Signé Elia Kazan, « Un Tramway Nommé Désir » est la transposition cinématographique de la pièce éponyme de Tenesse Williams, qui a également rédiger le script de l’adaptation pour le grand écran. Et ce que l’on peut dire, c’est que ce film est un très grand cru. Malgré le fait que le film est pas mal vieilli, « Un Tramway Nommé Désir » au-delà de son statut de transposition scénique au cinéma est surtout une très grande fable sur le désir, sur la détresse, la schizophrénie pleine de poésie, de brutalité avec parfois une ambiance assez pesante voir glauque.
C’est également un formidable terrain de jeu pour les acteurs : évidement Vivien Leigh dans ce rôle iconique de Blanche Dubois. Très loin de sa performance dans « Autant en Emporte le Vent », elle opte ici pour la fragilité, plus de nuance, jusqu’à être comme hanté par son personnage. Tour à tour énervant, insupportable, complétement parno mais surtout très vulnérable. Sa performance emporte le spectateur avec force.
Face à elle : un Marlon Brando à ses débuts. Ce dernier interprète le beau-frère très bourru, un peu macho et très sensuel. Issu de l’actor studio : Brando apporte au personnage toute la férocité, la virilité et le naturel qu’on lui a enseigné. Ce qui donne un jeu assez exquis : son personnage au début très stéréotypé prenant de plus en plus de nuances, au file du film. De plus, comme l’avais dit une autre critique : ce dernier bénéficie d’un corps d’apollon, ce qui donne une présence à l’écran assez incroyable. Je manque de mots à son égard, mais je l’ai réellement adoré dans ce premier grand rôle.
Les seconds rôles ne sont pas en reste, et son eux-aussi de très bons augures : Karl Malden (qui jouera plus tard le pasteur de Polyanna) joue ici un registre très différent et opte pour la carte de la gentillesse ce qui lui va très bien. Ou encore Kim Hunter qui joue la jeune femme de Brando et qui gagna tout de même un Oscar comme à Karl Malden (d'ailleurs), et dont la frivolité apporte un peu de légèreté à un film déjà au contexte assez sombre.
Bref Un Tramway nommé Désir est une véritable fable sur la passion, la psychologie humaine, les vices et le mensonge en plus d’être un formidable écrin de comédie (jeu des acteurs) qui reste malgré tout une très grande tragédie aussi. Sans oublier la réalisation délicate d’Eliza Kazan qui nous fait oublier qu’il s’agit d’une pièce de théâtre, à la base.