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Tumtumtree
174 abonnés
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3,5
Publiée le 5 mars 2019
Un film inégal, comme souvent avec Jia Zhang Ke. Le récit est divisé en trois parties dont la deuxième est sans doute la plus réussie. La lente reconstruction d'une femme ayant fait 5 ans de prison nous invite alors à un itinéraire à travers la Chine contemporaine tout à fait passionnant. On y découvre les paysages naturels et urbains, et les scènes de rue de ce pays à part qui se modernise trop rapidement. C'est aussi le meilleur moment pour la comédienne qui conjugue fragilité et malice. Avant cela, le premier tiers du film s'avérait correct : une plongée dans la petite pègre d'une petite capitale de petite région chinoise. En revanche, la dernière partie du film se montre franchement catastrophique. Une rencontre improbable dans un train avec un guide touristique spécialiste des ovnis, un personnage devenu inexplicablement handicapé et des dialogues à rallonge sans souffle aucun. Étrange qu'un cinéaste aussi subtil sombre ainsi. Les amateurs inconditionnels de JZK auront plaisir à voir le nouvel opus de leur cinéaste, et un public plus large partira pour la Chine à moindre frais grâce aux 90 premières minutes de ce film. C'est déjà pas mal.
Très étrange et captivant à la fois... le résumé n'a rien à voir avec le film, car on ne sait pas vraiment à quel moment ces deux là s'aiment... mais voilà une superbe rétrospective de ce que ça veut dire, grandir en Chine.
Encore un titre français imbécile qui dénature l’esprit du titre original « Ash is purest white » (que l’on aurait pu traduire par « la pureté absolue des cendres ») qui correspond à la fois à une scène du film (les amoureux devant le volcan, dont ils ne savent s’il est éteint ou actif, comme leur amour) et à un idéal de pureté constamment ressenti. Le film est l’histoire de l’itinéraire, sur une vingtaine d’années, de Qiao, une jeune et belle femme, et en particulier de ses rapports avec Bin, son amoureux de jeunesse ; sur fond très intéressant de l’évolution sociale et technologique de la Chine pendant la même période. Le film se déroule en trois temps, sur trois moments de sa vie, en 2001, 2006 et 2018. Jia Zhang-ke a l’art du silence éloquent, du choix des situations et des plans recherchés, qui marquent la rétine. Les scènes d’intérieurs surpeuplés alternent avec des scènes où les personnages sont seuls dans d’immenses espaces vides qui font percevoir leur solitude et leur détresse. La scène de la rencontre dans le train est la plus expressive du besoin de l’héroïne, besoin universel de rêve et d’amour. C’est aussi l’histoire d’un sacrifice, et surtout celle du passage à côté d’un amour, que les protagonistes n’ont pas su, ou pas pu vivre. Encore un très beau film de Jia Zhang-ke sur les regrets, même s’il n’atteint pas tout à fait la puissance émotionnelle de son précédent opus, « Au-delà des montagnes ».
En 2001, la jeune Qiao, interprétée par Zhao Tao, épouse et muse du cinéaste Jia Zhang-Ke est amoureuse de Bin, interprété par Lia Fan, petit chef de la pègre locale de Datong, pas vraiment des gangsters mais plutôt des hommes de mains d’hommes d’affaires du cru ou tenancier de tripots et salles de jeu clandestines. Un jour que Bin est attaqué par une bande rivale, Qiao prend sa défense et tire en l’air plusieurs coups de feu pour effrayer les agresseurs. Elle est condamnée à cinq ans de prison pour port d’arme illégal. A sa sortie, Qiao part à la recherche de Bin et tente de renouer avec lui. Mais il refuse de la suivre, il a soit disant changé et abandonné la pègre pour se consacrer aux affaires.. Dix ans plus tard, à Datong, Qiao restée célibataire, elle a réussi sa vie en restant fidèle aux valeurs de la pègre. Bin, usé par les épreuves, revient pour retrouver Qiao, la seule personne qu’il n’ait jamais aimée.., On est loin de l’épopée romantique à la dimension mythique que certains critiques ont voulu voir…la passion n’anime guère un récit plutôt atone, comme anémié… Jia Zhang-ke tâtonne et accumule les longues scènes étirées plus que de raison. Quelques-unes superbes, certes – une rupture dans une chambre d’hôtel, une baston de rue dont l’incroyable énergie retombe assez vite….d’interminables voyages en train, toutes sortes de train y compris ce TGV orgueil de la Chine, une descente du Yangzi Jiang autour du barrage des trois gorges…du Nord froid et aride au Sud Ouest chaud et humide, pour s’achever dans le lointain Xinjiang…plus de 7700 kilomètres qui défilent sous nos yeux…des rencontres improbables mais un récit vide de toute réelle substance dramatique ….J’avais aime A Touch of Sin…film noir, saisissant, plongée dans la Chine d'en bas, celle des migrations vers les usines du Monde, les dortoirs surchargés, celle de la corruption, des fortunes vite construites...celle de l'arrogance des nouveaux riches …je m’était ennuyé devant Au-delà des Montagnes…il en est de même devant les Eternels !!!
Un film magnifique. Jia Zhang-Ke nous offre un superbe portrait d'une femme de caractère et une plongée au cœur de la Chine de ce début de XXIe siècle à travers un cheminement psychologique, spatial (8000 km du nord au sud de la Chine) et temporel (de 2001 à 2018) filmé de manière très fluide. Un film sur l'amour, la dignité, la résilience, la fidélité et tant d'autres choses. A VOIR !!!
Avec sa dernière production, Zhangke affine son parcours, trace son sillon dans la continuité des films précédents auquel il fait parfois référence (les scènes autour de la construction du barrage des trois gorges, par exemple). Moins spectaculaire et décapant que Touch of sin, il ne plaira pas à tout le monde. Plus lent, introspectif, il nous emmène dans un environnement qu'il a connu indirectement dans sa ville d'origine Fenyang. Celui de la petite pègre chinoise - et provinciale- de années 2000. Il entrelace le récit d'une histoire d'amour éternel (d'où le titre français, qui a mon sens tombe un peu à plat). Zao Thao domine de la tête et des épaules l'histoire en incarnant une Quiao, intransigeante et inébranlable dans son entêtement spoiler: à tendre la main à celui qui l'a abandonné sans vergogne . Son engagement est devenu aussi inébranlable que celui d'un homme de la pègre vis-à-vis de son clan. "Tout mafieux est destiné à mourir de mort violente" dit Bin, paraphrasant ce que Roberto Saviano racontait dans le livre Gomorra par exemple. Curieux croisements de destins que nous a concocté Zhangke. Le metteur en scène continue de décrire, à l'aide de mille détails, lesquels échapperont au spectateur distrait, le gigantesque bond en avant de ce pays qu'est la Chine au cours des deux dernières décennies. Aujourd'hui élu politique et figure culturelle dans son pays, Zhangke n'attaque jamais frontalement le régime, mais plus subtilement il nous fait parvenir quelques-unes des clés nécessaires pour comprendre un tout petit peu cet empire et les défis qu'il nous pose frontalement. Nous sommes si différents d'eux historiquement, et si proches à la fois parce que nous partageons une culture mondialisée et l'usage d'objets technologiques identiques. Les éternels n'est pas un film racoleur, on peut passer à coté ou même peiner à raconter pourquoi la projection fut un beau moment d'une profondeur réelle . L'air de rien, ce film qui parait mineur, est probablement en réalité une pierre essentielle à l'édifice cohérent bâti par Zhangke. Une pierre qui seule perdrait beaucoup de sa valeur. cinéma1-mars 2019
Je suis sorti déçu de « Les éternels » du cinéaste chinois Jia Zhangke, film pourtant encensé par certains critiques, soutenu par ARTE et nominé 6 fois pour Cannes ! Certes l’image et la bande-son sont souvent d’une grande qualité mais l’intrigue – si intrigue il y a ? – se résume en 3 lignes et la bande annonce la résume avec un jeu d’acteurs moyen car avec leur mimique est si expressive, qu’elle rend les paroles quasiment inutiles. Alors pour combler les 2 h 15 de ce film, on nous montre des choses sur la chine moderne en pleine mutation avec ses déplacements d’ouvriers après la fermeture des mines de Datong, ses grands travaux de construction immobilière et de trains TGV, la région des 3 gorges où la construction d’un énorme barrage a fait migrer nombre de familles, l’impact de la musique « internationale » auprès d’une certaine jeunesse … et la chine ancienne avec la légende de Lord Guan – « dieu de la loyauté et de la rectitude » - vénéré par les frères et les sœurs de la pègre qui serait en déclin (?) … et même assez curieusement une histoire d’ovnis fréquents dans la province du Shanxi ! Bref, un film bien très long pour pas grand-chose !
Une excellente fresque de la Chine contemporaine, talent principal du réalisateur Jia Zhang Ke, et des acteurs intéressants.
Cependant, le rythme est un peu lent, la durée (2h15) injustifiée et l'histoire moins intéressante et percutante que dans ses précédents films. À voir pour se rafraîchir le regard sur ce pays en pleine mutation essentiellement...
Intrigue intéressante basée sur la définition de l'Amour. Un peu trop racontée de manière monotone à mon gout mais elle pointe une réflexion nécessaire sur ce qui nous définit et ce qui nous motive dans la vie.
On est captivé par ces personnages d'une pègre plutôt placide. On trouve même une once d'humanité. On les suit pas à pas et on s'attache à eux. Très bon jeu des acteurs, décors naturels saisissants, un peu de lenteur mais le tout tient en haleine. Bravo !
Magnifique portrait d'une Chinoise déterminée et inflexible, "Les éternels" est un des grands films de ce début d'année, magnifiquement interprété (Zhao Tao est inoubliable) et mis en scène. Sous l'aspect d'une narration classique, il en dit beaucoup sur une Chine méconnue, reculée et peu exotique. Le personnage principal, sublime, est une amoureuse inconditionnelle, que rien ni personne ne peut arrêter dans sa quête, qui, spoiler: hélas, se révèle inaccessible .
C’était alléchant, cette promesse de polar noir dans une Chine en plein bouleversement mais finalement, le manque de rythme, mêlé à un bordel scénaristique qui est bien par contre à l’image de ce pays énerve et déçoit plus qu’il n’intrigue. A eu l’air de faire l’unanimité dans la salle! Certes pas une priorité.
Le nouveau Jia Zhang-Ke ressemble tellement au précédent (Au-delà des montagnes) que cela en devient gênant : récit elliptique sur le temps long, découpage en trois parties, rémanence des sentiments, occasions manquées, fuite irrémédiable du temps, rôle cathartique d'une chanson pop.
Le problème est qu'ici tout le charme du cinéma de Jia Zhang-Ke paraît plaqué. Quelque chose s'est brisé.
L'élégance devient parfois maniérisme, l'allusion approximation, et l'originalité prétention. L'ensemble donne l'impression de l'approximation et de la redite.
Au rayon des points positifs (il faut quand même dire que le réalisateur chinois est un styliste hors pair) : la mise en scène fluide et le jeu de l'actrice Zhao Tao (par ailleurs compagne de Jia Zhang-Ke). C'est assez peu pour compenser le sentiment de gâchis et de bégaiement que procure la vision des Eternels.
Les éternels revisite quelques-unes des provinces d’une Chine en pleine mutation économique et sociale. Zhang-ke Jia poursuit donc le traitement de la thématique centrale de sa filmographie. Il revisite aussi ses précédents films jusqu’à incorporer dans Les éternels quelques rushes inutilisés de certains d’entre eux. Film-somme pour certains, film-synthèse pour d’autres, Les éternels ne serait-il pas plutôt un film déjà vu sur une Chine révolue ? Finalement, n’émanerait-il pas d’un cinéma tout aussi révolu ? Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com