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    Doubles Vies
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Doubles Vies" et de son tournage !

    Un projet de longue date

    Lorsque Olivier Assayas a commencé à écrire le scénario de Doubles vies au milieu des années 2000, il n'avait pas encore conscience qu'il en ferai un long métrage. Le metteur en scène tournait depuis déjà longtemps autour de l’histoire d’un éditeur confronté à la transformation du monde et sa capacité ou pas à s’y adapter. Il se rappelle :

    "J’avais écrit un scénario il y a longtemps, qui s’appelait Voilà l’été, le personnage ressemblait beaucoup à celui qu’interprète Guillaume Canet dans Doubles vies. Mais c’était traité sur un mode romanesque, beaucoup de personnages, d’actions, de déplacements, c’était plutôt un film grave et j’avais été très frustré à l’époque de ne pas arriver à le faire… Entre-temps j’ai réalisé d’autres films, car tout cela remonte au milieu des années 2000. Personne n’en voulait, malgré un très beau casting. Je l’ai donc laissé de côté, mais le désir est resté d’un film autour d’un éditeur contraint de se remettre en question. Après Personal Shopper, j’ai eu envie de reprendre ce scénario, de l’adapter et de le resynchroniser avec mon désir, avec le recul du temps. En réalité, ça m’a plutôt tétanisé qu’autre chose. J’ai donc commencé par tourner en rond, par chercher une manière de pouvoir sauver tel élément, récupérer tel autre… Je noircissais mes carnets de notes, et il n’en sortait aucun désir. J’ai donc tout repris à zéro et commencé à rédiger de manière un peu expérimentale : deux personnages, un éditeur et un écrivain, et ils se parlent… La première scène s’est écrite toute seule !"

    Retrouvailles

    Pour sa nouvelle réalisation, Olivier Assayas retrouve Juliette Binoche qu'il avait dirigée dans L'Heure d'été (2007) et Sils Maria (2014).

    Tonalité de comédie

    Olivier Assayas se rappelle comment Doubles vies est petit à petit devenu une comédie : "Je suis conscient de n’avoir aucune crédibilité en tant qu’auteur de comédie, j’étais donc plutôt mal barré. En même temps, ce n’est pas cher à tourner, tout se passe dans des appartements ou des lieux publics, à Paris, ça pouvait se faire simplement. Aussi j’ai continué à avancer en ne sachant littéralement pas où j’allais. C’est beaucoup plus tard que j’ai commencé à assumer que ça pourrait être une comédie, et, qu’au fond, j’étais presque inconsciemment en train de raconter une histoire, avec un vrai début, un vrai milieu et une vraie fin.Ce que j’essaie de décrire, en réponse à votre première question, c’est cette problématique de l’écriture, dans un film qui interroge aussi ce qu’est l’écriture de cinéma ; ma méthode ne correspond certainement pas à ce qu’on apprend aujourd’hui dans les manuels d’écriture dramaturgique. Mais c’est ce qu’il y a de plus excitant, essayer des trucs, de chercher…"

    Dialogue comme moteur

    Il est, dans Doubles vies, souvent fait référence au cinéma de Woody Allen, principalement de par le fait que le film semble avancer par le dialogue. "C’est l’idée que ce que génère le dialogue est le seul moteur du film. Il n’y a pas de vraie dramaturgie, mais plutôt une sorte de tissage sentimental entre les personnages. En fait, il n’y a même pas d’événement, tout est porté par l’énergie du dialogue. En écrivant, je redoutais beaucoup que ce soit très acrobatique, très risqué, du point de vue de la mise en scène, parce que formellement je n’ai rien à quoi vraiment me raccrocher. Je ne pouvais compter que sur la spontanéité des acteurs, leur justesse, chacun à sa place respective, leur intelligence des personnages qu’ils incarnent", explique Olivier Assayas.

    Favoriser la spontanéité

    Côté mise en scène, Olivier Assayas voulait procéder de la même manière que sur ses précédents films, c'est à dire ne pas faire de répétitions pour privilégier l'improvisation des acteurs. L’enjeu de la mise en scène n’a jamais été formel, comme l'explique le metteur en scène : "Il a au contraire toujours été dans la nécessité de créer une dynamique entre les interprètes, de faire en sorte que cela prenne entre eux, et qu’eux-mêmes soient bien sur le plateau, qu’ils aient le sentiment d’être libres, sans contrainte, qu’ils oublient la caméra. Tout devait être absolument mis à leur service. Mais bien sûr le minimalisme de l’écriture m’obligeait à jouer sur une gamme très restreinte. C’est pourquoi j’ai eu besoin que les scènes tournées dans des lieux publics soient très animées, très vivantes, pour casser ce qu’il pouvait y avoir de statique dans les longues scènes d’intérieurs. Mais du point de vue de l’écriture cinématographique c’était un peu un défi."

    Collaborateurs fidèles

    D’un film à l’autre, Olivier Assayas a pour habitude de faire appel aux mêmes collaborateurs, que ce soit pour l’image (Yorick Le Saux), les décors (François-Renaud Labarthe), le son (Nicolas Cantin), les costumes (Jürgen Döring) et la production exécutive (Sylvie Barthet). Le cinéaste raconte :

    "Avec eux, tout va plus vite, tout est plus simple, il n’y a pas besoin, ou alors à peine, de dire les choses. Je suis parfois obligé de provoquer de la perturbation, sinon ça serait trop fluide et ça deviendrait ennuyeux. Au fond ce que j’aime vraiment, c’est cette idée de troupe. Au théâtre, c’est plutôt avec les acteurs. Au cinéma, la troupe peut être constituée par l’équipe. Et je tiens toujours à leur rendre hommage, ayant fait tous mes films récents avec eux – ils sont chacun impliqués artistiquement dans le film. Le cinéma est un art collectif, les acteurs réinventent le film de l’intérieur, évidemment. Ils en construisent le sens. Mais la forme, elle, tient à l’apport de l’opérateur, du décorateur, de l’ingénieur du son, de l’assistant. C’est une entité collective qui fonctionne à la façon d’un commando, où chacun est à sa place, mais interagit aussi avec les autres, au bénéfice du film. Ça produit surtout une gestion optimale du temps de plateau, ce qui coûte le plus cher sur un film. Et une cohésion dans les habitudes de travail. Chacun est focalisé sur ce qu’il a à faire et on perd un minimum de temps. Cela vaut aussi pour ma collaboration avec Sylvie Barthet qui sait parfaitement comment je fonctionne, où il faut prendre des sécurités, qui sait aussi quand il faut prendre des risques. Cela permet de tout calculer au plus juste et de toujours être au service de ce qui est à l’image."

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