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Yves G.
1 498 abonnés
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2,0
Publiée le 29 février 2020
Lara Jenkins (impressionnante Corinna Harfouch, une star en Allemagne quasiment inconnue de ce côté-ci du Rhin faute d'avoir tourné hors de son pays) a soixante ans aujourd'hui. C'est encore une femme belle et élégante. Mais une vie de frustration l'a coupée du monde. Un professeur de piano tyrannique lui a fait renoncer à sa passion quand elle était en âge de devenir soliste. Elle a pris un poste administratif à la mairie de Berlin qui ne lui a apporté aucune joie et où elle ne s'est fait aucun ami. Son mari a divorcé et a refait sa vie avec une compagne plus jeune. Son voisin lui fait la cours ; mais elle repousse obstinément ses avances. Son fils est devenu un grand pianiste et donne ce soir son premier concert.
Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme. Lara Jenkins a le rythme et l'élégance d'un court roman de Stefan Zweig. Il en a aussi l'âpreté. Car Lara, l'héroïne, n'a rien de sympathique. Cette Prussienne glaciale et vipérine ne peut s'empêcher de décocher des piques autour d'elle et de repousser les mains qui lui sont tendues.
L'accumulation est lourde sinon lassante. D'autant que le scénario refuse toute facilité : aucun rayon de soleil ni happy end. On pense évidemment à "La Pianiste", l'affreux roman de la prix Nobel autrichienne Elfriede Jelinek, adapté par Michael Haneke avec Isabelle Huppert, les perversions sexuelles et le sadisme de son personnage principal en moins.
Je n'avais pas aimé "La Pianiste". Je n'ai guère plus apprécié "Lara Jenkins" qui m'a donné envie d'aller me pendre en sortant de la salle. Suicidaires s'abstenir !
Très beau portrait de femme, incapable de donner de l'amour et qui, après avoir été "démolie" à l'adolescence, démolit à son tour, dans une spirale mortifère qui semble inéluctable.
On savait Jan-Ole Gerster réalisateur brillant depuis son premier long-métrage Oh Boy. Lara Jenkins n'infirme pas le sentiment mais son cinéma semble tellement privilégier l'aspect cérébral, quelque part entre Haneke et Trier, qu'il en devient presque glacé et dénué d'émotion malgré la partition impeccable et impressionnante de son actrice principale, la très peu connue (en France) Corinna Harfouch. Le film suit Lara Jenkins durant une journée particulière, celle de son 60ème anniversaire, spoiler: et commence avec une scène où avant même de faire connaissance avec la susdite, celle-ci est à deux doigts de disparaître pour de bon de l'écran. C'est clair : Gerster n'est pas là pour amuser la galerie S'ensuivent tout un tas de pérégrinations de la sexagénaire dans Berlin spoiler: alors que son fils va peut-être accéder à la gloire, à l'issue d'un concert consacré à sa première composition . Lara ne s'aime pas et n'est guère appréciée des autres, elle est froide, cassante, péremptoire ... D'où vient ce caractère acariâtre spoiler: jusqu'à cette jalousie envers son fils ? Le film prend son temps pour nous donner la réponse définitive qui, il est vrai, donne lieu à une dernière scène spectaculaire, enfin porteuse d'émotion. C'est entendu, Gerster est très doué, son film à combustion lente est excellemment écrit et dirigé mais il y a, comme souvent chez certain cinéaste autrichien, l'impression d'être manipulé avec la révélation d'éléments qui auraient pu être dévoilés bien plus tôt. Mais dans ce cas, il n'y aurait pas eu ce jeu intellectuel et un peu cruel qui consiste à décortiquer une âme égarée et à évoquer une vie ratée faute d'avoir eu la clairvoyance ou le courage de croire en son étoile.
Lara Jenkins (Lara en VO) est un film allemand. Et donc, je suis allé le voir. C'est donc l'histoire de Lara, fonctionnaire à la retraite, qui doit aller assister au concert de son fils pianiste et compositeur. Mais on sent très vite que Lara n'est pas forcément heureuse, pas forcément entourée. Et que sa relation avec son fils est pour le moins compliquée.
C'est un film sur la frustration. La frustration de cette femme qui n'a jamais réussi à s'accomplir en tant que pianiste. La frustration de ses rêves perdus, transférés sur les frêles épaules de son fils. La frustration du fils qui ne parvient jamais à satisfaire sa mère. Et ce qui va adoucir cette atmosphère pesante, c'est la musique.
Lara achète une vingtaine de places pour le concert de son fils et invite de nombreuses personnes à y assister. Chacune de ces personnes y passera un grand moment alors que les principaux intéressés resterons sur leurs frustrations. Frustration du musiciens qui ne recueillera jamais l'approbation de sa mère. Frustration de la musicienne ratée qui ne peut pas passer outre de sa carrière avortée.
Mais la frustration ne se limite pas à l'histoire malheureusement. Elle se traduit aussi dans la mise en scène de Jan-Ole Gerster qui abuse des plans fixes successifs, avec un montage mou, qui ne dynamise pas les choses. La caméra ne bouge jamais. Les scènes se succèdes calmement, les idées visuelles sont pauvres, hormis le soin apporté au cadrage. On appréciera juste de remarquer quelques babioles à l’arrière plan d'une scène, où l'on devine une figurine représentant Beethoven dans la chambre du musicien.
Toutefois, on appréciera la musique, le casting avec une intense Corinna Harfouch et un sensible Tom Schilling. Et puis, le final qui libère enfin la tension latente est la résolution qu'on attendait tous.
Magistral portrait d'une femme étouffée par sa propre ambition déçue qu'elle reporte sur un fils adoré, jalousé et torturé. Une belle réussite pour ce cinéaste qui s'affirme comme un maître outre-Rhin.
Une journée dans la vie d'une femme pleine de regrets de ne pas avoir eu de carrière de pianiste. C'est lent mais sensible. Qui d'elle où de son fils dépasse l'entourage et les réflexions ? Qui est le plus fort ? Rater, c'est ce qui le plus courant dans une vie... 3,2/5
Film psychologique très intéressant, entre la mère qui n'a pas réussi à percer dans sa passion et qui est très amère et son fils qui lui a réussi dans le même domaine le piano... elle a une très grande influence sur son fils avec qui elle n'est pas très gentille.... Film prenant !
Voilà un film sec et efficace. Durant vingt-quatre heures, le réalisateur nous propose une promenade dans Berlin avec Lara Jenkins, nouvellement retraitée, ancienne fonctionnaire et mère d’un fils virtuose qu’elle a "indirectement" formé au piano. Jan-Ole Gerster nous brosse le portrait d’une femme sèche qui est passée complètement à côté de sa vie. Vingt-quatre heures suffisent pour la connaître. Mais la connaît-on vraiment ? Toujours est-il, nul besoin d’étirer l’histoire sur des mois des années. C’est à la fois aride et touchant grâce à la toute dernière scène. Belle et sobre prestation de Corinna Harfouch vue dernièrement dans la série "Deutschland 89". Quant à Tom Schilling, dans la peau de Viktor, discret mais très convaincant. J’ai eu plaisir à le voir après son touchant personnage dans « L’oeuvre sans auteur ». A voir en V.O si possible pour la langue allemande.
Admirable ! Proverbes 18:21 nous dit "La mort et la vie sont au pouvoir de la langue; Quiconque l'aime en mangera les fruits." et c'est tout à fait le résumé de cette histoire magnifiquement interprétée par Corinna Harfouch. J'ai beaucoup aimé ! Merci pour ce très bon moment !
L’héroïne ne sait pas vraiment comment elle a pu en arriver là, mais ce jour d’anniversaire ( 60 ans ) elle remonte les rues de sa ville, en même temps que son passé . Et tout s’éclaire peu à peu sur son passage, ces gens qu’elle n’aiment pas ou qui lui échappent, ses contrariétés du moment ou de toujours. Son fils , pianiste prodige se produit le soir même , mais l’évite. Son ex fait aussi barrage à sa volonté de comprendre en quelques heures ce qu’elle a détruit pendant plusieurs années. Le cheminement est complexe mais le réalisateur réussit parfaitement à dominer les tempéraments de ses protagonistes pour mieux formuler des caractères fermes, jamais définitifs. Ce qui conduit à ce flottement permanent de doutes et d’incertitudes qui jalonnent le parcours de Lara. Elle est jouée par Corinna Harfouch, sans reproche ! Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Belle surprise que ce "Lara Jenkins" (Lara en VO) où l'on peut suivre en quelque sorte le résumé de la vie de l'héroïne à travers la journée de son 60ème anniversaire. Jan-Ole Gerster nous sert un film atypique, oscillant entre répliques cinglantes et touches d'humour légères. Corinna Harfouch (que je ne connaissais pas) est formidable en mère toxique et un poil névrosée. L'émotion est au rendez-vousspoiler: jusqu'à la scène finale pour faire de cette œuvre un beau portrait de femme (avec une bande son française en plus).
24 heures dans la vie d'une femme. Dans la veine de cette littérature germanique dont le cinéma allemand est l'heritier, nous assistons au déroulé d'une journee très particulière. Filmé en plans fixes comme le regard de Lara Corinna ( une decouverte ) ce film distille lentement une émotion grandissante sans pathos, juste la vie de ceux qui sont passés à coté de leur vie. Ce n'est pas l'enfer, ce n'est pas le paradis, juste des erreurs, des fausses routes, des malentendus et la frustration sourde qui ne se dit pas. On ressort de ce film pas tres heureux, pas vraiment malheureux, juste songeur.. et moi, qu'ai je fait de ma vie?
Ce premier long-métrage de ce jeune réalisateur soudanais qui a également fait le scénario est bien réalisé. Il a été tourné au Soudan avec de très belles prises de vues. L'histoire est basée sur des croyances religieuses qui prévoit la mort à 20 ans d'un enfant. Le film nous permet de découvrir le Soudan avec ses traditions et ses croyances. Le scénario manque toutefois un peu d'ampleur et n'est pas forcément intéressant sur toute sa durée malgré la bonne qualité technique de la réalisation.