Votre avis sur The Fortress ?
4,0
Publiée le 7 septembre 2018
Ce titre se veut la traduction en français de 남한산성 (La forteresse de Namhan) ; trouvez l’ânerie.
1636, l’immense, puissante et moderne armée nord-chinoise déferle sur l’actuelle péninsule coréenne, et doit prendre la forteresse de Namhan perchée sur une montagne, pour y vaincre son roi, qui y demeure avec son gouvernement, son village et son régiment, très humble face à l’écrasant envahisseur. Rien à voir pourtant avec l’épopée guerrière héroïque à la chinoise que j’imaginais en voyant l’affiche. Amateurs de voltiges chorégraphiques, passez votre chemin. Cette fresque historique coréenne, au cinéma décidément fin et étonnant, est avant tout une critique et une réflexion socio-philosophico-politique, applicable à toute guerre d’invasion, un film à dialogues et une triple leçon de pragmatisme face aux douleurs et aux solutions sans issue.
D’abord celle d’un village et de ses troupes assiégés, torturés par les engelures d’un hiver glacial, littéralement affamés, où agonisent bêtes, hommes comme enfants, sans autre perspective que la boucherie de chaque tentative de combat. Quoiqu’un peu théâtrale, la mise en scène joue la carte d’un réalisme pessimiste, loin, très loin du monde fantasmagorique des super-héros et des guerres-spectacles.
Toujours dans cette crudité, la dominante du film incarne les intrigues politico-guerrières conséquentes des dirigeants face à l’inflexible ennemi, entre débats et querelles intestines, fourberies affligeantes, stratégies poussives, diplomaties impuissantes, incompétence et superstition des ministres, indécision du roi, perte totale de la confiance et du patriotisme du peuple surexploité qu’ils prétendent représenter, maladresses d’une caste qui ne vit pas dans le vrai monde, et dans lequel se débattent toujours les efforts sans cesse étouffés de deux ou trois notables sortant du lot.
Emergera fatalement de cette funeste impasse la seule dualité éternelle qui s’impose : opter pour l’utopique noblesse d’un idéal, ou le réaliste et avilissant compromis. Car les décennies à venir du pays dépendront bien du débat entre la mort ou la soumission, l’honneur ou le pragmatisme, la résistance ou la collaboration, le massacre assuré ou la survie humiliante, le sens que chacun met dans sa vie ou l’espoir de la conserver. Sans caricature guignolesque facile aux moralisateurs bien au chaud dans leur de salon, la finesse du film exprime la médiocrité comme la noblesse, la lucidité comme l’inconscience des deux bords, avec l’élégance de nous laisser méditer en nos propres valeurs.
4,0
Publiée le 30 avril 2019
Cette fresque historique coréenne est un surprenant long-métrage car il offre une belle immersion sur tout une réflexion socio-politique parsemé de philosophies pertinentes, applicable à toute guerre d’invasion, où les dialogues s’entre choc et deviennent une triple leçon de pragmatisme face aux douleurs d'un Empereur, de ses loyaux sujets et de ses soldats qui se battent jusqu'à la mort, afin de s'assurer que la Forteresse de Namhan ne tombe pas entre les mains de leur ennemis et avec sans véritables solutions, ce royaume se retrouve très vite sans issue. Quelle que peu théâtrale dans son approche à mettre en scène ce fait historique méconnue, ce film parvient tout de même à nous tenir en haleine, notamment, grâce à son imposant casting mais surtout par sa spectaculaire reconstitution où le décor hivernal devient le féroce théâtre d'une boucherie sanglante à travers des scènes de batailles d'un réalisme percutant. Très réussie, cette fresque épique ne lésine pas sur le spectaculaire mais nous interroge sur des thématiques crédibles (tel que le sens du devoir pour sa patrie ou bien quelles sont les valeurs qui se trouve en chacun de nous), au cœur d'un récit riche en émotions, en tension et en enjeux dramatiques, où Hwang Dong-Hyuk signe un grand film à la fois dense et captivant.
5,0
Publiée le 16 septembre 2018
L’absence de renommée de Dong-Hyeok Hwang en France est très étrange. Alors que de nombreux amateurs français de cinéma asiatique portent aux nues plusieurs de ses confrères, de manière parfois exagérée, ils restent totalement indifférents aux films du Coréen. Pourtant, « Miss Granny », et « Silenced » sont loin d’être passés inaperçus dans le reste du monde. Or, en France, silence radio ! Un silence qui est encore plus étonnant pour « The Fortress ». D’ailleurs, même en ayant été doublé en Français, e film, a mystérieusement conservé son titre en Anglais. Ne serait-ce qe pour son scénario passionnant, des portraits psychologiques très riches, l’excellence des comédiens de tous âges, la qualité des dialogues, et la beauté symboliques de plusieurs scènes et plans, les récompenses auraient dû pleuvoir. Que nenni ! Et pourtant, outre le fait qu’il nous captive en nous faisant vivre avec minutie et suspense certaines batailles épiques entre la Chine et la Corée, Dong-Hyeok Hwang, nous brosse avec subtilité et précision, un tableau des us et coutumes du 17ème, de ces deux sociétés, Chinoise et Coréenne.
4,0
Publiée le 3 juin 2019
Un film magnifique, très éloigné des films de sabre asiatiques où la vie des personnages secondaires ne compte pas. Ici, nous voyons les souffrances du peuple et des soldats, la terreur que fait régner l'aristocratie pour les obliger à combattre, son mépris de classe. La morale de l'histoire peut surprendre le spectateur habitué à voir mourir les héros sans broncher pour toutes sortes de causes patriotiques. Mieux vaut une mauvaise paix qu'une guerre pour l'honneur perdue d'avance, d'autant qu'il s'agit de l'honneur d'un monarque et de quelques-uns de ses courtisans. Le peuple veut avant tout la paix, car il se moque bien de savoir quel sera le roi qui vivra sur son dos. Il faut dire que les Coréens ont vécu une des plus terribles guerres de l'histoire contemporaine et qu'ils sont vaccinés contre les sacrifices que les puissants exigent des humbles. On notera l'absence étonnante de personnage féminin. Sans doute que les femmes comptaient fort peu au 17ème siècle.
4,0
Publiée le 24 août 2018
Le scénario s'attarde avant tout sur les coulisses de la cour du roi Injo de Joseon, entre les deux factions, l'une prônant la diplomatie et les pourparlers pour éviter une bataille perdue d'avance, l'autre pour la lutte et le combat. Sur 02h20 de films les scènes d'action, qui sont enveloppées d'une sensation d'inutilité et d'espérance vaine, ne dépasse guère les 15 minutes en 2-3 séquences efficaces mais auxquels il manque cruellement de souffle. Dong-Hyuk Huang signe un film historique qui évite l'écueil du manichéïsme et ose même montré l'empereur Qing loin de l'image du barbare puisqu'il use d'un stratagème bine moins belliqueux qu'il n'y parait au premier abord.
Site : Selenie
4,0
Publiée le 20 septembre 2024
"The Fortress", film historique sud-coréen réalisé et écrit par Hwang Dong-hyeok, sorti en 2017.
Adaptation du roman "Namhansanseong" de Kim Hoon. Un grand succès du film en Corée, une grosse production, bien réalisée, qui met en avant l'histoire du pays et le patriotisme dans un pays qui a subi beaucoup d'invasions et reste marqué par la guerre fratricide qui le coupe en deux. Comme souvent, la réalisation est grandiose, très soignée, décors, photo, costumes, paysages, plans larges et nombre de figurants, un cinéma généreux y compris en durée.
1636, limite nord du royaume de Joseon, la cour se replie dans une forteresse escarpée dans les montagnes et le froid terrible de l'hiver. Les Manchous opposés à la dynastie chinoise des Mings, alors alliée du royaume, étendent la guerre en Corée. Le peuple sera mis à rude épreuve pour défendre la forteresse pris dans les conflits internes des aristocrates : se rendre ou résister, il faudra choisir. Un film de guerre, un drame diplomatique, un bon film historique qui nous permet, à nous occidentaux, d'en apprendre plus sur l'histoire de la Corée après "Hansan : La Bataille du dragon" (2022) où, cette fois, le royaume avait déjà dû faire face à l'invasion japonaise. Les coréens font de bons films historiques !
3,0
Publiée le 28 août 2024
Ce film historique coréen est un peu particulier puisqu'en général on met plutôt en images les épopées glorieuses que les drames nationaux. Ici c'est bien d'un moment historique douloureux pour les coréens dont on nous parle. Ce n'est pas un film où les batailles ont de grandes places, il n'y en a que trois assez courtes et pas particulièrement remarquables visuellement, le reste du film se concentre exclusivement sur l'aspect politique au sein de la cours du roi où deux camps s'affrontent : ceux qui veulent capituler face aux chinois et ceux qui préfèrent se battre jusqu'au bout. Ces luttes de palais sont bien retranscrites mais quand même assez répétitives, le film aurait gagné à être plus dynamique en se concentrant moins sur le roi et ses ministres au profit de guerriers ou d'hommes du peuple, ce qui est un peu fait. Le film n'en est néanmoins pas inintéressant et le reconstitution historique est très satisfaisante.
4,0
Publiée le 3 juin 2024
Servi par une belle photographie et une interprétation fine , ce film pose la question universelle de la survie et de l'honneur en temps de guerre . Faut-il abdiquer les valeurs et idées qui orientent la vie ou bien subir l' humiliation mais survivre en espérant des jours meilleurs. S'adapter ou résister ? Une oeuvre ambitieuse.
3,0
Publiée le 26 septembre 2022
Discrète mais toujours aussi perspicace dans l’approche, la culture sud-coréenne entrevoit toujours de bonnes intentions dans un élan de bravoure, le vrai. Dong-hyuk Hwang nous le fait comprendre dans une adaptation qui stimule les grandes personnalités d’une époque où la Chine domine une Asie controversée de l’intérieur. Les compromis ne semblent pas une option acceptable dans la mesure où l’honneur et la dignité surclasse toute démarche visant à se soumettre. Un grand jeu de supériorité se dessine alors entre les assaillants et les assiégés, piégés dans un hiver qui précipitent les cœurs et décisions dans la confusion. Et c’est autour de ce concept que l’œuvre brosse un portrait à la fois satirique et ludique concernant les valeurs qu’ont les hommes, qui espèrent retrouver un printemps glorieux.

Le roi Injo et ses conseillers bataillent dans le but d’imposer leur noblesse, car le véritable duel ne se situe pas dans les affrontements musclés, comme on le sous-entend souvent. Les enjeux naissent de débats à la fois insensés et intenses dans la salle du conseil. L’opposition entre les ministres Kim Sang-hun (Yun-seok Kim) et Lee Shi-baek (Park Hee-Soon) témoignent de l’instabilité du pouvoir exécutif, car le roi, rongé entre l’humilité et la raison ne parvient pas à générer la crédibilité qu’il faut auprès de ses adversaires. Il se détourne ainsi de son objectif, avec subtilité, ce qui fait gagner du temps dans des négociations relaçant constamment les divergences au sein de la forteresse.

La cour est en perpétuel renouvellement des idées. Elle valorise l’honneur, mais ne suggère pas d’échappatoire. Le roi impose également un style qui ne permet pas à ses sujets de proposer les meilleures solutions pour le danger qui les guette. Sa notoriété et l’égard que chacun possède pour sa vie ne permettent pas non plus de conclure à une sortie favorable. Et ce n’est pas auprès du peuple que l’on pourra gagner en confiance, car les esprits et les corps cèdent aux conditions qui oppressent cette classe inférieure, délaissée pour les caprices de dirigeants compliqués en affaire. La zizanie illustre donc bien le comportement de cette structure, fragiliser par des divergences morales que l’on redécouvre avec moins d’impact qu’on l’aurait souhaité et c’est bien dommage.

Cependant, faute de frapper là où l’émotion doit se trouver, il faudra avouer que la photographie ne peut rattraper le manque d’intensité lorsque la diplomatie est nécessaire. L’action, en faible quantité, n’est pas un handicap dans ce duel qui se veut avant tout verbal. Malheureusement, la qualité se perd au fur et à mesure que l’on avance, en notant la mise en scène très académique et les sacrifices techniques qui piétinent sans relâche le spectacle voulu. « The Fortress » met donc un accent sur les martyrs d’une dynastie en voie de décomposition. Sur ce point, pas de timidité au tournant, les exemples se succèdent afin de semer le doute et la tension quant au dénouement qui se fait attendre. Malgré tout, le dernier acte a ses points forts qui synthétisent tout à fait l’état d’esprit d’âmes égarées d’hommes qui discutent du sens de l’honneur et de la valeur d’une vie.
4,0
Publiée le 21 août 2020
Casting 5 étoiles (réunion du héros de Bittersweet life et celui de The Chaser) pour cette fresque historique sud corréenne. Il ne s'agit pas d'un film d'action contrairement à ce que peut laisser penser l'affiche et le titre, mais vraiment d'un film historique voire philosophique sur comment appréhender des valeurs telles que l'honneur, la survie, la trahison etc.
Un très beau film, la photographie est superbe, les acteurs sont tops et on ne s'ennuie pas.
Concernant le scénario est il est solide (adapté d'un bouquin il me semble), il n'y a pas énormément d'action donc ça peut paraitre long pour certains.
1,5
Publiée le 27 juillet 2020
À quel point un film peut-il être fastidieux ? Ils parlent et parlent et parlent encore vous pourriez regarder une session du parlement moderne et ce serait probablement plus intéressant. Presque aucune action ou histoire intéressante. Malheureusement j'ai trouvé le film trop long, lent et très répétitif dans les dialogues et les actions. Je veux dire il doit y avoir eu une vingtaine de scènes à peu près les même les réunissant dans la chambre royale. Combien de fois ont-ils prononcé les mots « il doit être décapité », « envoyer le prince héritier », etc.. C'était une question de déjà-vu. Le film est devenu fastidieux d'avoir à regarder la même chose encore et encore. The Fortress est peut-être historiquement exact mais peu importe si cela vous fait vous endormir en le regardant...
4,0
Publiée le 26 février 2019
J'ai aimé ce film coréen.
Style drame psychologique avec une belle maitrise technique des vues, des plans très réalistes. Du beau travail.
Les dialogues sont parfaits.
Je recommande vivement
2,5
Publiée le 15 janvier 2024
Cette fresque historique coréenne, bien que surprenante dans son immersion dans une réflexion socio-politique, souffre de quelques défauts notables. Le film se noie parfois dans sa propre complexité, avec des dialogues chargés et des leçons de pragmatisme qui peuvent paraître lourdes et répétitives. La tentative de dépeindre les souffrances de l'Empereur et de ses sujets est gâchée par une mise en scène qui frôle le théâtral, manquant de subtilité et d'authenticité. Bien que le casting soit impressionnant, le film peine à maintenir l'intérêt, s'embourbant dans une reconstitution historique qui, bien que spectaculaire, se transforme trop souvent en une démonstration sanglante et peu nuancée de la violence. Réalisé par Hwang Dong-Hyuk, « The Fortress » s'avère être un film dense, mais parfois fastidieux et redondant dans ses dialogues et scènes, manquant de l'impact émotionnel et dramatique nécessaire pour captiver pleinement son audience. WHITE FINGERS : LA PISTE SYSKIYOU (TOME 1) et LE CIMETIERE DES SQUAWS (TOME 2) (Amazon Kindle).
2,0
Publiée le 20 octobre 2018
2 étoiles - The Fortress

Scénario et mise en scène très académique. Ce n'est pas mauvais : les personnages principaux ont une véritable présence psychologique ; mais c'est long, sans dynamisme scénaristique : la narration de cette histoire (manifestement sensible pour le patriotisme coréen) est sans surprise cinématographique. Bref : bof ...!
3,0
Publiée le 19 novembre 2020
D'accord une remarque au sujet du synopsis : Ce n'est pas la Chine qui tente d’asservir l’Asie mais les Mandchous qui tentent de soumettre à leur autorité la péninsule coréenne. Et, au contraire, le royaume coréen est allié avec la Chine.

On pourrait penser que c'est un film d'action ou de guerre mais c'est surtout un film historique et philosophique. Il débute lentement et on se demande si on va pouvoir aller au bout lorsque l'on voit les courtisans clamer en choeur comme une secte d'écervelés. Puis le film prend de l'ampleur pour montrer la confrontation entre des valeurs comme le mépris de l'étranger, le mépris des petites gens, l'honneur, la survie, la trahison. La question principale étant vaut-il mieux la mort ou la vie dans la soumission mais avec l'espoir de pouvoir renaître un jour.

Les costumes et le jeu des acteurs sont réussis.
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