Pour moi, Olivier Assayas est le réalisateur des extrêmes : d'un côté, des films que je considère comme exceptionnels, de l'autre, des films que je n'aime pas du tout. Entre ces extrêmes, rien ! Rien jusqu'à "Doubles vies", un film dans lequel on trouve du moyen, du bon, voire du très bon, et des défauts majeurs. Dans ce film, Assayas suit deux pistes. La première, ce sont les histoires sentimentales d'un éditeur, de sa femme, d'une de ses employées et d'un de ses écrivains, ce qui donne un marivaudage inégal, assez convenu dans l'ensemble mais recélant quand même quelques très bons moments. En fait, la partie la plus intéressante du film se situe dans la deuxième piste : une réflexion sur les bouleversements apportés par le numérique dans le monde de l'art en général et, ici, plus particulièrement, sur le monde de l'édition. Sujet très intéressant, vous en conviendrez, mais dont le traitement, plutôt sur le ton de la comédie, se révèle bavard, très bavard, trop bavard, avec, en plus, pas mal d'enfonçage de portes ouvertes. Dans la distribution, l'éditeur Guillaume Canet apparait un peu éteint, son épouse, Juliette Binoche, toujours au top (et sujet du meilleur clin d'œil du film !), l'écrivain Vincent Macaigne, faisant du Macaigne (attention, c'est une qualité !), son épouse, Nora Hamzawi, prometteuse dans ce premier rôle important au cinéma, tout comme Christa Théret, chargée du développement numérique chez l'éditeur.