Claire (Marina Foïs) est une pianiste reconnue qui parcourt le monde pour donner des concerts, toujours accompagnée de Fred (Jonathan Cohen), son mari et homme à tout faire. Un jour Fred a une révélation : il veut un enfant, alors que Claire n’en veut pas. Il se débrouille donc pour qu’elle tombe enceinte. Il y a plusieurs volets dans le film. Bien sûr, l’humour est très présent (Jonathan Cohen est très drôle en futur papa poule se comportant comme s’il portait l’enfant de sa femme, les personnages secondaires sont très réalistes et donc vraiment hyper amusants dans leurs réactions et leur gestion de la situation improbable comme par exemple le personnel hospitalier ou la médiatrice qui touche le ventre de Claire à son grand désespoir, ou encore la mère de Fred avec sa déco et ses vêtements or / léopard). Bref, on rit franchement à plusieurs reprises car les situations sont très improbables et absurdes, dans un cadre qui reste très réaliste. Outre la première couche humoristique, le film soulève aussi de vraies questions sur le désir d’enfant, la place que cela peut prendre dans un couple qui fonctionne, la grossesse portée / subie par la mère avec ce que cela peut représenter en termes de sacrifice pour une carrière.
Tromperie. Voilà un film qui ne passe pas inaperçu. L’histoire est celle de Claire, brillante pianiste professionnelle reconnue dans le monde entier. Claire est maintenue dans une forme d’assistanat par son mari qui pense et fait tout à sa place. De fait, elle est totalement dépendante tant dans sa vie professionnelle que dans sa vie privée et affective. Bref, elle est paumée Claire. Suite à un événement, Fred, le mari va vouloir être père à tout prix. Ce projet va à l’encontre du deal passé avec Claire. Il lui fait un enfant dans le dos. Il ne faut pas s’y tromper, c’est une comédie. Une comédie grinçante mais réellement drôle parce qu’absurde dans une bonne moitié du film. Le personnage joué à merveille par Jonathan Cohen est à la fois horripilant, ridicule, exaspérant … et humain quelque part. C’est là d’ailleurs le point de passage scabreux du film. Bien que Fred soit un salaud et bien qu’il agisse comme tel, la réalisatrice choisit de ne pas juger le personnage et de ne pas proposer un traitement à charge. Il en résulte un étrange sentiment de mal-être et de gêne. Donc en effet, ce n’est pas un film confortable. Visuellement, le format 4/3 étonne et met en valeur un cardage millimétré qui pourtant se donne un air de docu à l’arrache. Ainsi donc, on tient là une comédie qui ne plaira pas à tous, un peu poil à gratter qui fait du bien dans un paysage français trop souvent consensuel ou faussement provoc’. A coup sûr, un film qui ne laisse pas indifférent et que je ne suis pas certain moi-même d’avoir aimé …
Proposition tout à fait intéressante que cette chronique sur le poids d'une grossesse. La complicité des deux comédiens, le caractère des personnages et l'originalité du scénario font qu'on ne s'ennuie jamais.
Sophie Letourneur aborde ici avec dérision le cas d'une maternité non désirée. Claire Girard (Marina Foïs) est une pianiste célèbre, toujours accompagnée par son mari pour le moins envahissant, Fred (Jonathan Cohen). Malgré une fraîcheur certaine dans le scénario avec le père qui s'approprie la grossesse de sa femme, on ne rit que trop rarement devant l'omniprésence de Jonathan Cohen. Il faut voir cette oeuvre comme un questionnement sur la place de l'homme ou même à travers le personnage de Marina Foïs sur l'accomplissement personnel véhiculé par notre société, à savoir le fait d'être mère. Un film intelligent mais un avis mitigé sur son potentiel comique.
Si voir Jonathan Cohen en homme survolté désirant être papa est jubilatoire car il s’en donne à cœur joie le bougre, ce film livre toutefois un terrible constat sur la maternité dans une société patriarcale avec ce personnage masculin qui va s’approprier le corps de sa femme après s’être approprié toute sa vie ! Ainsi, avec ses moments drôles, gênants et touchants, ce métrage est une véritable comédie dramatique au message assez bien vu et finalement très actuel sur la condition de la femme.
Énorme c'est 9 mois façon 2020...Marina Fois est très crédible dans son rôle..moins Jonathan Cohen et ces Rictus..Mais le film est réaliste et se laisse voir..bien que des fois il y a des grosses longueurs et le film patauge un peu..
Une comédie Française réussie, c'est rare, autant le signaler. Un sujet original, Jonathan Cohen assure la partie parodique en homme en quête de paternité. Avec bien peu de dialogue Marina Fois assure une prestation étonnante, en femme détachée d'une réalité qui finit par l'attraper.
Marina Foïs et Jonathan Cohen dans une comédie sur la grossesse et la natalité et en plus issue du sérail du cinéma d’auteur français? En voilà un programme alléchant. Surtout que le postulat de départ est particulièrement osé à l’heure actuelle. En effet, on y voit un homme faire un enfant dans le dos de sa compagne en troquant sa pilule journalière par une sucrette et la mettant enceinte contre son gré... Un sujet qui a d’ailleurs heurté les bien-pensants et les féministes, « Énorme » ayant été taxé d’amoral lors de sortie. Et pour couronner le tout, Sophie Letourneur choisit un traitement comique par l’absurde étonnamment risqué et peu commun qui ne prend guère le chemin de la facilité. Ajoutez à cela l’utilisation du format carré et vous obtiendrez certainement l’une des comédies françaises les plus atypiques tournées récemment. Alors est-ce que ce pari est réussi? De notre côté (même si on vante l’originalité de la chose) pas vraiment tant on rit peu et que certaines scènes tombent à plat dans un récit qui navigue à vue.
Le principal écueil qui se met en travers du film et le décalage entre le niveau de jeu des personnages. Manier l’absurdité des situations n’est pas donné à tout le monde et rares sont ceux qui peuvent se targuer d’avoir réussi une bonne comédie décalée. Pourtant, dans le genre, un film récent s’y était essayé avec brio et les fous rires étaient nombreux. Il s’agissait de l’adaptation de la bande dessinée « Zaï Zaï Zaï Zaï » par Vincent Desagnat avec Jean-Paul Rouve. Brillant, drôle et rare, le film avait su étonner et nous faire exploser de rire en jouant avec l’incongru et le non-sens. Il n’avait pas eu plus de succès pour autant et n’avait pas plu à tous mais nous avait conquis; ce que ce « Énorme » ne parvient pas à faire. On a l’impression d’être dans un faux documentaire puisque presque tous les acteurs de second plan sont des non professionnels dans leurs propres rôles. Et c’est le jeu du duo de tête d’affiche qui incarnent des personnages à la masse avec le jeu particulier et propre à leur personnalité qu’on leur connaît qui crée le décalage et qui devait alimenter la source du comique. Mais, las, cela ne fonctionne que très rarement et le rire est triste et très sporadique.
Il faut de plus noter que le film est un peu long pour une comédie de ce genre. Les séquences s’éternisent plus que de raison et parfois c’est même éreintant, en témoigne l’interminable séquence de l’accouchement. Il y a même beaucoup de scènes pas forcément utiles voire carrément hors sujet qui montrent le côté un peu bricolé de l’ensemble. Si l’histoire en elle-même n’a rien de choquante et qu’on peut encore rire de tout si cela est bien fait, « Énorme » se heurte à son manque de développements et de positionnement sur le sujet. On a du mal à comprendre la position de la cinéaste et le message qu’elle souhaiterait faire passer. On est donc face à une comédie pas drôle qui en devient même presque triste malgré ses velléités de sortir des sentiers battus. Un long-métrage qui s’avère donc plus raté dans sa note d’intention que véritablement mauvaise.
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Sacré vent de folie qui traverse cette comédie pour le moins surprenante! Un film qui a de quoi dérouter, difficile à appréhender dans sa volonté de bousculer le spectateur sur un sujet délicat! Un équilibre fragile entre comédie potache franchouillarde et dramédie d'auteur totalement décalée, mêlant improvisations et acteurs non-professionnels et dialogues ciselés, c'est un magma très vivant, vivifiant... mais aussi quelque peu épuisant! Avec un Jonathan Cohen en totale roue libre et une Marina Foïs aussi larguée que le spectateur, c'est une comédie (trop) originale à voir les yeux écarquillés!
"Enorme"...un couple de la quarantaine, elle pianiste d'exception et lui gère sa carrière et sa vie sans enfant de prévu et cela leur va bien mais suite a une événement imprévu il change d'avis et fais un "enfant dans le dos" de sa femme. Le film est bien oui, on apprécie surtout dès le moment où monsieur décide de vouloir un enfant , avant cela traîne en longueur, mais après voir ce couple entre elle qui est largué total sur le processus de la femme enceinte et ces conséquences et lui qui prend à bras le corps cette "aventure" avec les excès que cela comporte! C'est marrant de l'absurdité des propos de l'une, on se rigole des excès de l'autre. Les films avec Mr Cohen habituellement c'est vite oublié mais son duo avec Marina Foïs marche bien. Il y a forcement de l'exagération mais ce n'est pas abusé non plus ou si c'est le cas c'est bien amené. En plus filmé comme si c'était du direct avec des acteurs de la vie de tout les jours donc cela sonne juste. Et à la fin l'accouchement, un vrai avec plein de souvenir et d'émotion pendant 10 bonnes minutes, bref un bon film^^ NOTE : 6.75/10
Avec cette comédie romantique douce-amère se jouant des codes du genre et de la maternité Sophie Letourneur trousse un film culotté et rafraîchissant qui pour une fois ne glorifie pas le désir d'enfant. Volontairement ancré dans le réel avec des sages-femmes jouant leur propre rôle il permet à ses deux acteurs principaux une prestation impeccable. La majorité des scènes étant tournée dans le milieu hospitalier cette oeuvre se destine tout de même en priorité aux fans d'obstétrique.