« Mae au bord de l’eau » est un bon film dramatique recommandé pour les amateurs du genre. Le récit est bien développé. La traduction française du titre est inconvenante, une traduction littérale aurait fait l’affaire, le titre original correspond très bien au film (il est visible sur la jaquette). Le seul défaut notable, c’est le début du film : pendant les 15 premières minutes, on a du mal à cerner la direction du récit, tant qu’on ne nous dit rien sur le drame au cœur de cette histoire. Mais à l’issue de cette partie d’exposition, l’intérêt croît et la narration trouve son rythme.
Iris et Catherine, les deux personnages principaux, vivent un deuil consécutif à un accident. Ces deux amies éprouve chacune une forme de culpabilité. Au cœur du sujet, nous voyons leurs efforts et difficulté à franchir le deuil. Sur le plan psychologique, le(s) scénariste(s) est(sont) correctement documenté(s) sur les complexes des victimes d’accident. Le film fait preuve d’un certain sens du détail.
Iris a le complexe du survivant, elle ressent la culpabilité d’avoir survécu au décès de son amie et a besoin de se distraire de ses sombres pensées.
Leurs trajectoires sont montrées en parallèle. Elles vivent chacune une liaison qui se présente comme une impasse,
voire une relation malsaine
. Il y a beaucoup de crédibilité dans l’écriture des deux héroïnes, de leur amitié, c’est clairement du travail propre.
Ceci dit, le réalisme n’interdit pas le symbole, voire le rejoint avec pertinence dans ce film.
les scènes de bain font penser aux personnes qui se lavent de façon compulsive après avoir perdu l’estime d’eux-mêmes. Aussi, le titre original trouve plusieurs échos dans cet œuvre : les situations, les dialogues… Il y a beaucoup de significations et de cohérence dans le propos. Concernant la réalisation, on nous montre un usage justifié du flou autour des personnages.
Par contre, la relation entre Gerald et Lisette est racontée avec moins d’habileté, leur relation étant floue.
, de plus, Lisette s’aperçoit de l’infidélité de son mari par un moyen incongru mais original.
. C’est excusable dans la mesure où c’est secondaire dans cette histoire ; ce long-métrage accorde la priorité au sujet principal. Le film préserve ainsi son rythme et conserve une durée raisonnable.
La dernière partie est bien exécutée et donne lieu à de bonnes scènes.
Le dénouement ne nous montre pas l’issue du procès de Catherine, parce que l’important c’était de montrer que les deux jeunes femmes ont franchi une étape de leur deuil. Dans le dernier plan elles semblent aller de l’avant, d’autant plus qu’on voit pour la première Catherine accepter de nager avec son amie dans l’eau « fraiche », et elle est devant. De cette manière, le film se termine sur la clôture de son sujet.
En conclusion, c’est un drame bien écrit et bien mené.