On est plus d’un à fantasmer sur LA bonne idée. L’idée qui nous ferait gagner un maximum de pognon. L’idée qui ne donnerait jamais l’impression de travailler. L’idée qui permettrait de se la jouer cool, loin des contraintes horaires, loin des patrons, loin des adjoints aigris et mesquins. Une idée simple, toute bête mais qui vous ferait passer pour un génie ! Combien sommes-nous à nous pâmer devant une idée toute bête mise en application ? Combien sommes-nous à nous dire : « Pourquoi n’y ai-je pas penser ?! » Apparemment, avoir des idées simples toutes bêtes ce n’est pas donner à tout le monde. Encore moins à jacques. Jacques (Jean Dujardin) n’est pas Steve Jobs, il a eu beau s’enfermer dans un garage - eh oui il pensait que les garages pouvaient inspirer une idée géniale - rien ne lui est venu. Jacques se croit extraordinaire, au-dessus de la lie populaire. Seulement, Jacques galère et tout en galérant, il attache de l’importance au paraître. Jacques est surtout un loser-né. C’est un loser car il refuse d’accepter sa condition qu’il croit provisoire, parce qu’il manque tout simplement d’humilité. Tout est artificiel en lui. Le paraître est plus important à ses yeux. C’est aussi un parasite, un manipulateur. Perdu, il se réfugie chez sa soeur qui est confrontée à la dure réalité : le travail. Elle s’occupe d’un village Emmaüs dans les Pyrénées-Atlantiques. Là où des employés cabossés par la vie retrouvent un peu de dignité par le travail. C’est bien la première fois qu’un personnage incarné par Jean Dujardin me déplaît. Je n’ai pas aimé son personnage. Son discours est insupportable, toxique. Sans cesse je me disais que sa soeur Monique (Yolande Moreau) va lui rabattre le caquet. « I feel good » n’a rien de comparable avec « Ces municipaux : ces héros », navrant de débilité, daté. Certes, il ne faut pas comparer l’incomparable, mais je suis désolé d’insister, car à partir du moment où les Chevaliers du Fiel déclarent rendre hommage aux municipaux, que leurs intentions n’étaient pas de se moquer d’eux, il m’est difficile de ne pas confronter leur navet au film réalisés par Benoît Delépine et son compère Gustave Kervern. A aucun moment ils ne se moquent de cette communauté. Delépine et Kervern, EUX savent s’y prendre pour rendre hommage. Il est vrai que les comédies de Delépine et Kervern sont des comédies politiques. Si ce n’est pas toujours égal sur la durée, il reste que c’est un régal en terme de direction d’acteurs, de dialogues, de séquences insolites. Sans cesse, on est dans la réflexion avec eux (tout comme Albert Dupontel). A voir pour Jean Dujardin qui est un acteur gourmand, qui s’essaie et qui ne craint pas d’écorner son image. C’est un boulimique comme l’était Depardieu. Dernièrement « Le daim » prouve que Dujardin ne s’impose aucune limite et fait des choix très intéressants. En tout cas, pour mon bonheur.