Une très belle leçon touchante, vue sur une partie du monde dans laquelle la vie est bien différente. Histoire et personnages particulièrement émouvants.
Une vision poétique d un monde de misere et de violence ou de petits chefs de bande terrorisent la population en utilisant un islam archaïque qui renvoie tout le monde au moyen âge
Adapté du livre de Yasmina Khadra, ce film d'animation revient sur période sombre de l'Afghanistan avec les talibans au pouvoir. Le résultat est une réussite pour Zabou Breitman, la réalisatrice, maniant avec délicatesse la pudeur et l'émotion car ce n'est pas simplement une œuvre dénonçant la guerre, c'est aussi un symbole fort à travers un acte d'amour courageux. Pour couronner le tout, on peut retrouver les traits et les voix de Simon Abkarian, Swann Arlaud ou encore Zita Hanrot. On est même déçu à la fin que le film soit si court tellement il est prenant.
Ce film d’animation, au dessin parfois trop grossier, n’apporte pas grand-chose au roman de Yasmina Kadra (2002) ; pire, il rappelle au spectateur attentif que le sujet date passablement : même si les Talibans pourraient revenir sur le devant de la scène au gré des négociations de ‘’paix’’, la menace est plus complexe avec l’émergence de Daech.
A propos de la nostalgie du ‘’Kaboul d’avant’’, j’ai de loin préféré Kabullywood de Louis Meunier ; les le film d’animation semble du reste s’en être inspiré pour le plan, très réussi, superposant les images d’une salle de cinéma avant et après l’arrivée de talibans…
J'ai adoré ce film d'animation à la fois réaliste, poétique et touchant. Les décors à l'aquarelle sont superbes, autant pour la poésie du ciel que pour celle des décombres de bâtiments éventrés. Les dialogues sonnent juste, et l'on arrive sans mal à se mettre dans le peau de ces personnes qui vivent un enfer. Quant à l'histoire, on y croit. Magniifique !!!
Ce film est magnifique même s'il est dur, puisqu'il évoque la vie à Kaboul sous le régime des talibans... L'histoire est belle et j'ai beaucoup aimé cette succession d'aquarelles qui permettent de bien se représenter la vie en Afganistan. Ce régime est atroce en particulier pour les femmes qui ne sont pas considérées comme des êtres humains à part entière... .On se réjouit de vivre en France, en particulier lorsqu'on est une femme. Un film à voir absolument
"Kaboul est devenue l'antichambre de l'au-delà. Une antichambre obscure où les repères sont falsifiés ; un calvaire pudibond ; une insoutenable latence observée dans la plus stricte intimité." Tels étaient les mots de Yasmina Khadra au début de son livre publié en 2002. Quelque quinze ans plus tard, alors que les talibans ne règnent plus sur la capitale afghane mais constituent toujours une terrible menace, deux femmes, Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec, ont le courage d'adapter au cinéma le roman de l'écrivain algérien, véritable dénonciation du fanatisme religieux et des pires atrocités qu'il engendre. Et qui plus est sous la forme d'un dessin animé, genre traditionnellement réservé au divertissement. On sait toutefois que des films d'animation ont constitué de véritables réussites tout en abordant des sujets hautement sensibles ('Persépolis" ou "Valse avec Bachir" pour ne citer que deux des plus célèbres). Le film de Zabou Breitman se situe donc dans cette lignée ambitieuse et exigeante dont la trame est alimentée par les incessants conflits du Proche et du Moyen Orient. L'histoire, on la connaît : un jeune couple est uni par un amour très fort jusqu'au jour où tout bascule dans l'horreur et où la femme est tenue pour responsable de la mort de son compagnon, emprisonnée et condamnée à mort. De son côté, un gardien de prison voit son épouse lentement dépérir et s'acheminer vers une mort prochaine : or il devra surveiller la prisonnière injustement détenue. Le roman de Yasmina Khadra avait bouleversé à sa sortie les lecteurs par la violence et le réalisme déployés. Eléa Gobbé-Mévellec, déjà connue pour son travail de graphiste dans "Le prophète" ou "Le chat du rabbin", opte cette fois pour un dessin aquarelle aux teintes délicatement claires et nuancées. On peut du reste trouver que le décalage entre la douceur du trait et du pinceau et la réalité évoquée est choquante là où l'on s'attendait à une violence de tous les instants et donc à un dessin expressionniste et à des couleurs criardes. Mais c'est sans doute la force paradoxale de ce film que de rendre compte d'un univers insoutenable sous un semblant de légèreté. Là réside la profonde originalité du film dont on appréciera par ailleurs la bande son et tout particulièrement les voix d'acteurs et d'actrices de grand talent dont Hiam Abbas, Simon Abkarian, Swann Arlaud et Zita Hanrot. Or, au-delà de simples voix prêtées à des personnages dessinés, la réalisatrice a exigé de ses acteurs un engagement total au point qu'ils ont dû jouer costumés et même parfois armés comme le sont les personnages du film, de sorte que c'est à une véritable captation de mouvements que le film doit son caractère profondément émouvant et humain malgré la lenteur imposée. C'est dire l'extrême exigence de Zabou Breitman qui, unie à la qualité esthétique du travail d'Eléa Gobbé-Mévellec, constitue un véritable tour de force dans l'univers du dessin d'animation.
Un dessin animé pour dénoncer les dérives extrémistes d'une religion. Une expérience originale qui provoque réflexions et émotions. L'intrusion d'une dérive religieuse dans la vie d'un jeune couple d'afghans à Kaboul. L'insupportable privation des plaisirs de la vie provoque une chaîne de réactions jusqu'à l'imparable. La poésie de l'œuvre et l'incroyable beauté des dessins emportent certes le spectateur dans une réalité violente et étouffante mais avec des lueurs d'espoir au bout du cauchemar. Malheureusement, ce pamphlet ne convaincra que les convaincus. Les autres n'iront pas….
Une hirondelle ne fait pas le printemps. Voilà une production trop franco-française, plein de bonnes intentions, innovant dans la forme à partir d'un livre reconnu d'un auteur de qualité. Utiliser le dessin pour adoucir la cruauté d'un régime despotique dirigé par des fanatiques, pourquoi pas? Le résultat est plaisant à voir malgré la violence des comportements. Seulement l'essai de Breitman reste un peu trop intellectuel, tourné avec des copains et sur un sujet sans risque. L'émotion ne passe que rarement, les talibans sont des méchants, les autres sont des gentils, et au milieu chacun se débat comme il peut pour survivre. Ce thème est universel: comment chacun d'entre nous se comporterait-il sous un régime fasciste? Quelle réponse avons-nous à apporter au chaud depuis notre hexagone bien protégé du malheur? Comparaison n'est pas raison, mais on ne peut s'empêcher de repenser à Syngue Sabour, tourné par un afghan, sur son pays et la vie des femmes en burqua. Cinéma1-septembre 2019