Voici une comédie singulière que la années 80 auront de quoi alimenter divers débats culturels. « Les Dieux Sont Tombés Sur La Tête » est une production Botswanaise, que Jamie Uys parvient à mettre magnifiquement en scène. Au-delà de la bonne comédie produite, on y trouve tant de réflexions que le sujet mérite d’être approfondi en détail.
Le postulat initial stipule un choc de culture et ose surtout comparer ouvertement deux types de sociétés. La contemporaine dans laquelle nous vivons et sommes instruits, ainsi que celle d’une tribu libérée de toute obligation morale. On suit notamment Andrew Steyn (Marius Weyers), Kate Thompson (Sandra Prinsloo) et Xi (N'Xau) dans une folle aventure, flirtant parfois avec le côté documentaire de la chose. L’introduction en témoigne mais abandonne rapidement ce format pour laisser plus de liberté dans un scénario, fragmenté en fables pédagogiques.
Ce sont en premier lieu les sentiments et les mœurs qui sont mis en avant. On tourne souvent autour du « Evil Thing », un malheur porteur de jalousie et de violence. La comparaison sur le plan humain, la notion du temps et de l’argent diffèrent de culture en culture. On choisit alors le terrain « neutre » de la savane pour purifier l’espace d’une morale. On s’attarde ainsi sur l’environnement, victime comme chacun des protagonistes, qui est au centre du contexte. On émet l’idée d’adaptation. Nous autres nous nous sommes conformés à un système calculé, mesuré et tracé. L’Homme, au sens large, a fini par apprivoiser la nature pour son utilité personnelle. Chez le village Bushmen, les habitant s’approvisionnent au fur et à mesure pour leur besoin vital, dans le simple but de boire et manger.
Le caractère humain de ce film mérite d’être observé. Afin de ne pas passer à côté de cette critique, il faut garder un esprit ouvert. Ce n’est pas nouveau, car chaque œuvre suggère son lot de réflexion. La formule de l’intrigue favorise pourtant grandement l’aspect comique des notions abordées. On en rit pour la situation et les mises en scène qui se prêtent aisément à l’ironie et aux quiproquos hilarantes. Les acteurs campent ainsi sur des caricatures sociétales propres au ton du scénario. Ces repères illustrent l’inquiétude que l’on peut avoir.
Un certain recul est à prévoir quant aux propos sur la guerre. Libre à chacun de développer sa piste afin d’identifier les barrières sociales dont il est question. Il s’agit d’un film riche en humour et en valeurs éthiques que le premier cinéphile venu ne retiendra que le noyau du projet, attentionné et instructif.