Contrairement à de nombreux teen movies, cette œuvre n’aborde pas une croisade vers la maturité, mais une quête vers l’adolescence, terre de toutes les folies et des plus grandes découvertes dans la vie d’une enfant. Alors que le lycée est l’aboutissement de romances sophistiquées, mais qui reste surexploité sur tous les écrans, le collège est sous-estimé par son innocence. Gene Stupnitsky reste donc sur les bons appuis et transmet un discours sur une amitié sincère, tout cela dans une comédie trash, racontée par des enfants. C’est là qu’il s’est montré intelligent, en compagnie de Lee Eisenberg, car la complicité est quasi authentique, donnant ainsi du corps à tous les déboires d’un trio attachant.
Max (Jacob Tremblay), Thor (Brady Noon) et Lucas (Keith L. Williams) font leur entrée au collège et on pourra aisément s’identifier, même dans le système scolaire Européen, l’extravagance des US en moins. L’intrigue est toutefois basée sur un ton humoristique, à la fois inapproprié pour les enfants et la naïveté de ces derniers. Le contraste en fait une bonne comédie, très moralisatrice, mais qui mesure correctement ses propos dans un dernier acte touchant. Mais avant d’en arriver là, on passe au crible toutes les bêtises les plus loufoques et maladroites du groupe, tel un « Very Bad Trip ». Puis, dans les dialogues les plus reposés, on se repose sur le portrait de « Stand By Me », source d’inspiration majeure dans la plupart des films sur l’enfance d’aujourd’hui. Chacun combat son mal-être, mais possède également ses motivations qui divergeront au fur et à mesure que l’on avance. On ne peut vivre éternellement entre amis, et c’est sur cette frontière que l’on nous expose un dénouement, peut-être bien trop lisse pour qu’il soit immergé soit de nostalgie, soit de regrets.
Les Pouf Boys roulent et vont à la pêche d’un mythe ou encore du Graal, à savoir un baiser. Sujet tabou de la puberté, la question est abordée avec tendresse, car le trio fonctionne sur tous les registres. Nous aurions beau trouver cela explicatif ou démonstratif, mais ce portrait de l’adolescence et de cette vision limitée reste de qualité et nous offrent un divertissement savoureux. Le tabou aura beau être frontal par moment, la mise en scène dissimule bien des mystères si l’on ne possède pas le recul pour comprendre en quoi les accessoires utilisés peuvent gêner ou bien amuser. On reste gentil pour ne pas choquer, on préfère relancer les débats d’enfants dans une autre direction, une voie qui fait prendre conscience de la responsabilité de soi et d’autrui.
Après le long périple de garnements, se croyant disciplinés, on y évoque que ces « douze travaux » ne sont que mineurs ou éphémères. La véritable quête fut spirituelle et c’est dans l’âme et depuis la bouche d’un enfant qu’on saura sensibiliser ou bien susciter l’intérêt de chacun. « Good Boys » est comme le cousin de « SuperGrave », qui explore une bromance des plus chaleureuses. Aujourd’hui, les enfants grandissent plus vite que prévu et le contrôle parental doit en permanence être remanié, car finit par être dépassé. Et c’est au cœur d’une aventure émouvante qu’on y découvre une âme d’adulte, chez l’enfant qui tire des leçons de ses erreurs, prenant alors conscience de ce qu’il possède réellement et de leur valeur.