Pearl est un film ovni, un objet clinquant qui en met plein les yeux, mais sans mauvais goût, alors que la vulgarité, le voyeurisme, les effets sonores et visuels sont quasiment de tous les plans.
De même que les clichés sont au rendez-vous, d’ailleurs, à commencer par le coach de Léa Pearl ou encore son ex mari qui sont loin d’être des personnages nouveaux.
Ce qui sauve très largement le film du naufrage qu’il aurait donc pu être — mais vraiment qu'à première vue, c’est d’abord son amour du cinéma dont la sincérité ne fait aucun doute, vu que le plaisir de chaque effet suscité, côté réalisation, et ressenti, côté spectateur, sont là.
Un amour du cinéma qui relègue au second plan tout questionnement sur le message que délivrerait le film, soit une interrogation de plusieurs critiques, puisque Pearl n’a a priori pas été conçu pour tenir un discours féministe, alors que c’est l’hypothèse parfois avancée. Et ce qui se dégage surtout, en termes de sens, fond ou message (appelons ça comme on voudra), c’est un attachement et une attention à chaque personnage de l’histoire, qu’il soit premier rôle ou second.
Ce qui se dégage du film, c’est donc un humanisme, pour lâcher des grands mots. Un humanisme qui ne juge personne, et qui réussit à être touchant grâce à une autre des grandes qualités du film : son interprétation.
Ainsi tous les acteurs sont-ils excellents, avec mention spéciale à Agata Buzek, l’ex maîtresse du coach, et surtout à Vidal Arzoni, l’enfant.
Enfin, ce qui fait la grande qualité de Pearl, évidemment, c’est l’atypisme absolu de son personnage principal : Julia Fory. À elle seule, et telle qu'en elle-même, elle justifie pleinement la dimension documentaire du film, qui lui est reprochée. Mais un reproche abscons, car non le scénario de Pearl n’est pas "simplet". Il est simple au sens noble du terme, et il est attentif, comme déjà évoqué. Au résultat : cinéphilie, plaisir, atypisme, humanisme et qualité d'interprétation… Pearl, prenant bien des risques au passage, est un film rare et si plein de qualités qu'il force le respect.