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SaintPauly
19 abonnés
64 critiques
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3,5
Publiée le 21 février 2018
Wajib est une balade en voiture à travers une vieille ville qui est nouvelle pour nous. Heureusement, j'ai compris très tôt dans le film que cette ballade n'allait nulle part si ce n'était pas en rond, et qu'on allait prendre notre temps pour y arriver. Mais ça allait pour moi car je le savais dès le début, donc je pouvais me bien installer et profite du voyage.
Wajib est l'histoire d'un Palestinien d'une trentaine d'années qui revient de sa nouvelle vie en Italie pour aider son père à livrer en mains propres des invitations au mariage de sa soeur. La plupart du film montre les deux hommes qui sillonnent les ruelles de Nazareth et distribuent les invitations à la famille et aux amis. Le peu d'histoire qu'il y a (est-ce que la mère va participer au mariage, qui doit être invité, quelle robe de mariage est la meilleure) est secondaire comparé aux rencontres et les discussions avec les gens.
Wajib n'est pas un film qui brûle lentement, c'est tout simplement lent, mais il est exactement ce qu'il voulait être et ça vaut déjà une bonne recommandation.
Nombreux sont ceux qui supposent que Shadi est de retour d’Amérique, mais non, c’est de Rome qu’il est revenu à Nazareth et il compte bien n’y rester que le temps nécessaire pour les festivités du mariage de sa sœur. Avec son père, Abu Shadi, un professeur proche de la retraite, divorcé d’une femme ayant refait sa vie aux Etats-Unis et dont la présence au mariage dépend de la santé de son nouvel époux, ils sillonnent en voiture les rues de Nazareth, allant de maison en maison, pour remettre en mains propres aux invités leur faire-part. C’est le « wajib », une tradition palestinienne à laquelle il n’est pas question de contrevenir. Même malade du cœur à cause de son tabagisme, Abu Shadi considère qu’il est de son devoir de faire ces démarches. Ces visites occupent la majeure partie du film, nous mettant en présence de multiples personnages, certains d’entre eux ne manquant pas d’originalité. On devine aussi la particularité de cette ville où se côtoient musulmans et chrétiens. Mais la force du film provient surtout des dialogues compliqués, houleux, entre père et fils. L’un et l’autre ont des reproches à se faire et leur périple commun leur donne l’occasion de vider leur sac. C’est d’autant plus intrigant que les deux acteurs sont réellement père et fils dans la vie. Leurs joutes verbales, leurs fâcheries et leurs réconciliations ne manquent pas de piquant.
La distribution dans les salles françaises des films de la réalisatrice palestinienne (et poétesse !) Annemarie Jacir semble bien se faire au coup par coup : c’est ainsi que Le sel de la mer, son premier long-métrage, présenté à Cannes 2008 dans la sélection Un Certain Regard, avait déjà eu l’honneur d’une telle sortie, alors que Lama Shoftak, le deuxième, pourtant particulièrement bien reçu dans de nombreux festivals, n’avait pas eu cette chance. Voici donc la sortie de Wajib, le troisième, lui aussi très bien reçu dans les festivals où il a été présenté, les plus importants étant ceux de Locarno, en août dernier, et de Toronto, en septembre. C’est toujours avec beaucoup d’intérêt qu’on reçoit un film en provenance de la Palestine. Dans Wajib, la réalisatrice Annemarie Jacir poursuivait manifestement deux buts : tout d’abord, faire un portrait de la relation entre un père et son fils qui ne se voient pas très souvent et qui ont des opinions très différentes sur la situation de leurs compatriotes, le deuxième but étant justement de montrer plusieurs situations différentes par l’intermédiaire de visites dans les domiciles d’un certain nombre d’entre eux. Si le premier but est plutôt bien rempli, on peut se montrer déçu par le traitement du second.
Un père marie sa fille. Comme le veut l'usage en Palestine, il sillonne Nazareth pour remettre en mains propres aux invités les invitations à la cérémonie. Son fils l'accompagne, qui a choisi le chemin de l'exil.
On comprend vite l'intention de Annemarie Jacir, une jeune réalisatrice palestinienne à l’œuvre délicate. Elle est double. D'une part, faire la radioscopie de la société palestinienne à travers les amis que les deux protagonistes rencontrent au fil de leur pérégrination : Chrétiens ou Musulmans, riches ou pauvres, conservateurs ou modernistes, pro- ou anti-OLP... D'autre part, brosser le portrait d'un père et de son fils que la vie a éloignés, sur lesquels plane la figure de la mère absente, partie vivre avec un autre à l'étranger. Le père a choisi de rester en Palestine et de s'y accommoder des difficultés d'un régime d'occupation, quitte à nouer avec des Juifs des liens d'amitié que le fils réprouve. Le fils lui, a choisi de vivre à l'étranger, en Italie, dans le souvenir idéalisé d'un pays qui a bien changé depuis son départ.
Le projet du film est estimable. Sa réalisation est loin d'être mauvaise, servie par l'interprétation impeccable de ses deux protagonistes principaux, père et fils à l'écran comme à la ville. Le problème de "Wajib" est que le fil qui le tient est trop ténu pour susciter l'intérêt. On se lasse vite de la déambulation de ce père et de son fils, de leurs rencontres répétitives, de leur dialogue à fleurets mouchetés et de leurs franches engueulades.
Quasi documentaire correct qui manque de profondeur, de variété.
Ce que je retiens c'est que Nazareth est une ville comme une autre. Avec son bon vivre, ses difficultés, les espoirs et déceptions de ses habitants, etc.
On a beau être dans un cadre / environnement palestinien, on sens à quel point a la moindre occasion les questions jubés et palestiniennes peuvent revenir vite et s embraser.
Un film magnifique touchant percutant et pertinent décrivant les ambivalence de la société palestinienne de Nazareth particulièrement à travers des personnages profonds, notamment le père et son fils qui s'opposent sur la posture à tenir en tant que citoyen palestinien, entre le jeune engagé mais exilé et le vieux qui survit et reste pragmatique. La réalisatrice porte un regard sur ces deux visions objectif, aucun des deux ne semblent avoir plus raison que l'autre. au contraire elle souligne leur complémentarité. Les acteurs Bakri pour la première fois reunis ds le même film sont époustouflants. A voir absolument.
Un père et son fils sillonnent Nazareth et remettent en mains propres des invitations au mariage de la fille du premier. Beau prétexte à raconter la Palestine autrement, avec le dialogue entre deux hommes désormais loin de l'autre. Des générations différentes, des idées qui ne le sont pas moins, avec un fils qui vit désormais en Italie. Loin d'accentuer à tout prix les sources éventuelles de conflit, la réalisatrice Annemarie Jacir (dont on avait aimé Le sel de la mer) nourrit sans cesse la communication, la faisant parfois transiter par un ou plusieurs tiers, y compris la future mariée. Le danger avec le sujet de Wajib, comme une sorte de road-movie limité aux frontières de Nazareth, aurait pu être de passer d'une rencontre à une autre et de papillonner sans approfondir quoi que ce soit. Mais comme le film revient sans cesse au duo principal, il évite facilement cet écueil, rebondissant puis s'échappant avant de revenir au fondamental : les relations père/fils qui font ce qu'ils peuvent pour combler le fossé qui les sépare de plus en plus. Tout en douceur, avec un humour malicieux, Wajib séduit sans marteler de messages, loin d'un film militant. Mais humaniste, il l'est bel et bien, sans démagogie ni caractère démonstratif.
je ne comprends pas certaines notes sévères ! le film est très agréable à suivre, avec toutes ces petites ruelles, ces routes , ces personnes que l'on va inviter au mariage....Le père et le fils sont l'aéropage en charge des invitations.....Mais ils doivent résoudre une affaire familiale grave ....Le film est une sorte de road movie très localisé et les rencontres sont peu approfondies mais attachantes...Les dialogues sont plutôt fins et écrits avec des relations qui vont de la famille à la Palestine.....La photo est souvent lumineuse et claire, le rythme posé, et le regard sur les gens attachants, j'ai aimé ce film doux et politique......
J’ai beaucoup aimé ce film. Quand on part de son pays d’origine et qu’on revient on a l’impression que rien ne change et on se sent en décalage. On peut se croire plus intelligent avec une mentalité plus ouverte, une double culture et on a tendance à oublier que les personnes qui sont restés sont très attachés à ses habitudes, ses traditions. Un film qui parle aussi politique.
A Nazareth (ville d’Israël) un fils est revenu d'Italie où il vit désormais pour aider son père à distribuer, suivant la coutume, les invitations au mariage de sa sœur. Ce sont des arabes chrétiens et ils sont joués réellement par un fils et son père, tous deux acteurs. Ils vont sillonner Nazareth dans la vieille voiture familiale, en se chamaillant plus ou moins, et en rendant visite aux futurs invités, prétexte à des portraits assez savoureux. Joli dispositif, parfaitement maîtrisé, et qui en dit long sur l'ambiance de la ville. A voir absolument.
Sur fond géopolitique de la vie en Israël, on suit un père et son fils dans un road-movie urbain. Une suite de rencontres colorées entre famille et amis. Beaucoup d’humanité dans ce film, une grande sensibilité, du réalisme et une pointe d’humour. Un voyage qui en vaut la pein.
Un film débordant d'humanité, merveilleusement interprété par le père et le fils Bakri (Saleh, le fils, est le sosie de Mohammad, son père, lorsqu'il était selim dans Hanna K de Costa Gavrasen 1983). Mension spéciale du Jury aux Rencontres Cinématographiques de Cannes tout à fait méritée.
Un film juste et touchant. Deux acteurs tellement bons qu’ils s’équilibrent. Le discours politique latent est une forme subtile de résistance. La structure en duel continu et en mouvement nous fait partager ce moment simple et riche.
C’est un film Palestinien où il est question de la Palestine. Mais surtout d’un père et de son fils. Pas de message politique, d’images de révoltes, de lutte anti-coloniale, mais une plongée au cœur de Nazareth et de son peuple, à travers quelques-unes de ses figures, et les conditions de vie des arabes d’Israël en toile de fond. La vie quotidienne, où il est davantage question de couleur de chemise ou de robe, et la confrontation du père et de son fils, où se mêlent la tendresse et l’incompréhension. Deux générations, deux visions de la Palestine, une de l’intérieure, l’autre de l’extérieur, le même amour du pays et de la famille, le même regard, prompt à l’humour et la dérision.
A Nazareth, quand un père marie sa fille, il fait lui-même la tournée de distribution des invitations à ses invités. Wajib. Le devoir et la tradition. Son fils, venu exprès d’Italie, l’accompagne dans son tour de la ville et de ses gens en une journée. La vie en Palestine apparaît par petites touches, au détour des conversations, des rencontres et des visites, où les femmes font du gringue au père comme au fils.
Malgré quelques longueurs dues aux inévitables effets de répétition (scènes de conduite en voiture, visites chez les amis et membres de la famille), ce film est intéressant et sonne vrai, à la fois dans les rapports père/fils et dans la peinture de la société palestinienne contemporaine.