Ayant beaucoup apprécié les 4 films d'origine, j'attendais ce "Hunger Games: la Ballade du serpent et de l'oiseau chanteur" avec du recul. Même si revoir la licence au cinéma me faisait plaisir, je ne voyais pas vraiment l'intérêt de ce spin-off. Les films de bases se suffisaient à eux-mêmes et ils étaient surtout construits sur un principe narratif clair, avec une thématique de fond. Par conséquent, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. Pourtant, je dois avouer que l'excitation de retrouver ce monde m'a vite emporté au début de mon visionnage. Très rapidement, on se rend compte que la production de ce long-métrage a hérité du même soin que les précédents. Les costumes et les décors sont très bons par exemple, et ils s'accordent parfaitement avec l'image que l'on se fait de ce monde. Francis Lawrence retrouve sa casquette de réalisateur au sein de cette saga, et il réussit parfaitement à sublimer l'ensemble. Sa réalisation n'a rien de transcendante pour autant, mais elle est toujours aussi efficace pour le genre. Globalement, la replongée dans cet univers a donc pris, et tout le film en bénéficie. Même si j'aurais aimé que l'on aille encore plus loin par moments, on découvre quand même de nouvelles choses. On voit clairement une différence entre ce qui nous avait été présenté dans la saga et ce film, les époques étant différentes. Les jeux n'ont clairement pas le même emballage, et cela offre donc des séquences nouvelles et intéressantes. Et pour en parler plus en profondeur, encore une fois, ces jeux sont les meilleurs moments du film. On y ressent de la tension, les péripéties sont prenantes et le décor de l'arène offre également du renouveau. Ce sera certes moins spectaculaire que ce que nous avions déjà vu, mais cela s'explique rapidement. Comme je l'ai dit, les jeux étaient moins développés à cette époque, et ceux-ci sont placés au centre chronologique du film, ils ne sont donc pas la conclusion ou le cœur de l'œuvre. L'intérêt premier de ce projet va bien plus résider dans le traitement de son personnage principal, Coriolanus Snow. Et globalement, j'ai apprécié son développement et son évolution. Je trouve que Tom Blyth s'en sort bien dans son rôle et que l'écriture du personnage évite beaucoup de clichés du genre. J'avais peur que le film se lance dans une humanisation de cet antagoniste, mais il n'en est finalement rien. On nous explique son origine et ses motivations, mais sans le rendre attachant pour autant, il reste le futur antagoniste de la saga. Sa relation avec Lucy Gray sera assez intéressante, et j'aime l'idée que cela va le faire sombrer petit à petit. Malheureusement, une fois que ces louanges sont passées, il faut quand même revenir à l'essentiel, car si les bonnes idées sont nombreuses au sein de ce film, je trouve qu'elles ne sont pas correctement exploitées. Par exemple, il y a un gros souci de rythme au sein du récit. Pour commencer, je trouve que l'introduction va bien trop vite, et que l'on a du mal à saisir tout ce que le film veut nous transmettre, on atterrit trop rapidement au cœur des jeux. Je réitère le fait que la relation entre Coriolanus et Lucy fonctionne, mais elle manque quand même de quelques séquences pour vraiment prendre une autre ampleur. Et à l'inverse, la conclusion va être très longue à se concrétiser.
Une fois que les jeux seront terminés, il restera bien 45 minutes avant la fin, et c'est assez dommage, surtout au vu de ce que celle-ci va donner. Je trouve que cela est assez bête de traîner autant la patte, car la tension est redescendue bien trop vite après les jeux, pour conclure aussi rapidement l'intrigue. Au final, les 10 dernières minutes semblent complètement accélérées, notamment dans la gestion de certains dialogues. J'avoue avoir eu du mal avec quelques répliques du film, mais cela se caractérise surtout dans ces dernières minutes. Le revirement de la situation entre Snow et Lucy s'effectue en trop peu de temps, et c'est bien trop brutal. En un seul dialogue et en une seule scène, nous sommes passés du couple amoureux à la trahison la plus totale. Et en soi, j'aime cette idée sur le papier. Le fait que Snow sombre dans le rôle que nous lui connaissons à cause de cet échec, qui aura été causé par ses ambitions trop grandes et par cette façon de penser du Capitol. Cela va également dans le sens de la thématique de la saga, et cela rajoute une lecture supplémentaire à celle-ci. Mais à mon sens, cela ne marche pas. Le revirement était bien trop soudain, on a juste la sensation d'être bien trop pris par les sentiments dans cette partie pour que cela puisse vraiment fonctionner.
Par conséquent, je suis quand même un peu déçu de mon visionnage. Honnêtement, cela reste une bonne grosse production, et cela fait plaisir que la forme ait été soigné. Malheureusement, le fond de ce projet pêche bien trop. Il y avait beaucoup d'idées dans ce scénario et cela pouvait vraiment être très bon, si le film ne s'amusait pas à autant changer son rythme. Au final, peut-être que le découper en deux aurait pu lui être bénéfique. Pour conclure, une petite déception malgré tout.