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Un visiteur
3,0
Publiée le 11 février 2020
Une belle photographie (parfois peut-être TROP belle, si seulement cela était possible). Une sensibilité. Une façon de filmer les visages. J'ai hélas été moins convaincu par l'apparition de ces figures hérétiques de zombies, aux desseins somme toute assez simpliste, et à ce switch de personnage principal en deuxième partie de film.
"Atlantique" est en quelque sorte un film sur l'immigration sauf qu'il s'intéresse à ceux qui restent. Le film débute avec Souleiman, un ouvrier qui va prendre la mer dans l'espoir d'une vie meilleure, car cela fait plusieurs mois qu'il n'est pas payé. Il part, mais on ne le suit pas. À la place, Mati Diop s'intéresse à sa petite-amie Ada qui se retrouve seule à une semaine de son mariage organisé avec un homme qu'elle n'aime pas. On voit aussi plus globalement toutes les femmes, car c'est souvent elles qui restent alors que les hommes partent chercher du travail. Si le film commence comme un drame social, il bascule vers le registre du fantastique. On assiste à un mélange des genres étrange qui ne fonctionne pas vraiment. De plus, l'histoire est par la suite difficile à cerner avec un propos de plus en plus métaphorique. Drame, thriller puis fantastique, les genres se succèdent au rythme d'une enquête policière guère passionnante. Je ne suis jamais entré dans cette histoire qui mêle romance et fantômes de façon souvent maladroite même si tout n'est pas à jeter. Bref, un film qui m'a profondément ennuyé.
Ada et Souleiman sont bien joués par de beaux acteurs (Mama Sané et Ibrahima Traore). Certaines vues de Dakar sont magnifiques, avec la tour Amsa Assurances dominant de façon parfois fantasmatique les quartiers populaires. La première scène du film est particulièrement éloquente : un petit troupeau de zébu passe entre des maisons, traverse le chantier ultra moderne de la tour, dans une atmosphère poussiéreuse…
Mais la beauté des images ne suffit pas à faire un bon film. Personnellement, je n'ai pas cru à l'histoire ; le mélange des genres entre drame social et film fantastique ne m'a pas convaincu…
A noter un erreur de raccord qui a gêné plus d'un spectateur : dans la même scène nocturne, la lune est d'abord au tout début du 1er quart, puis pleine… Pas très pro dans un pays et une culture où le calendrier lunaire est important !
Le début du film laisse présager d'un bon moment de cinéma avec la dénonciation des conditions de travail des ouvriers sénégalais et l'histoire d'amour entre Souleiman et Ada (promise à un autre). Malheureusement, la suite voulue par Mati Diop vire au fantastique et je me suis perdu dans ce monde de zombies et de revenants. C'est vraiment dommage car sous couvert de vouloir mettre en avant l'émancipation des femmes en Afrique, le film prend un chemin tortueux en voulant faire parler les morts à travers les demoiselles aux yeux révulsés. Néanmoins, la fin est réussie.
C'est toujours avec beaucoup d'espoir et une réelle envie d'être surpris que je m'en vais découvrir un film africain, tant ce continent est le laissé pour compte de la culture occidentale. Malgré un sujet brulant d'actualité et un angle choisit surprenant, la magie n'opère pas. Il y a pourtant des plans de toute beauté et une envie de donner du souffle et du corps au récit qui pâtit selon moi d'une une écriture lourde et pataude et des idées qui tombent à plat. L'intention était intéressante et la réalisation parfois brillante, mais cela ne suffit pas à se laisser emporter.
Malheureusement je m’attendais à mieux j’ai trop espéré pour ce film. Trop long. Scénario trop bizarre. Les acteurs sont bons vraiment mais j’ai pas accroché au film c’est vraiment dommage j’avais beaucoup d’espoir. Ça parle entièrement en Wolof au cas où ( sous titre bien sûr )
Ce ne sera pas un film marquant pour moi... l'histoire d'amour est belle mais ne m'a pas touchée... le retour de l'esprit des morts à travers leurs femmes... un film qui n'aura pas réussit à me traverser...
Film imparfait, maladroit mais très intéressant. La confrontation de la tradition et de la modernité, de l'espoir et de l'amour face à la réalité économique, la mutation de la société sénégalaise entre tradition, montée religieuse, technologie. Avec un mélange de styles qui autorise une liberté de ton, sans jugement mais constat, entre légèreté et gravité. Film à voir avec l'esprit ouvert aux moeurs et traditions sénégalaises et non pas cadenassé dans notre modèle occidental étriqué. Mana Kané irradie le film de sa beauté gracile, de sa fragilité, de son impuissance face aux décisions prises pour elle pour se révéler plus forte que ce que tout le monde croit face à la douleur de la perte de son amour, de sa liberté, de son être.
Un regard original sur l'Afrique noire et sur la question de l'émigration, à travers un scénario qui mêle audacieusement fibre sociale, accents mélodramatiques, inspiration fantastique et trame policière. L'ambition est vraiment louable. Le résultat, intéressant, surprenant, même si tout n'est pas convaincant ou subtil dans l'articulation des différents registres du film, notamment l'insertion du thème de la possession et des revenants, qui s'accommode moyennement à la mélancolie ambiante. Le film n'en témoigne pas moins d'une vraie sensibilité d'auteure, à affiner par la suite.
très beau film Africain tourné au Sénégal. une histoire humaine , avec ses amours et ces drames , une embarcation qui chavire au large , le drame des migrants. de ce moment là , l'histoire bascule dans les croyances africaines , la réincarnation des morts à travers le regard de leurs femmes où soeurs afin d'avoir justice et leur argent dû à leur travail.
Dakar, 2019. Au bord de l’océan, Souleiman travaille sur un chantier pour lequel il attend d’être payé. Amoureux d’Ada, une jeune fille du quartier, il est aimé en retour, mais celle-ci a déjà accepté un mariage arrangé. Alors, il disparaît et embarque pour l’Europe avec ses collègues de chantier. La jeune femme, abandonnée, semble prête à se résoudre à son destin, avant que des évènements mystérieux ne surviennent et remettent ses choix en question…
Hanté par la présence de l’océan, dans un calme régulièrement troublé par le flot des vagues, c’est un récit d’abandon à la fois politique et fantastique que nous conte Mati Diop. Celui dont on croit qu’il va être le héros de l’histoire disparaît brutalement. Celle qui demeure, Ada, se trouve soudain chargée du poids du récit et des attentes de son entourage qui espère la voir adopter une situation stable. Héroïne contrainte, son histoire est celle d’une femme qui se réapproprie sa vie. (lire la suite : https://cultureauxtrousses.com/2019/10/06/atlantique/)
Surprenant, poétique, profond, inventif. Une véritable œuvre d'art artisanale et courageuse. Ce film dégage une force brute. Celle de l'indignation sans doute. Il y a quelques faiblesses parfois, dans le rythme notamment. Mais la force du propos et de l'image l'emporte largement. Je suis ressorti de ce film en me sentant plus humain !
"Atlantique" est un film qui perd le spectateur en route, et c'est bien dommage. En effet, la première demi-heure est passionnante et permet de découvrir plusieurs personnages dont les contours sont bien définis, évoluant dans un Sénégal contemporain et laborieux assez peu vu au cinéma. Les choses se gâtent ensuite avec la disparition de jeunes gens péris en mer, de retour au pays sous une forme fantomatique ; leur interaction avec les autres personnages est alors peu convaincante et manque cruellement de liant, tant visuellement que sur le plan du récit. De même, l'enquête du jeune inspecteur m'a personnellement laissé fort perplexe et son apport à la narration me semble dispensable.