Bon je m’attaque au commentaire du troisième épisode qui clôture la trilogie originelle. Si vous avez lu mes avis concernant "La guerre des étoiles" et "L’Empire contre-attaque", vous vous serez dit : en voilà un qui n’apprécie guère la science-fiction et qui va quand même succomber à la folie "Star wars". Eh bien… j’ai failli y croire aussi. D’ailleurs, je ne vais pas être très original : à l’instar de la tendance mondiale, ma préférence ira vers "L’Empire contre-attaque". Très attendu au tournant, "Le retour du Jedi" marque un peu le pas question rythme. Oh de pas grand-chose ! On a tout de même de belles scènes d’action, dont la plus marquante selon moi est ces courses-poursuites sur ces espèces de scooter des airs. Pardonnez mon ignorance quant au nom de ces outils, je suis très nul sur "Star wars". C’est bien de le reconnaître, n’est-ce pas ? Ceci-dit, quelles scènes ! Si seulement elles avaient pu être réalisées de nos jours… elles n’en auraient été que plus spectaculaires, même si les effets spéciaux n’ont pas à rougir de leur qualité tout bonnement exemplaire en cette année 1983. Punaise, ce film va sur ces 35 ans ! Il ne faut pas l’oublier, quand même ! Et très franchement, il ne les fait pas. Bref, passons ! Nous retrouvons tous les personnages emblématiques de la saga, de nos valeureux personnages de l’Alliance à ceux plus inquiétants de l’Empire. Et on retrouve aussi tous les ingrédients des deux premiers épisodes, à savoir les phrases cultes, les incohérences, les duels aux sabres laser et les combats spatiaux. Ces derniers sont plus développés, un développement permis par le progrès rapide des effets spéciaux. Quant aux phrases cultes, elles demeurent assez répétitives. Un peu comme si on avait cherché à matraquer l’esprit du spectateur pour qu’il vive "Star wars", qu’il pense "Star Wars", et qu’il devienne un personnage "Star wars". Ça avait commencé avec le pouvoir de la force. Oui bon on le sait maintenant que la force a un sacré pouvoir ! Quant au pouvoir de la force obscure, ouh lala il faut faire très attention ! Personnellement, cette répétition à outrance a tendance à m’irriter mais bon : après tout, elle n’est rien d’autre que le reflet d’un obsessionnel rêve d’enfant. Du coup, on en rajoute une couche avec « c’est ton destin » par ci, « tel est ton destin » par là. Une réplique apostrophée à leur manière par Les Inconnus au cours d’un de leurs sketches les plus célèbres. Et quand on rajoute des personnages aussi emblématiques que mystérieux (au hasard pas si hasardeux que ça, Dark Vador), ou aussi emblématiques que sympathiques (R2D2, son acolyte de droïde bipède, la Princesse Leia…), ben ça ne peut que marcher. Et ça marche ! Les spectateurs sont pris dans la furie starwarsienne en s’identifiant aux personnages. Allons allons ! Combien sont allés au ciné voir un épisode "Star wars" avec sur le dos le costume (par exemple) de Dark Vador ou celui de ses sbires encarapacés dans leur armure blanche ? Pas très efficace, cette armure, soit dit en passant… Il n’est pas difficile d’imaginer l’ambiance régnante dans les salles obscures, ce qui au passage a dû bien servir la popularité de la trilogie… et de ses innombrables produits dérivés. A n’en pas douter, ça aide à s’imprégner complètement de l’atmosphère "Star wars" mais quelle folie ça devait être ! On retrouve les incohérences aussi, même si celles-ci sont moins nombreuses que lors des deux premiers films. Elles sont surtout moins graves, quoique je me demande pourquoi nos valeureux guerriers n’ont pas été tripatouiller directement les fils de la porte plus tôt au risque de se faire dessouder par les tirs nourris des fusils laser. Et puis, Jabba… le soi-disant terrible Jabba le Hutt… à l’apparence si repoussante, et à la tête d’un repaire où vivent des créatures hideuses que seul George Lucas a pu imaginer… hum ! Pour quelqu’un de si terrible, je trouve sa garde rapprochée quand même un peu laxiste. Selon moi, il y avait matière à développer selon moi. "Le retour du Jedi" est pourtant le plus long épisode de la trilogie originelle. Mais que voulez-vous ? Il fallait mener deux intrigues : sauver Han Solo, et tordre le cou à la nouvelle menace concoctée par l’Empire. Je vous laisse deviner laquelle des deux prendra le plus de place… quoique je viens de le dire à demi-mots… Cela dit, on peut noter certaines améliorations. Je ne reviendrai pas sur les effets spéciaux puisque j’en ai déjà parlé, mais je vais vous parler du ton théâtral très marqué des épisodes précédents, en particulier sur "La guerre des étoiles". Eh bien à défaut d’être éradiqué, il a été nettement allégé. Il est pour ainsi dire resté sur Dark Vador et son Empereur, mais ça c’est normal. Pour les autres, on fait fi du rang social qu’ils occupent suite au rapprochement des liens opéré dans "L’Empire contre-attaque" au sein des personnages de l’Alliance. C’est tout juste s’ils ne sont pas potes, quoique unis dans une seule et même cause : barrer la route à l’Empire et survivre à ce monde de destruction pour un monde meilleur. Cette nouvelle « mission », que je préfère appeler devoir, permet de renouveler le cheptel des personnages secondaires, de Jabba le Hutt à ces mignonnes petites créatures que sont les Ewoks. Sous l’entêtante musique de John Williams devenue omniprésente qui ne manque pas d’envoûter le spectateur, le public accompagne nos courageux personnages jusqu’au bouquet final qui termine en apothéose la trilogie originelle, un final néanmoins teinté d’un brin d’émotion (l’incinération) après la menue surprise qui lui a été réservée.