J'ai beau essayé : depuis « Se souvenir des belles choses », Zabou Breitman réalisatrice, je coince. Certes, on ne peut lui reprocher sa volonté de parler de l'humain, et il y a toujours quelques scènes réussies, les sujets portés méritant toujours un minimum d'intérêt. Mais bon, il suffit d'oser quelques comparaisons, et cela devient tout de suite beaucoup plus problématique : en l'occurrence, il y a un monde entre « Les Hirondelles de Kaboul » et « Parvana », sorti un an plus tôt. N'ayant lu le livre, je ne saurais écrire s'il s'agit d'une bonne adaptation, mais d'emblée, j'ai eu du mal. Ces deux récits racontés parallèlement, l'un pas mal, l'autre pas extra, se combinent difficilement, empêchant toute fluidité ou rapprochement. De réelles difficultés à s'intéresser au personnage d'Atiq, certes ambigu car à la fois représentant d'une religion intolérante tout en ayant certains doutes, des tourments intérieurs, mais la manière dont il est écrit pose problème. Plus intéressant, le couple d'amoureux épris de liberté dans un pays en esclavage les femmes et le droit de penser autrement, mais ayant du mal à apparaître original, leurs tourments apparaissant presque banals. Je trouve ça dommage car la question de la société afghane aux mains des talibans depuis maintenant bien trop longtemps est un sujet important, on ne peut plus d'actualité. Encore faut-il lui apporter une personnalité, un regard différent, ce qui n'est clairement pas le cas ici. Certes, le dessin n'est pas sans un certain charme, se distinguant un minimum de la banalité numérique ambiante pour un trait relativement délicat. Le fait d'avoir choisi de représenter les protagonistes par les comédiens les doublant, notamment Simon Abkarian, Hiam Abbass et Swann Arlaud (c'est nettement moins flagrant pour Zita Hanrot) est également une assez jolie idée. J'avoue d'ailleurs que dans la dernière ligne droite, j'ai été un peu plus réceptif aux enjeux, le rapprochement des deux destinées donnant un certain sens aux événements pour justifier cette démarche. Insuffisant, à l'image d'un dénouement se voulant sans doute être une surprise, ce qu'il n'est absolument pas. Après, bien sûr que ce n'est pas moche. Difficile de rester totalement insensible. Mais c'est aussi ça le problème : alors qu'il y avait matière à offrir une belle œuvre romanesque, montrant dans toute sa complexité le quotidien insoutenable de presque toute une population, cela reste tiède, maladroit, peu impliquant, loin de la puissance émotionnelle que j'avais ressenti devant « Parvana », infiniment plus délicat, équilibré, notamment dans son écriture. Décevant.