Forcément, Valeria Bruni Tedeschi doit avoir ses adeptes, que ce soit en tant qu’actrice que de réalisatrice, sinon, sa carrière se serait arrêtée depuis longtemps. Certes, un petit tour vers les sites qui donnent des notes montre qu’elle est beaucoup plus appréciée par la presse, chez qui, manifestement, « elle a la carte », que chez les cochons de payants que sont les spectateurs, mais n’empêche, "Les estivants" est bel et bien son 4ème long métrage de fiction destiné aux salles de cinéma. Un film présenté hors compétition à la dernière Mostra de Venise.
Et voilà Valeria Bruni Tedeschi qui repart sur une fiction qui consiste à nous raconter sa propre histoire et celle de sa famille. Après tout, pourquoi pas, certaines, certains le font avec talent ! Mais quand, comme c’est le cas dans "Les estivants", tout est d’une lourdeur infinie, sans aucun recul, le nez dans le guidon, quand les personnages sont tous caricaturaux et la plupart des scènes complètement improbables, sans qu’on arrive à savoir si c’est, ou non, volontaire, quand l’ensemble du film se révèle totalement affligeant, on a envie de crier : stop, Valeria, arrêtez de faire du cinéma, ou proposez nous autre chose. Après tout, les idées de départ du film qu’en cherchant bien on arrive malgré tout à deviner, étaient loin d’être inintéressantes : comment arriver à créer lorsqu’on est en plein drame personnel ? Où en sommes nous des rapports de classe lorsque des bourgeois parisiens folâtrent au milieu d’employés locaux ? Franchement, il y avait de quoi faire un beau film ! A condition, toutefois, de se montrer moins narcissique, moins prétentieuse.
On peut affirmer, sans grande crainte d’être contredit, que "Il est plus facile pour un chameau …", "Actrices" et "Un château en Italie", les trois précédents longs métrages de Valeria Bruni Tedeschi, n’entraient pas dans le cercle des chefs d’œuvre du cinéma, mais, tout étant relatif, ils étaient quand même largement supérieurs à "Les estivants". Dans ce film, tous les défauts de la réalisatrice sont présents à 200 % : lourdeur, prétention, narcissisme. Et, en plus, son jeu d’actrice, de plus en plus stéréotypé, de plus en plus insupportable. Pour terminer, Valeria Bruni Tedeschi aura droit à un message d’espoir : lorsqu’on touche le fond, on ne peut que rebondir !