Dernier volet (?) de la quête de Luke Skywalker et ses amis pour libérer la galaxie du joug de l'empire, Le Retour du Jedi entendait bien clore l'histoire épique initiée par George Lucas, et répondre à toutes les questions restées en suspens dans le précédent volet.
On retrouve donc Skywalker et ses compagnons rebelles sur Tatooine, 1 an après les faits advenus dans l'Empire Contre-Attaque, bien décidés à libérer Han Solo de la prison cryogénique dans laquelle il est toujours enfermé, sous bonne garde par les factions armés du visqueux Jabba le Hutt. Ce qu'il ne sait pas, c'est que l'Empire entreprend la construction d'une nouvelle Étoile de la Mort, dont les capacités de destruction pourrait bien précipiter la chute de nos héros. Skywalker devra donc se résoudre à confronter le terrible Empereur, et affronter une nouvelle fois Dark Vador, en dépit de leur filiation. La bataille finale peut commencer...
À la sortie de La Guerre des Étoiles en 1977, on se demandait comme une suite pourrait égaler ce spectacle hors du commun. Puis, 3 ans après, ce fut une claque encore bien plus puissante et dévastatrice qu'Irvin Kershner, Gary Kurtz et George Lucas nous infligèrent. Malgré des recettes moins importantes que pour le 1er volet, l'Empire Contre-Attaque s'est imposé comme l'une des plus grande suites jamais vue, faisant mentir l'adage selon laquelle elles sont inférieures à l'original. Donc la question restait ouverte: comment passer derrière?
En voyant le Retour du Jedi, on se rend compte qu'il était bien possible de le faire. Malheureusement, pour cela il aurait fallu gommer certaines choses qui empêchent ce 6ème volet d'arriver à la hauteur des deux précédents opus. Il faut croire que le tournage du précédent (émaillés de conflits entre Irvin Keshner, Gary Kurtz et G.Lucas) a laissé des traces, en dépit d'une réussite incontestable. Irvin Kershner n'a pas été reconduit à la réalisation et le producteur Gary Kurtz a préféré partir. George Lucas a choisi Richard Marquand. Réalisateur peu reconnu à l'époque, le cinéaste était apparemment plus docile que Kershner quant à la construction de cette conclusion. En résulte un ton beaucoup plus léger, et dont le cheminement déçoit quelque peu. L'introduction sur Tatooine parait trop longue, mais le vrai problème demeure l'infantilisation excessive de ce volet. Les Ewoks, nouvelles créatures et alliés des héros, ces petits nounours cristallisent à eux-seuls ce problème et, par la même, entachent la crédibilité de l'ensemble. Il faut également composer avec un Han Solo trop bon enfant, une histoire de filiation amenée de manière aberrante, et un épilogue maladroit. Dommage, sans ces défauts, le Retour du Jedi aurait pu atteindre son prédécesseur.
Malgré ces tares, la magie opère toujours (mais moins). À Luke (formidable Mark Hamill), Han Solo (Harrison Ford, toujours succulent), Leïa (parfaite Carrie Fisher) et...Dark Vador. Oui, le principal antagoniste de la saga -et sûrement l'un des plus grands méchants de l'Histoire du Cinéma- gagne considérablement en émotions, mais ne perd rien de son exceptionnel charisme. Cette fois-ci, il est accompagné de l'Empereur (magistral Ian McDiarmid) qui l'égale en noirceur. Et il y a toujours Yoda et Obi-Wan qui enrichissent d'avantage cette dernière partie, en plus de boucler la boucle.
John Williams aura su rester à un niveau d'excellence d'un volet sur l'autre, et compose un score à la hauteur de la saga.
Ce dernier volet, en dépit d'un ton plus gentillet et d'une légère dérive mercantile de son créateur George Lucas, aura donc su orchestrer un final convaincant de l'une des plus grandes franchises de tous les temps.