Mon compte
    Licorice Pizza
    Note moyenne
    3,7
    6201 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Licorice Pizza ?

    377 critiques spectateurs

    5
    47 critiques
    4
    98 critiques
    3
    94 critiques
    2
    73 critiques
    1
    46 critiques
    0
    19 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 029 abonnés 4 097 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 mai 2022
    La critique unanime s’accorde à dire que « Licorice Pizza », le neuvième film de Paul Thomas Anderson est de loin son plus enjoué et son plus débridé avec « Boogie Nights » (1997) et « Punch Drunk Love » (2002) qui remontent tous les deux à plus de vingt ans. Par la même, semble reproché en sous-texte au réalisateur le manque de spontanéité de ses derniers scénarios qu’il écrit toujours seul, très pointilleux concernant son statut d’auteur accompagné d’une volonté d’indépendance créative totale qui rend ses films un peu froids et parfois difficiles d’accès. En sus, le caractère très affirmé d’Anderson depuis ses débuts, jugé parfois comme l’expression d’une suffisance à peine voilée, n’a guère suscité une empathie que d’ailleurs il ne semble pas rechercher. Ce préambule établi, il est indéniable que « Licorice Pizza » ou littéralement « Pizza au réglisse », titre faisant référence à un magasin de disques vinyles des années 1970 situé à Los Angeles, entremêle harmonieusement une histoire d’amour juvénile échevelée avec un contexte social et politique prémonitoire que l’ensemble de la critique n’a pas vraiment relevé comme étant le message déterminant du film d’Anderson. Il faut dire que la prestation de Cooper Hoffman, le fils de Philipp Seymour Hoffman tragiquement décédé en 2014 et fidèle compagnon de route du réalisateur, conjuguée à celle d’Alana Haim repérée après qu’Anderson ait réalisé plusieurs des clips du trio musical que la jeune femme forme avec ses deux sœurs (présentes au générique), est tellement surprenante et attachante qu’elle peut occulter les questions que semble se poser le quinquagénaire ayant grandi dans la San Fernando Valley deux décennies après ses deux héros : « Comment diable a-t-on pu en arriver là en ce tout début de XXIème siècle ? », « Comment ceux qui ont vécu cette période comme Gary Valentine (Cooper Hoffman) et Alana Kane (Alana Haim) ont-ils pu ne rien voir des changements profonds que le capitalisme adossé à une technologie toujours plus envahissante leur faisait accompagner et promouvoir à leur insu ? ». En 1973, nous sommes juste après la fin du rêve hippie qui avait pris son envol sur la côte Ouest des Etats-Unis. La tuerie perpétrée par les séides de Charles Manson au 10050 Cielo Drive (la maison de Roman Polanski), le 9 août 1969 avait marqué comme un coup d’arrêt au rêve d’une vie meilleure détachée des préoccupations matérielles déjà trop présentes dans nos vies occidentales. En quatre courtes années, le marché avait repris sa marche en avant pour ne plus s’arrêter jusqu’au résultat que l’on connaît aujourd’hui. Par l’intermédiaire de ses deux fiancés qui ne cessent de se courir après sans jamais réellement s’attraper, « Licorice Pizza » montre par le menu comment le système prend par la manche tous ceux qu’il pense pouvoir être ses soldats zélés. L'informatique et les techniques de communication qui ne permettaient pas d’encore de tout encadrer et normer, laissaient pour quelque temps la place à une sorte d’artisanat débridé et bon enfant, donnant à Gary et à Alana l'illusion de croire que tout serait toujours possible à l’intérieur du rêve américain. Mais comme une rupture indicible au milieu du film, le premier embargo pétrolier laisse percer une once d’inquiétude dans le regard perplexe d’Alana plus âgée que le jeune chien fou qu’est Gary tout comme sa découverte de l’univers frelaté de la politique lui infligeant sa première grosse désillusion. Mais l’amour et la soif de vivre de leur vie naissante sont plus forts que tout qui les font avancer tête baissée vers des décennies moins réjouissantes. C’est donc un Paul Thomas Anderson nostalgique d’une époque qu’il a à peine connue mais aussi inquiet qui se demande comme Alana, dévalant les collines de Beverly Hills en marche arrière au volant d’un camion de déménagement, où se trouve la pédale de frein. Donc, un film pas si optimiste et débridé que ce qu’il montre en façade avec ses personnages qui courent dans tous les sens, ses musiques endiablées ou funky choisies par Jonny Grenwood de Radiohead et ses intermèdes drolatiques interprétés par Sean Penn, Bradley Cooper et Tom Waits. « Licorice Pizza » sera un de ces films à revoir dans quelque temps pour se demander ce qu’avait vraiment voulu y mettre son auteur que l’on sait fasciné par l’observation minutieuse des points de bascule de l’histoire petite ou grande de son pays. L’avènement du porno industriel dans « Boogie Nights », la naissance de l’industrie pétrolière dans « There will be blood » (2008), la décadence créative d’un grand couturier dans « Phantom Thread » (2017).
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    946 abonnés 4 866 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 26 janvier 2023
    Un long entre deux jeunes dans les années 70.
    A la base, ce n'est pas très vendeur, et quand on le regarde, ça nous laisse de marbre. Long, lassant et banal.
    On cherche à s'accrocher à une petite émotion mais elle ne viendra pas.....
    ConFucAmuS
    ConFucAmuS

    484 abonnés 928 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 janvier 2022
    Once upon a Time in...San Fernando ? Difficile de ne pas penser au dernier film de Quentin Tarantino en parcourant le nouveau Paul Thomas Anderson (neuvième long-métrage pour l'un et l'autre, étonnante coïncidence). Dans les grandes lignes, on est bien sur la même démarche : un coup dans le rétro pour se livrer à une rêverie introspective. L'un achevait sa virée fin des années 60, l'autre démarre la sienne au début des 70.

    Le soleil, les pattes d'eph', les restes du summer of love et de l'insouciance héritée de la décennie passée. Gary, adolescent (et comédien) rencontre Alana, de dix ans son aînée. Il tchatche, elle nargue et pourtant ils reviennent inlassablement l'un vers l'autre. Pendant combien de temps ? Difficile à dire, Paul Thomas Anderson malmène nos repères avec des ellipses pas très claires. Gardez en tête que l'important demeure ce "couple" mal assorti donc parfaitement irrésistible.

    Ce sont eux qu'on suit. Alors qu'ils courent de projets à projets, passant d'une opportunité à une autre. Et s'ils se lançaient dans le commerce des matelas à eau ? Et pourquoi pas se lancer dans le cinéma ? Pour terminer, un petit détour du côté de la politique ? Nous, on les regarde divaguer alors que les coups durs sont à un jet de pierres (le choc pétrolier, l'enlisement au Vietnam). On les regarde ouvrir rapidement le champ des possibles avant qu'il se referment derrière eux.

    Difficile à suivre ? Pas le moins du monde, ce n'est pas une course mais une paisible divagation. Le cinéaste se reconnecte avec son passé, mais il ne le fait pas égoïstement. Le travail de reconstitution est dément, la mise en scène cumule les longs travellings latéraux ou plans-séquences pour balayer les décors et paysages. Ce n'est jamais pensé comme une démonstration de force mais pour plonger son spectateur dans cette bulle seventies. Le tout est embelli par une photographie dont les teintes légèrement passées et le grain dans les scènes nocturnes font presque monter les larmes aux yeux.

    Le temps de cette romance solaire, Paul Thomas Anderson se paye aussi quelques petits plaisirs personnels. On croise un erzats du comédien William Holden (Sean Penn, excellent), tellement à l'ouest dans les 70's qu'il préfère rejouer ses rôles iconiques des années 50/60. On (re)découvre le jeune élu démocrate Joel Wachs, chaleureux et introverti. Enfin, on est initié à l'inénarrable Jon Peters (coiffeur pour stars et compagnon de Barbra Steisand), campé par un Bradley Cooper totalement déjanté.

    Où tout cela mène ? Est-ce le plus important ? Que le metteur en scène y aille en traînassant, en faisant des bonds, en marche avant ou en marche arrière (lors d'une surréaliste descente en camion), on en revient encore et toujours à eux, Alana et Gary. Comment faire autrement ? Cooper Hoffman, d'un naturel fabuleux, crève l'écran. Quant à Alana Haim, son charme et sa subtilité emportent tout sur leur passage.

    À la différence d'un Once Upon a Time in...Hollywood qui se voulait être la parenthèse enchantée d'une époque vouée au désenchantement, Licorice Pizza (du nom d'une chaine de magasins de vinyls dans le sud-Californie) n'a d'autre horizon que le plaisir simple d'un amour de jeunesse. D'un temps révolu, Paul Thomas Anderson extrait l'intemporelle légèreté d'un idylle fait de ces petits riens qui marquent une vie.
    lionelb30
    lionelb30

    392 abonnés 2 511 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 13 janvier 2022
    Film style indépendant américain difficile a juger. Les acteurs sont bien mais scenario difficile a croire et histoire qui touchera que les américains.
    Hotinhere
    Hotinhere

    437 abonnés 4 776 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 août 2022
    Une comédie romantique vintage et insolite, à l’ambiance hyper séduisante malgré quelques longueurs, portée par un couple d’acteurs débutants très attachant.
    Alasky
    Alasky

    294 abonnés 3 092 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 17 mai 2022
    Je ne peux pas qualifier ce film de navet car la photographie est cool, et la reconstitution seventies est réussie. Cependant la réalisation trop lisse, trop classique, et le scénario qui sonne creux m'ont fait passer deux heures interminables, et que dire du casting, les acteurs manquent cruellement de charisme. Ce film ne m'a pas du tout emballée.
    Santu2b
    Santu2b

    219 abonnés 1 785 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 décembre 2022
    Rarement un cinéaste aura eu une carrière aussi inégale que celle du talentueux Paul Thomas Anderson. Son précédent film, "Phantom Thread", avait confiné au génie. On en peut en revanche pas en dire autant sur son nouveau "Licorice Pizza". Plus léger, ce film choral se rapproche davantage des premières années du réalisateur de "Magnolia" ou "Punch Drunk love". On y suit la trajectoire de deux adolescents au coeur de l'Amérique des années 1970. Comme dit, le résultat est plutôt inégal ; si certains passages sont drôles, les longueurs se font quand même ressentir à plusieurs reprises. Certes, les apparitions éclair de Sean Penn ou Bradley Cooper sont jouissives mais ne suffisent pas à transcender. En somme, "Licorice Pizza" est une parenthèse honorable mais moins ambitieuse et colossale que ceux qui restent ses meilleurs films, à savoir "There will be blood" et "Phantom Thread".
    Cinévore24
    Cinévore24

    304 abonnés 612 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 janvier 2022
    Alana, 25 ans, et Gary, 15 ans, se rencontrent, se tournent autour et cherchent à se faire une place dans l'Amérique des 70's.

    Quelque part entre "Almost Famous" et "Once Upon a Time...in Hollywood", ce "Licorice Pizza" ressemble à une sorte de parenthèse enchantée dans la filmographie de Paul Thomas Anderson.
    Une histoire nous parlant un peu différemment du rapport humain et amoureux, dans sa simplicité comme dans son ambivalence, tout en y convoquant des images célèbres du passé (Jack Holden, Jon Peters) dans des rencontres pour le moins inattendues et parfois totalement absurdes (dans le bon sens du terme bien sûr), faisant se résonner fiction et réel.

    Une œuvre nostalgique et insouciante, parfois immature parfois touchante (à l'image de son duo principal), jonglant entre l’intimisme et le désordre qui entoure nos personnages, et accompagnée d'une très belle photographie et d'une BO entraînante.

    Un film qui ne figure pas forcément parmi les PTA les plus marquants à mes yeux, mais une sorte de respiration légère et romantique, une belle petite bulle mélancolique et énergique à la fois.

    Un film qui inaugure l'année 2022 de manière aérienne, et un film qui donne envie de tomber amoureux, encore et encore. 7,5/10.
    2985
    2985

    230 abonnés 939 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 30 mars 2022
    Après le visionnage de Licorice pizza, on se demande qu'est-ce qu'on vient de voir. Le film de PT Anderson ne propose rien d'intéressant et ne mène absolument nul part malgré les nombreuses intrigues qu'il met en places, s'en jamais arrivé à l'aboutissement d'une de ceux-ci. Amourette avorté entre un ado de 15ans et une fille de 25 ans, ils passent tout le film à se tourner autour s'en jamais s'avouer leurs sentiments ni même les assumer, alors qu'ils passent leurs temps à se mater. Ensuite on suit leurs aventures de vendeurs de matelas, de campagnes électorale, d'acteurs, d'histoire de flippers pour aucune finalité, de plus pour un gamin de 15ans même débrouillard c'est un peu abusé la facilité avec laquelle il monte ses affaires. Le cameo de Sean Penn ne sert strictement à rien et n'apporte aucun plus au scénario à part le remplir d'encore plus de vide, celui de Bradley Cooper l'es tout autant en un peu plus drôle. Bref clairement pas transcendant.
    bobmorane63
    bobmorane63

    158 abonnés 1 902 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 juillet 2022
    Une comédie romantique drole et d'une époque nostalgique des années 60/70 réalisé et écrit avec inspiration par Paul Thomas Anderson !!
    Quand je vois le début du film se passant dans un lycée avec la rencontre des deux personnages principaux, je me dis "Aie, encore un Teen-Movie !" mais plus ça avance, plus ça devient intéressant avec le garçon connaissant des célébrités, elle Juif voulant ètre actrice, à des situations hilarantes comme les scènes avec le réalisateur et sa moto ou l'assistant de Barbra Streisand et la livraison de lits qui est a hurler de rire. Ce n'est pas qu'une comédie, il y a des choses moins droles. Ce qui faut saluer, c'est la mise en scène de Paul Thomas Anderson qui nous entraine dans une autre époque avec les superbes bandes sons de radio de cette période là et on est plongé dedans cet univers. De très bons dialogues hilarantes et parfois piquantes. Puis, un duo de jeunes comédiens composé d'Alana Haim et Cooper Hoffman qui sont excellents et révélateurs. Ajoutons cela les seconds roles remarqués de Sean Penn, Bradley Cooper ou Tom Waits plus les autres moins connus. J'ai passé un bon moment.
    Ewen Blake
    Ewen Blake

    136 abonnés 1 170 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 15 mai 2023
    C'est l'histoire d'une histoire d'amour qui ne filme pas l'amour, seulement ses symptômes les plus laids : l'utilisation de l'autre et la jalousie.

    - Cette critique contient des spoilers -

    Je n'ai pas compris Licorice Pizza, trop riche et trop peu didactique pour moi.

    Je n'ai pas cru dans son étrange duo et encore moins dans leur histoire d'amour. Je ne suis pas rentré tout court dans une histoire aux scènes invraisemblables auxquelles je n'ai trop souvent rien compris (mention spéciale au resto japonais). Même le titre je viens juste de le comprendre, comme il désigne un magasin de musique, j'imagine que la pizza au reglisse représente simplement... un vinyl.

    LE STYLE PTA
    Quand on regarde Paul Thomas Anderson, on sait que les liens scénaristiques ne se dénouent jamais et que les situations vont rester en suspens, ne pas se résoudre. Cela n'empêche pas d'être déstabilisé devant un scenario qui balance des idées dans tous les sens sans les utiliser.


    LOS ANGELES, L'AMERICAN DREAM, LES SEVENTIES
    Au-delà des incohérences sur lesquelles je reviendrais, il y a beaucoup de choses qui m'ont gêné dans le récit. Déjà le cadre : le San Fancisco des années 70. Je n'ai aucune affection particulière ni dans cette période, ni dans cette ville régulièrement sacralisées par de vieux bourgeois, producteurs et réalisateurs hollywoodiens qui nous déversent leur vision nostalgique et fantasmée d'un âge d'or qui n'intéresse qu'eux... ou presque. Par chance, les critiques cinéma ont le même âge et la même sensibilité pour leurs années de jeunesse.

    Il y a aussi l'héroïsation du pognon étalé à profusion sur une table, et avec lui celui, tellement contemporain, de l'entrepreneur. Même l'échec de l'entreprise de matelas gonflable n'est jamais filmé négativement. Au contraire, son dernier coup est d'un "panache" dingue puisque Gary tient tête à Bradley Cooper, vandalise sa baraque et fracasse sa voiture.

    Cet apologie du business et du rêve américain se traduit aussi par la personnalité du héros : le gamin sous éduqué mais avec un aplomb dingue qui flaire les bons coups vient "sauver" de sa vie miteuse une photographe ratée vivant encore chez son père.

    PTA filme l'hypocrisie des castings de recrutement et n'en réalise presque plus lui-même. Les bourgeois n'étant jamais aussi bien servi que par eux-mêmes, il a donné son premier rôle (au mérite) au fils d'un ami : Philip Seymour Hoffman. Il révèle d'ailleurs dans une interview que ce dernier s'est ridiculisé lors de ses débuts. Cela ne l'empêche pas de trouver sa prestation "amazing".


    DES PERSONNAGES ET UNE HISTOIRE (D'AMOUR) INVRAISEMBLABLES
    Commençons par le politicien car il est vraiment caricatural. Je ne sais pas si c'est un problème de performance d'acteur ou de construction de personnage (probablement les deux) mais il m'a suffit de le voir marcher pour savoir qu'il n'avait aucune chance, de le voir expliquer laborieusement pourquoi il n'avait pas de copine pour comprendre qu'il n'avait pas la stature d'un homme politique et de le voir oublier ses clefs et son portefeuille pour confirmer que Joel Wachs était une création scénaristique invraisemblable qui ne pouvait exister que dans un film. Mais l'étrangeté de cet homme n'est rien comparé à notre couple : la seule authenticité de Licorice Pizza vient du physique de ses vedettes : Gary a de l'acné et Alana n'est pas un avion de chasse. Ca fait du bien.

    Seulement le gamin de 15ans se comporte comme un business man de 30 et Alana qui en a 25 comme une gamine de 12. Les dialogues alternent entre une justesse bluffante et un surréalisme absolu : tu ne peux pas à la fois ne pas aborder le sujet de la religion avant d'amener ton petit copain chez toi (surtout si tu es juif, surtout si à 25 ans ton père te traite comme une ado, surtout dans la famille d'Alana) et si tu le fait tu ne peux pas avoir sa réaction outragée "you're circumcised, so you're A FUXXXING JEW". C'est juste pas crédible, on y croit pas.

    On a aussi ce premier date surréaliste dans un resto huppé. Gary, 15 ans ouvre la conversation avec un "What's your plan ?" QUI demande "quels sont tes projets ?" à son crush ? Personne et certainement pas un gamin de 15 ans. Le nombre de conversation et scènes invraisemblables m'ont vraiment empêché de croire dans ces personnages. Idem avec Bradley Cooper qui craignant de voir sa maison saccagée met la pression à Gary mais ne demande pas au majordome de les surveiller (notez que je ne relève pas les 5min sur Barbara Streisand tout aussi hallucinés).

    Et puis certes le réalisateur fait le choix d'une héroïne qui ne soit pas une top model et tant mieux mais il lui applique les mêmes attributs hollywoodiens : pendant 2H30, Alana séduit tout ce qui bouge à l'écran depuis l'enfant star de 15ans jusqu'à Bradley Cooper en passant par une Sean Penn.

    Cela nous permet d'arriver au problème principal de Licorice Pizza, au-delà des personnages inconsistants, cette histoire d'amour n'en est pas une. Les "infidélités" (systématiquement avortées) du couple semblent l'unique ressort de leur relation dans laquelle je n'ai jamais cru. Le montage ne nous montre pas leur amour naissant, seulement leur jalousie. A quel moment communient-ils, partagent-ils quelque chose ? Jamais ou presque. Par contre on les voit ne pas y croire (Alana au resto, Alana qui trouve bizarre de trainer avec des gamins de 15ans ou regarde Gary et ses potes masturber un jerricane). Leurs interactions sont terriblement toxiques : Alana est traité par Gary comme un asset commercial tout au long du film que ce soit au téléphone ou en maillot de bain en boutique. Leur histoire d'amour se résume à multiplier les tentatives d'aller voir ailleurs et se reprocher de le faire. Du coup lorsqu'Alana poursuit la voiture de police et que Gary se précipite après la chute en moto : on se demande pourquoi ils courrent.


    DES FULGURANCES
    - De dialogues : Elena a Sean Penn "are we in a movie ?"
    - Scène (parodique) de retrouvaille devant un cinéma
    - La sublimation de plans éculés : les mains qui se touchent sur le matelas à eau.
    - La BO rock, c'est pas les titres les moins confidentiels mais comment ne pas jouir d'échapper au désormais incontournable trio de l'apocalypse auditif RAP, RnB, Pop ?
    - La forme : les travellings horizontaux, les gros plans omniprésents et l'extraordinaire scène où Alana tient la chandelle au restaurant
    - Les plans qui fourmillent de détails porteurs de sens : Gary, énorme, attendant son audition mais déjà visiblement trop vieux pour le métier d'enfant acteur
    - F.B : "Le choix de filmer des événements et scènes qui ne soient pas capitalisés narrativement dans l'histoire d'amour"
    - F.B : "PTA se pose contre l'ordre narratif et l'idée que la vie et le réel ne pourrait se saisir que sous le régime de l'histoire et de la narration. Il privilégie la situation, la séquence au récit. Ses scènes ne constituent pas de jalon, ne font pas avancer l'histoire."
    Fabien D
    Fabien D

    170 abonnés 1 107 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 janvier 2022
    Licorice Pizza est un film mineur de Paul Thomas Anderson. Loin de ses grandes fresques épiques et intimes habituelles, il livre un joli film sentimental, une sorte de teen movie vintage superbement mis en scène. La virtuosité technique d'Anderson tournerait un peu à vide sans la grâce de ces deux acteurs principaux, drôles, justes et touchants. On notera aussi la qualité des seconds rôles notamment celui de Bradley Cooper dans un rôle assez délirant. Alors, oui, le film ne raconte pas forcément grand chose et il y a quelques petites longueurs mais on prend beaucoup de plaisir à suivre ce duo d'amis amoureux. Bref, léger et agréable, licorice pizza est le nouveau petit bijou de P.T Anderson.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 26 février 2023
    Paul Thomas Anderson nous plonge tout droit dans les années 70 au travers de Licorice Pizza, une romance délirante dotée d'une mise en scène absolument superbe. Porté par un duo fantastique, qui brise en quelque sorte le paradigme de la beauté pour le remplacer par celui du charisme, le récit est une sorte de va-et-vient amoureux entre ces deux personnages quelque peu déjantés. Le réalisateur se lâche complètement pour notre plus grand bonheur, en leur faisant croiser la route des influenceurs de l'époque, star de cinéma, homme politique, dans des multiples passages haut-en-couleur, souvent humoristiques, à l'image des acrobaties d'un Sean Penn habité... Du grand art !
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    113 abonnés 1 582 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 février 2022
    Il a un talent fou ce PTA, dès les premiers plans, on se dit que l’on va en prendre plein la vue. Cette histoire d’amour entre un garçon de 15 ans et une jeune femme de 25 ans débute par une rencontre époustouflante filmée dans un plan séquence virtuose. Le gamin capté par la jeune femme ne la lâche pas d’une semelle ; le coup de foudre . Elle, de son côté, n’est pas indifférente, mais se refuse de tomber amoureuse d’un gamin ; même si on ressent très vite qu’elle n’est pas insensible à cette personnalité hors norme. Elle n’assume pas son amour pour lui, et c’est parti pour un jeu de va et vient durant 2h15 ; mais qui va vite en paraitre le double. Répétitions de scènes jusqu’à la lassitude ; où est passé le PTA qui jouait avec les sentiments de ses personnages et torturait les spectateurs lors de l’archi sophistiqué « Phantom thread ». Les deux jeunes acteurs ne sont pas beaux mais possèdent un charme fou ; mais ils s’enlisent dans une forme de vis sans fin. Décevant. PTA veut de l’humour dans son film et il y en a ; c’est hyper frais. Mais que viennent faire les deux séquences avec Sean Penn et Bradley Cooper ; mal raccordées au reste du film, elles font office de court métrages dans le long. Tout cela n’a ni queue ni tête ; tout comme ces ouvertures de commerce (matelas pneumatiques puis flipper) par un gamin de 15 ans ; cette campagne électorale avec ce candidat bancal ; ce casting télé tendu. S’il voulait livrer une chronique sur la vie dans une ville moyenne de l’Ouest américain dans les 70’s ; çà pourrait suffire ; mais le contenu qui se voulait ambitieux reste tout de même faiblard. L’affiche faisait sérieusement à « American Graffity » ; mais c’est bien un autre film qui est présenté ici.
    TOUT-UN-CINEMA.BLOGSPOT.COM
    NammJones
    NammJones

    99 abonnés 1 719 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 7 juin 2022
    Les acteurs sont vraiment bons et donnent beaucoup pour nous faire comprendre l'intérêt de ce scénario.
    Tout le tapage qui a été fait autour de ce film ne se méritait pas tant.
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top