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traversay1
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2,5
Publiée le 25 février 2018
Le sens de l'absurde est une composante essentielle de la plus grande partie du cinéma islandais. Winter Brothers est certes une oeuvre danoise mais son metteur en scène, Hlynur Palmason, plasticien reconnu, est originaire de l'île aux geysers. Son premier film est très déroutant avec sa narration imprévisible et un brin opaque dans ses intentions. Son héros, Emil, est une sorte d'ahuri, souffrant d'un évident manque d'amour, travailleur dans une mine de calcaire et accessoirement trafiquant de gnôle locale. Visuellement, Winter Brothers vaut le détour. Le cinéaste maîtrise également l'art du son et de la musique, cette dernière élément essentiel du long-métrage. Son scénario, en revanche, laisse dubitatif. On ne peut parler de cinéma social dès lors que c'est principalement le cadre qui intéresse Palmason. Le film est une expérience avec quelques moments drôles et beaucoup de scènes incongrues qui forment un ensemble décousu et intrigant sans pour autant passionner. Un film pour les yeux et les oreilles qui fait aussi travailler le cerveau. Ou pas.
Les films nordiques sont rares. A fortiori lorsqu'ils s'essayent à des récits expérimentaux à la façon d'un Lynch grelottant de ses débuts de carrière. Le décor est planté dès les premières séquences : une mine où les explosions fusent, arrosant les pauvres ouvriers d'une poussière grasse et suspecte, et des baraquements sinistres, couverts de neige. Alors les gens boivent pour survivre à la dureté de leur destin. "Winter Brothers" semble raconter mille histoires. Celle de ces mineurs exploités, celle de ces deux frères qui cohabitent dans une maison de fortune, celle peut-être de l'autisme, celle du désespoir de générations nordiques sans avenir. Bref, ce film étrange fait dans l'onirisme, le pamphlet social et l'essai cinématographique. Le son est particulièrement impressionnant dans ce long métrage. En effet, au lieu de musique, le réalisateur choisit des sonorités étranges, violentes, qui viennent corroborer l'austérité particulière du film. La désespérance est le maître mot de ce film qui, manifestement, cherche à dénoncer les conditions de travail des mineurs de fond, dont on préfère penser qu'ils meurent des suites d'alcools frelatés, que des poussières de leur lieu de travail. Voilà donc un essai assez consternant dont on retiendra beaucoup d'ennui, et beaucoup de soupirs.