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Charlotte28
128 abonnés
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4,0
Publiée le 16 juin 2022
L'histoire amère et touchante d'un couple fantasmé portée par une actrice d'une grande élégance interprétative. Illustrant la puissance du sentiment amoureux, l'intrigue en manifeste également l'aveuglement puis les déceptions dans une atmosphère mélancolique singulière entre pègre interlope et rivages bucoliques magnifiés. Nul besoin de moult discours quand la mise en scène, les regards et la musique vibrent tant. Un moment délicat.
Les Eternels fonctionne par éclats, par morceaux de bravoure dans lesquels nous retrouvons toute la maîtrise de mise en scène de Jia Zhangke où le brio dans la conception des plans et de la photographie est majestueuse. Surtout lors des scènes en extérieures lors des paysages en pleine mutation de la Chine profonde (villes, fleuve, froideur de l'univers carcéral...). Mais, lors de certains passages plus hmains, l'intimité et la justesse des relations humaines sont superbement réussies (voir les scènes dans le train et ces rencontres improbables et magiques d'où surgissent une magnifique scène d'amour). Nous pensons aussi, au début du film, au moment d'exaltation où les personnages s'amusent lors de scènes alcoolisées. Le cinéaste réitère, en la déclinant souvent avec brio, parfois avec lassitude et redite, sa vision d'un pays en pleine mutation vue à travers l'incroyable périple d'une jeune femme tel un road movie initiatique ou expiatoire. Cependant, Jia Zhangke livre ici un film quelque peu mineur par rapport à ses deux ouvrages précédents, d'une force émotionnelle unique. Les Eternels est trop long et souffre d'un trop grand nombre d'ellipses temporelles et spatiales qui nuisent à l'homogénéité du film et qui peut égarer le cinéphile. Malgré cela, le cinéaste est toujours aussi fort pour filmer les scène d'amour, d'une grande pudeur, ou de violence (la scène centrale est remarquable et digne des films de Tsui Hark ou John Woo). Dans la très belle distribution, où surnagent de petits mais forts rôles, saluons la performance exceptionnelle de Zhao Tao, belle en femme fatale, forte et pétrie de contradiction. Elle aurait mérité le prix de l'interprétation féminine lors du dernier festival de Cannes. Un film qui intègre plusieurs genres en son sein.
C'est un film chinois remarquable, éblouissant, vraiment intelligent. J'ai été captivée par ce récit fabuleux, très bien écrit et interprété, surtout le rôle de la femme principale. Des films de cette qualité j'en redemande. Très bon moment de cinéma.
Magnifique portrait d'une Chinoise déterminée et inflexible, "Les éternels" est un des grands films de ce début d'année, magnifiquement interprété (Zhao Tao est inoubliable) et mis en scène. Sous l'aspect d'une narration classique, il en dit beaucoup sur une Chine méconnue, reculée et peu exotique. Le personnage principal, sublime, est une amoureuse inconditionnelle, que rien ni personne ne peut arrêter dans sa quête, qui, spoiler: hélas, se révèle inaccessible .
Le nouveau film de Jia Zhangke raconte plus de quinze ans de la vie d'une éternelle captive. Captive, Qiao l'est littéralement pendant cinq années, pour avoir sauvé Bin, son compagnon, en sortant une arme à feu dans une scène d'une violence et d'une virtuosité ahurissantes. Captive, elle l'est aussi de Bin, ou plutôt de son amour pour cet homme dont elle n'est pas dupe de la lâcheté et de l'orgueil, sans pouvoir s'en détacher. Elle l'est enfin de la Chine, ce pays immense qu'elle arpente en tout sens ou presque sans y trouver de réelle échappatoire (le passager du train, en avouant sa mythomanie, fait étalage de sa faiblesse) : il faut chercher dans des signes extraterrestres (d'éventuels ovnis dans une belle échappée, peut-être onirique) les moyens de se libérer de cette prison qu'est la vie, prison matérialisée par la caméra de surveillance qui filme Qiao dans un glaçant dernier plan (on remarque au passage l'importance des caméras de surveillance dans deux films sortis en ce début d'année, Glass et celui-ci, illustrant bien le fait que les thèses de Foucault sur la domination par la surveillance sont toujours d'actualité). Ces multiples formes de captivité sont incarnées par de nombreux changements de ton et de rythme qu'unifie l'intelligence constante de la mise en scène : l'euphorie provoquée par le YMCA de Village People est soudainement troublée par la chute d'un flingue qui annonce un avenir funeste ; quand Qiao se retrouve complètement démunie à sa sortie de prison, l'irrésistible ruse qu'elle déploie pour survivre en font presque une héritière chinoise du vagabond chaplinien ; des images de films antérieurs du cinéaste se mêlent à celles tournées pour celui-ci, sans que le spectateur puisse distinguer les premières des secondes. On regrette simplement que le retour final à la case départ perde en fluidité, même si cet aspect plus laborieux s'explique aussi par l'amertume et le désenchantement nés de l'interminable agonie d'une relation où l'amour ne peut plus advenir. Mais Zhao Tao est elle impériale de bout en bout, incarnant avec toute la force, l'émotion et la dignité requises cette héroïne prise dans un tourbillon romanesque mêlant le politique (l'histoire contemporaine de la Chine) à l'intime (les sentiments à l'épreuve du temps et des vicissitudes de la vie) avec une ambition et un talent follement stimulants. À voir !
Les éternels revisite quelques-unes des provinces d’une Chine en pleine mutation économique et sociale. Zhang-ke Jia poursuit donc le traitement de la thématique centrale de sa filmographie. Il revisite aussi ses précédents films jusqu’à incorporer dans Les éternels quelques rushes inutilisés de certains d’entre eux. Film-somme pour certains, film-synthèse pour d’autres, Les éternels ne serait-il pas plutôt un film déjà vu sur une Chine révolue ? Finalement, n’émanerait-il pas d’un cinéma tout aussi révolu ? Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
C'est un film de deux heures vint en trois parties qui raconte le délitement d'un immense amour. L'héroïne est incarnée par l'épouse du cinéaste, une très grande actrice. Comme le cinéma est la rencontre des êtres dans l'espace et le temps, le réalisateur a voulu nous montrer son très grand pays : le Nord neigeux et froid et le Sud beaucoup plus chaud. Il a voulu aussi nous montrer le temps qui s'écoule à travers les trois parties. Dans la première le couple se présente et se confronte à la réalité. Dans la seconde l'épouse recherche son marispoiler: et dans la troisième, ils se perdent . Il s’agit de la dernière oeuvre du grand cinéaste chinois Jian Zangke joué par son épouse Zhao Tao ( Qiao dans le film), Les Eternels. En 2001, Qiao, fille d'un vieux syndicaliste mineur de Datong ans le Nord Ouest de la Chine, est une danseuse devenue patronne d'un cabaret-tripot populaire avec son compagnon Bin. Bin est surtout le chef d'une petite bande mafieuse régie par un code d'honneur construit à l'image de celui de la pègre de Hong-Kong et Canton. A Datong, on ferme les mines et on transfère les mineurs trois mille kilomètres à l'ouest : le charbon n'a pas d'avenir. La ville va se transformer. Dans tout le film, Zangke nous montre cette mutation rapide des fondements économiques de la Chine qui désoriente tout le monde, qui détruit des vies, instabilise le pays tout entier. Grâce à l’automatique 11,43 de Bin, Qiao le sauve d'une attaque par une bande rivale (sans doute attirée par le fromage immobilier). Qiao prend cinq ans de prison et lui seulement un an. Fin de la première partie. Quand elle sort de prison en 2006, Qiao cherche Bin qui ne lui a pas rendu visite ; il est parti à Fengjie, deux mille kilomètres au sud. Elle remonte le Yang-tsé jusqu’aux Trois Gorges, entre Datong et Canton, là, la ville de Fengjie va être envahie pas les eaux de la retenue du barrage et ses habitants migrent pour le sud. Là, à Fengjie, Bin est devenu un homme d'affaires dans le business "légal". On ne raconte pas la suite et le retour à Datong en 2018. Mais notons simplement que la ville de Datong, dix-sept ans après est méconnaissable et totalement en chantier. Il s'agit donc d'une grande histoire d'amour romantique et désespérée, magnifiquement interprétée et photographiée, sans temps morts,où la musique est celle de l'époque, occidentale et étrangement vieillie pour nous qui décrit vingt ans de modifications violentes du pays. Le cadre mafieux est symbolique comme dans l'Opéra de Quat'sous de Brecht (Pabst, 1931) : la pègre représente le capitalisme. Zangke, un des plus grands cinéastes chinois, signe là une oeuvre grande, violente, émouvante, une véritable épopée. Le titre originel est très poétique "Les Enfants des lacs et des bois" (signifiant les hommes et femmes en marge de la société) et le sous-titre anglais est "Ash is purest white", faisant allusion à la ballade habituelle de Qia ou Bin près du volcan de Datong dont les cendres sont les plus pures parce que brûlées aux plus hautes températures.
d'un ennui mortel et prétentieux...et encore une fois (cf Touch of Sin) une rupture de ton dans le récit qui n'apporte rien et vient tout mettre en l'air comme un château de carte...les critiques de ciné n'ont décidément plus rien à se mettre sous la dent...autant faire un bon documentaire sur la société chinoise et son rapport à l'urbanisme et à la nature...
Marre des films ennuyants ! chiatiques ! Quel purge ce film ! Ennui mortel ! Lenteur effroyable ! Je ne sais pas, mais tous les films chinois de ces dernières années semblent horriblement longs et déprimants... cela doit révéler l'état moral du pays... Certes on peut apprécier le portrait que dresse Jia Zhang Ke de la Chine, qui représente les mutations du néolibéralisme qu'elle a connues, les dévastations humaines et environnementales entreprises par l'Etat pour développer tyranniquement l'économie ; certes on peut apprécier la force de ce personnage féminin, qui se maintient malgré la dureté des événements et la cruauté et la bêtise humaine ; certes on peut apprécier ces ellipses énormes que le scénario se permet de faire... mais je n'arrive pas à apprécier grand chose d'autres, en fin de compte... À part ça, le film ne dégage rien, rien d'original. spoiler: Le coup des ovnis ça m'a aussi salement interroger... je ne comprends pas bien en vérité... Mais surtout, encore une fois, j'insiste : je ne pardonne pas cette absence totale de rythme dans le film - achetez un monteur voyons ! le montage existe ! au moins 3/4h du film serait à amputer ! Bref, ne perdez pas votre temps ; regardez le JT de 20h et allez vous coucher.
Difficile à juger ce film. Sa force première réside dans le fait qu'elle possède énormément de plans séquences et qu'ils sont très réussis. Les environnements et paysages sont vraiment impressionnants et donne une force à la chose. Les acteurs et en particulier l'actrice principale est d'un naturel rare, c'est l'atout plus de ce long métrage. Après, pour ma part, j'ai vraiment trouvé trop long et un peu répétitif. Par moment, on tourne en rond et ça manque clairement de poigne. La scène de la bagarre sort du lot et sauve l'honneur de ce côté là. Je pense également que l'on se perd un peu dans le temps au courant des deux heures. C'est dommage car selon moi, c'est assez important. La bande originale est digne de ce nom et il faut avouer qu'elle est parfois même surprenante. Et puis, autre gros point noir, le scénario qui est trop classique. C'est du vu et revu. Y a certains passages qui m'ont mit mal à l'aise. Enfin bref, je pourrai en écrire des lignes et des lignes mais on va s'arrêter là. J'ai pas spécialement accroché mais il faut reconnaître le talent du réalisateur et de son équipe dans son ensemble. 10/20.
Vu Les Eternels une fresque romantique qui passionne pas des masse c'est long , c'est chiant et sa manque de rythme le problème de ce film s'est que sa raconte rien dommage ⭐⭐
Jia ZhangKe signe une nouvelle fresque romantique et noire sur la Chine d’aujourd’hui... Mais cette fois, le souffle de révolte s’est perdu dans un formalisme ou la magie n’opère plus entre passion, sacrifice, avidité et résilience... C’est finalement convenu et bordélique et un brun ennuyeux. Une vraie déception.
Les Eternels.... soit l'évolution exponentielle des téléphones portables ou la vacuité des ressentiments. Tout ça pour ça ! Alors que faut-il donc écrire sur "Il était une Fois en Amérique" ou "le(s) Parrain(s)" ? Lorsque avec un tel pays - de telles contrées, un metteur en scène n'est même pas foutu capable de nous en mettre plein la vue, ne serait-ce que sur quelques plans ! Ce trop long Pensum de 2 heures 20 minutes qui juste transforment les 2/3 des spectateurs en ronfleurs égarés... Mais il en faut sans doute pour tout le Monde.
Jia Zhangke fait partie de ces quelques cinéastes dont le style est assez marqué pour que l'on reconnaisse tout de suite une de ses oeuvres. "Les éternels" ne fait pas exception. On peut une nouvelle fois profiter de la qualité de la mise en scène et de la photographie du réalisateur chinois. Les plans y sont parfaitement étudiés et soignés. En dehors du point de vue formel, les sujets abordés restent grosso-modo similaires à ceux des précédents longs métrages de Zhangke. On y retrouve un regard aiguisé sur la Chine contemporaine et la dimension social est toujours aussi importante dans "Les éternels". Idem pour les relations entre les différents personnages qui sont au centre du cinéma de Zhangke et plus particulièrement dans ce film-ci. Ce dernier est bien maitrisé mais cela ne l'empêche pas de souffrir de quelques longueurs qui vont croissant au fur et à mesure du développement de l'intrigue. Un beau film tout de même.
Le magnifique et délicat récit d'une passion contrariée de 2001 à nos jours dans une Chine en pleine mutation, porté par une belle mise en scène et l'interprétation majestueuse de Zhao Tao.