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Dora M.
67 abonnés
501 critiques
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3,0
Publiée le 8 janvier 2022
En 1998, Kaboul est occupée par les Talibans. Le film d’animation suit deux couples : Mohsen (voix de Swann Arlaud) et Zunaira (voix de Zita Hanrot) sont jeunes, modernes, ils ne partagent pas les idées des Talibans et rêvent d’un avenir meilleur pour leur pays ; Atiq (voix de Simon Abkarian) est gardien de la prison pour femmes, il vit avec sa femme Mussarat (voix de Hiam Abbass) qui est gravement malade. Les dessins sont magnifiques, les personnages ressemblent même physiquement aux acteurs qui leur prêtent leur voix, ce qui est une bonne idée. Le sujet est toujours malheureusement complètement d’actualité, c’est très intéressant et glaçant, d’autant que l’ambiance est très réaliste et le film prend le temps de montrer le lieu, l’atmosphère, le quotidien à Kaboul. En revanche, le scénario présente quelques incohérences parfois ou événements peu probables ou illogiques (par exemple l’énervement de Zunaira contre son mari alors qu’il ne lui a pas encore expliqué ce pourquoi il culpabilise depuis quelques jours). De plus, je n’ai pas toujours trouvé juste l’interprétation des acteurs, j’avais parfois l’impression d’entendre la lecture d’un texte au lieu d’un réel dialogue interprété (en particulier pour les dialogues entre Atik et son épouse).
L'histoire ne réserve aucune véritable surprise, et n'apporte pas d'éclairage neuf sur la domination des Talibans en Afghanistan. Pour autant, 'Les Hirondelles' reste un film d'animation émouvant, agrémenté de beaux dessins.
Adapté du roman de Yasmina Khadra, le film Les hirondelles de Kaboul, sorti en 2019, est une réelle pépite. Les réalisatrices, Zabou Breitman et Éléa Gobbé-Mévellec, reçoivent d’ailleurs le prix du meilleur long-métrage en animation lors de la cérémonie des César en 2020. Les hirondelles de Kaboul relate l’histoire de deux couples qui vivent sous le régime des Talibans après la prise de Kaboul. Le premier couple, Zunaira et Mohsen, sont deux jeunes universitaires qui ne supportent plus l’autorité instaurée par les Talibans et rêvent d’enseigner dans une école clandestine. Le second, Mussarat et Atiq, suivent davantage les règles des Talibans. Atiq s’occupe de sa femme gravement malade, mais ne ressent plus aucune émotion jusqu’au jour où une jeune femme arrive dans la prison où il travaille. Le destin des deux couples finira alors par se rejoindre… Faisant directement échos à l’actualité, ce long-métrage est intéressant car il permet d’en apprendre davantage sur l’Histoire de l’Afghanistan, mais surtout sur les conditions de vie des Afghans lors la première prise de Kaboul par les Talibans. Les conditions de vie passées, étant semblables aux conditions de vie actuelles, engendrent une prise de conscience du retour en arrière, provoquée par cette seconde prise de Kaboul, pour la population et pour les droits de la femme. Réalisée grâce à la technique de l’animation et faisant penser à la technique de l’aquarelle, ce long-métrage semble des plus originaux et le choix des plus judicieux, car certains faits auraient pu être choquants en prise de vue réelle.
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18 103 critiques
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1,5
Publiée le 18 août 2021
Si le film de Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec est plutôt réussi visuellement. Le dessin à base d’aquarelle m’ayant beaucoup rappelé celui du magnifique Ernest et Célestine. Le film d'animation est en revanche très programmatique et convenu dans sa narration ce qui n'est très excitant pour le spectateur. Avec un pur scénario filmé comme si on avait seulement fait un effort plastique pour transposer tel quel le roman de Yasmina Khadra. Ce n’est pas toujours très subtil et loin s’en faut dans cette histoire. Bref deux réalisatrices surestimées le gros du mérite revient donc à la seconde pour la conception graphique du film d'animation...
Un très beau film d'animation réalisé par Zabou Breitman. Elle nous offre de belles images, des dialogues acerbes, des scènes chocs et une histoire aussi belle que triste et désolante. Kaboul, il y a 20 ans ; dans une ville dévastée, dominée par les extrémistes religieux, Zunaira aime Mohsen. Elle rêve d'un futur ou elle pourra l'embrasser dans la rue, avoir une vraie maison, enseigner à l'Université ; un futur lointain où ils seront libres. Pour être heureux, vont-ils fuir la doctrine islamiste ou rester et se battre de l'intérieur pour trouver une lueur d'humanité ? Tel est l'un des sujets de ce film, Adapté du roman de Yasmina Khadra
Adaptation du roman de Yasmina Khadra, « Les hirondelles de Kaboul » est un film dont on ne sort pas indemne. Il met en parallèle le parcours de deux couples dans le Kaboul de la fin des années 1990 : d’un côté Atiq le geôlier de la prison pour femmes et son épouse Mussarat atteinte d’une maladie incurable forment un couple conventionnel, d’âge mur, qui porte le fardeau de l’histoire et la détresse de l’Afghanistan sur ses épaules, de l’autre Mohsen et Zunaira, couple moderne, beaucoup plus jeune, qui aspire à la liberté d’expression que leur confère leur statut de professeurs et est prêt à se battre pour assurer un futur meilleur à son pays. A travers le destin croisé de ces deux couples, « Les hirondelles de Kaboul » restitue avec beaucoup de justesse l’atmosphère de néant et de peur qui régnait dans Kaboul sous le règne des talibans. La ville y est décrite comme un amas de ruines et de bâtiments abimés par vingt années de guerre, où les milices au service des Taliban règnent en maitre, où toute expression culturelle et artistique a été annihilée et où aucune considération n’est accordée aux femmes. L’histoire de l’Afghanistan est évoquée en filigrane tout au long du film que ce soit à travers les souvenirs de leur guerre contre les Soviétiques que se remémorent d’anciens Moudjahidines ou à travers l’évocation de la vie universitaire et intellectuelle qui existait à Kaboul avant la prise du pouvoir par les talibans. En adaptant le roman de Yasmina Khadra sous la forme d’un film d’animation plutôt que sous celle d’un long métrage classique, Zabou Breitman a pu multiplier les détails permettant de mieux retranscrire le vide de cette période troublée : gamins désœuvrés, chiens errants, femmes uniformément dissimulées sous la même burqa bleue… Le choix de l’aquarelle plutôt que celui d’un graphisme standard apporte beaucoup de réalisme et donne une touche esthétique supplémentaire à l’ensemble, que viennent renforcer les différents jeux de lumière magnifiquement amenés par Eléa Gobbé-Mévellec. Le film met habilement en avant deux thématiques fortes auxquelles il apporte à chacune une réponse à travers un message d’espoir. La première des deux thématiques est liée au conditionnement de l’homme par son milieu : en quoi un régime aussi obscurantiste que celui des talibans peut-il laisser un soupçon d’humanité et de présence d’esprit aux sujets qu’il gouverne ? Sinon comment expliquer qu’un intellectuel comme Mohsen soit amené de son plein gré à participer à une lapidation ? Et comment comprendre l’incapacité d’Atiq à exprimer la moindre émotion y compris lorsqu’il s’agit de panser ses blessures de guerre ? Seule la beauté de Zunaida et, avec elle, ce que la jeune femme représente parviendront à le subjuguer et à le transformer en un homme sensible capable de prendre des risques inconsidérés. La seconde thématique renvoie à l’opposition entre révolte et résignation, dilemme que soulevait dans un registre similaire Mounia Meddour dans « Papicha » : faut-il préférer la première à la seconde ? Atiq et Zunaira sont amenés à réfléchir à la question à plusieurs moments du film : prendre le risque de rester à Kaboul et d’essayer de transformer l’Afghanistan de l’intérieur ou considérer que toute forme de révolte est d’ores et déjà vouée à l’échec et se resigner à fuir le pays ? La dernière scène du film apporte la réponse de Zunaira. Ces deux messages d’espoir que nous délivrent le film au moment de son épilogue sonnent comme le chant des hirondelles annonçant le printemps. Malheureusement le vrai printemps n’est pas encore arrivé à Kaboul. Après plus de quinze ans d’intervention américaine et la mise en place d’élections démocratiques, l’Afghanistan reste un pays où le chaos, la misère et la tentation de l’exil sont la norme. Le rôle des femmes y est toujours aussi réduit et l’espace d’expression d’une Zunaira quasi inexistant.
Film d’animation aux belles images aquarellées, contrastant ingénieusement avec la violence des talibans. Une charge frontale contre l’intégrisme musulman avec en prime un scénario intéressant.
Les Hirondelles de Kaboul est un très bon dessin animé. Le film est une réussite tant sur le plan de l'histoire que sur le plan esthétique. Les qualités visuelles du dessin animé sont indéniables et il y a une vraie patte artistique. L'histoire est tout aussi marquante, décrivant malheureusement une réalité pour les populations qui sont tombées sous le joug des islamistes. Toutes formes de bonheur et de libertés y sont proscrites et la sensation d'étouffement est palpable. Si la critique de l'islamiste peut paraître facile (difficile de ne pas tomber dans le manichéisme dans ce genre d'histoire), elle n'en est pas moins efficace. Très bon film. Ce ne sera peut-être pas le meilleur film du genre, mais il est impeccable en tout point.
Une poignante histoire d’amour et d’émancipation dans un monde, pourri par l’intégrisme religieux et l’intolérance, où elles sont impossibles. Elle est servie par un style et une animation soignés. Un film juste et touchant.
Afghanistan, été 1998. Kaboul est aux mains des talibans, les prisons pleines à craquer, les femmes asservies, et la terreur règne sur une ville qui suffoque sous la chaleur et le poids de l’obscurantisme. Atiq est gardien de prison. Il s’inquiète pour sa femme gravement malade que ses camarades lui conseillent pourtant d’abandonner à son sort. Mohsen est un professeur d’Histoire qui rêve, avec son épouse Zuniara, d’aller enseigner dans une école clandestine. Dans le foyer d’Atiq, les mots sont rares et tranchants, et le cancer gangrène l’atmosphère déjà pesante. Chez Mohsen et sa femme, on dessine sur les murs et on écoute de la musique en se moquant doucement de celle loi absurde qui oblige les femmes à se soumettre et à porter le tchadri, ce voile intégral duquel seuls dépassent les yeux, des yeux trop souvent témoins de lapidations injustifiées et de scènes de torture.
Ce sont donc ces personnages que l’on va suivre pendant une heure vingt, et c’est dans cette ville de répression et de violence omniprésente que se déroulera cette adaptation de l’oeuvre de Yasmina Khadra. Très rapidement, la magie opère, et le spectateur est transporté par la beauté des aquarelles d’Éléa Gobbe-Mevellec. La musique ne gâche rien à l’esthétisme d’un film dont on reconnaîtra facilement la qualité graphique, et qui mêle douceur et poésie aux pires atrocités.
On touche ici à l’un des points forts des Hirondelles de Kaboul : le film n’est jamais excessivement démonstratif, et préfère la suggestion à la démonstration appuyée. Sa force réside ainsi dans ses détails - un dialogue, le comportement ou le geste insensé d’un personnage - souvent plus pertinents et révélateurs que des scènes de violence gratuite. On appréciera aussi le fait que si la domination des femmes est une des clés de voûte du film, les hommes ne sont jamais montrés comme des bourreaux sans coeur. Mais si poésie et esthétisme servent le film et son message, on pourra en revanche regretter certaines simplifications abusives. L’islam par exemple, n’est montré que dans son aspect le plus radical, à travers les prêches enflammées d’imam fanatiques. De même, le film de Zabou Breitman est peut-être trop court pour que les personnages échappent à une certaine superficialité et que l’intrigue (qui reste très simple et surprend peu) puisse de développer pleinement et s’achever dans un dénouement qui aurait gagné à surprendre ses spectateurs.
Un film au plaisir esthétique indéniable, qui mêle habilement douceur et violence, mais aurait peut-être pu faire encore mieux dans la narration et le travail sur les personnages. Quoi qu’il en soit, on sort tout de même charmés par cette petite trousse esthétique, et bouleversés par ce conte poétique moderne et tristement réaliste, surpris malgré nous que de telles atrocités puissent encore exister. Un beau film à montrer aux enfants.
Un film très humain qui dépeint parfaitement la situation en Afghanistan à la fin des années 90. Une fresque sociale d'une société qui se cherche meurtrie par la guerre et la violence. De magnifiques dessins épurés accentuent un peu plus la complexité de la situation. La religion et la violence prennent le pas sur l’humanité des personnages. Malgré une certaine lenteur, un sujet déjà traité à de nombreuse reprise et un certain manque de profondeur, cette œuvre intimiste est belle et touchante.
Il est important pour tout cinéphile digne de ce nom de ne pas voir que du divertissement facile et de temps à autre d'aller se cultiver avec des œuvres plus intimistes et Les hirondelles de Kaboul en est un parfait exemple.
Triste et grave sont les deux maitre-mots de ce long-métrage intelligent.
Le destin de deux couples qui s'entrecroisent à Kaboul aux mains des Talibans. En forme de plaidoyer contre l'intégrisme, un film d'animation épuré et poignant, un peu lent au début, mais à la fin juste sublime.
Ce n’est pas moi qui me plaindrai du fait que l’idée de passer par l’animation pour raconter une histoire “sérieuse” commence à faire son chemin en Europe mais ‘Les hirondelles de Kaboul’ arrive peut-être un peu tard car le best-seller de l’auteur algérien Yasmina Khadra affiche presque vingt ans d’âge et depuis lors, on en a vu passer des oeuvres aux atmosphères orientales, qui cherchent à édifier et à mettre en garde contre la tentation obscurantiste tout en rappelant que la religion, ce n’est pas ça ou au contraire, que c’est tout à fait ça mais que les gens, non. Ceci dit, pour moi qui ai négligé de la lire, l’histoire reste belle, avec ces quatre destins qui se croisent dans la capitale afghane sous domination talibane, et ces êtres qui ne demandaient qu’à vivre, à rire, à aimer au lieu de survivre en essayant de ne pas finir broyés par la barbarie intégriste. Visuellement, c’est classique mais agréable : trait épuré tendance Ligne Claire, couleurs désaturées, décors tout juste esquissés,...sur le forme comme sur le fond, ‘Les hirondelles de Kaboul’ reste assez inattaquable. Un petit regret ? Hé bien, oui, quand même. Ces dernières années, j’ai vu défiler la jolie mais bordélique adaptation animée du ‘Prophète’ de Khalil Gibran, ou le non moins intéressant ‘Parvana’ dédié à une petite fille des rues de Kaboul et ces films, visuellement, thématiquement, proposaient une vision de l’obscurantisme islamique plus ou moins édulcorée, en tout cas accessible aux jeunes spectateurs. Dans son approche esthétique, dans le choix de ses personnages, dans quelques scènes cruelles et dans l’importance accordée au désir, féminin comme masculin, , il est évident que ‘Les hirondelles de Kaboul’ se destine prioritairement à un public adulte. Privé de l’obligation de passer sous silence certains éléments, on aurait pu espérer quelque chose de plus audacieux sur la forme comme sur le fond, plutôt que ce classicisme un peu frileux...qui, je le répète, n’enlève rien à la bonne tenue générale d’une oeuvre qui s’adresse par essence au grand-public