arriver. Pour un coup d'essai, que ce soit sur la mise en scène ou l'écriture, j'ai trouvé l'ensemble particulièrement maitrisé. Et fait avec beaucoup de tact et sensibilité, pour une émotion sèche mais puissante. On sent que le sujet est important pour l'actrice/réalisatrice et qu'elle avait besoin de mettre ça en images. Sa direction d'acteur est aussi très réussie. Camille Cottin est vraiment saisissante. Un des rôles les plus durs qu'elle ait interprété jusqu'ici. Une actrice polyvalente aussi bonne dans les comédies que dans les drames. Eric Caravaca et Jean-Pierre Darroussin sont comme toujours impeccables et la jeune Céleste Brunnquell est une belle révélation (en fait c'est elle qui porte le film sur ses épaules). A noter aussi la très belle photo de Yves Angelo. En résumé, un film oppressant mais fort et nécessaire, qui a sans doute les défauts d'un premier long métrage, mais dont le sujet (et l'interprétation) transcende le reste et qui, personnellement, m'a beaucoup marqué. Dire que ce genre de communauté est validée par le Vatican, cela laisse songeur. Sans surprise, Les éblouis conforte un peu plus ce que je pense des religions...Mais le film lui, l'un des plus forts de l'année, est une très belle surprise. .
C’est d’abord comme actrice que Sarah Suco a atteint une certaine notoriété au cinéma. C’est ainsi que, récemment, on a pu la remarquer dans "Aurore", "Place publique", "Les invisibles", "Guy" et "Comme des garçons". Il y a 2 ans, elle s’est lancée dans la réalisation, avec "Nos enfants", un court-métrage de 11 minutes. "Les éblouis" est son premier long métrage en tant que réalisatrice. Elle en a écrit le scénario en collaboration avec Nicolas Silhol, le réalisateur de "Corporate". Ayant elle-même vécu pendant 10 ans, avec sa famille, alors qu’elle était enfant, puis adolescente, au sein d’une communauté charismatique, elle a senti le besoin, plusieurs années après avoir quitté cet univers très particulier, de réaliser un film de fiction sur ce sujet. On parle peu de ces communautés qui fleurissent dans notre pays au sein de l’église catholique. On ne sait pas grand chose de leur comportement qui s’apparente souvent à celui d’une secte. Sarah Suco a utilisé l'expérience tirée de sa vie personnelle pour nous proposer un film de fiction qui arrive à nous passionner tout en se montrant aussi riche en informations qu’un documentaire.
J'ai beaucoup aimé le film. Très bouleversant, et encore plus quand on apprend que l'histoire est inspirée de la vie personnelle de la réalisatrice qui a vécu au plus proche l’embrigadement de sa mère dans une secte similaire. Et cela se sent dans l'approche du scénario et du traitement des personnages. On n'est pas dans une surenchère des émotions ni dans un certain sensationnalisme. Certains éléments de l'intrigue sont mesurées à la mise en scène, parfois simplement suggérés et cela suffit amplement à la compréhension du mécanisme qui se met en place. Tout se déroule naturellement, de façon progressive et factuelle devant nos yeux, avec un véritable travail apporté à la façon dont l'embrigadement se fait, petit à petit, de façon sournoise, en intégrant du lien et de la dépendance affective et quotidienne avec la communauté au nom de la religion et des valeurs qu'elle prône. Si l'histoire m'a paru forte, c'est aussi grâce au casting, qui m'a semblé vraiment à la hauteur, même si je dois dire que sont vraiment les 2 actrices, Camille Cottin et surtout Céleste Brunnquell, qui étaient au dessus de tous grâce à leur prestation d'une grande sensibilité et l'évolution de leur personnage qui permet une facette de jeu plus grande. La jeune Céleste est assez étonnante dans l'exercice, et parvient à transmettre des émotions incroyables simplement par son regard, arrivant à mélanger à la fois un côté juvénile, pleine d'innocence et de l'autre de la haine et de la révolte. J'avoue que je ne m'attendais pas à être autant emballé par ce film, mais le réalisme de l'histoire personnelle de la réalisatrice est vraiment bien retranscrite, et m'a touché, malgré le fait que je connaissais déjà un peu le sujet et la thématique ainsi que le rouage vicieux entrepris par ce genre de communauté.
Un très mauvais téléfilm avec une qualité d'image déplorable, un scénario indigent et du dialogue insignifiant et bavard comme dans tout téléfilm. On croirait un interminable épisode de Plus belle la vie, c'est éprouvant et pas cinématographique du tout.
Il faut revenir sur le scénario puisqu'il s'agit d'une communauté religieuse dont le dogme et les pratiques sont clairement, sans le moindre doute possible dans la mesure où c'est censé se dérouler en France, évangélistes. Or non. Ce qui est montré à l'écran, ce sont des catholiques or, même chez les intégristes les plus intégristes de chez intégriste, ce scénario n'a pas le moindre sens. L'histoire vise donc à dénoncer les catholiques en visant les évangélistes ou le contraire, on s'y perdrait, une mère chatte n'y retrouverait pas ses petits. Mais si les évangélistes ne sont pas ciblés physiquement mais les catholiques, c'est notamment parce que si on avait visé les évangélistes, pour lesquels ce scénario serait à peu près cohérent, c'est que, en France du moins, les évangélistes sont des Noirs-Africains çà une écrasante majorité et que ça aurait été raciste de dénoncer leurs pratiques (contre lesquels je n'ai pas grand-chose à dire, même si je ne partage en rien leur foi).
Le résultat de ce gâchis pénitent est n'importe quoi et même pas bon cinématographiquement. Saint Père Hitchcock, priez pour nous et épargnez-nous de ce mal que sont de tels "films" !
Sarah Suco se sert de son expérience pour adapter à l'écran la dérive d'une famille qui va intégrer une communauté religieuse. La réalisatrice met en place un récit chronologique où l'on peut voir l'endoctrinement progressif des parents (Eric Caravaca et Camille Cottin), puis des enfants, plus réticents. Le film est vraiment prenant même si j'ai trouvé certaines scènes un peu surjouées. Céleste Brunnquell est une révélation dans son rôle de grande sœur voulant découvrir la vie extérieure, tout en protégeant les siens. C'est vraiment du très bon cinéma français sur un sujet pas si souvent traité que ça sur grand écran.
J'ai bien aimé ce film, qui montre la vie d'une famille prise au piège d'une secte. On y voit notamment les manipulations qui finissent par isoler cette famille de leur entourage, notamment via l'habillement, qui fait d'ailleurs aussi office de vecteur de prosélytisme. Toutefois, la tension dramatique est en définitive peu présente dans ce film; le film est plutôt tranquille et ne fait pas éprouver de peur pour les protagonistes. Je pense que c'est voulu, pour montrer que l'embrigadement dans une secte ne se fait pas que par la violence (même si cela y contribue) mais aussi par une manipulation des esprits via une prétendue solidarité communautaire qui vire rapidement au communautarisme. Les gens appartenant à cette secte n'y apparaissent pas comme des manipulateurs intelligents et machiavélique mais plutôt comme des gens gentiment bizarre et pour tout dire peu intelligents voire franchement bêtes, avec une théologie fourre-tout qui vire au grand-guignolesque...Mention spéciale pour la jeune femme qui se balade déguisée en nonne dans la rue; et c'est là qu'on voit que la manière de s'habiller dans l'espace public n'est pas aussi innocente que ce que certains aimeraient nous faire croire, cela peut être un message très fort de prosélytisme et de dérive sectaire (sous des dehors parfaitement innocents et semblant se rattacher à une religion)...