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Olivier Barlet
294 abonnés
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3,0
Publiée le 2 octobre 2017
Née en Suède et ayant grandi au Burkina Faso, Theresa Traoré Dahlberg tenait à revenir sur son adolescence à travers un documentaire sur les jeunes femmes à Ouagadougou aujourd’hui. Elle choisit une classe de tôlerie peinture dans un centre de formation féminin spécialisé dans la mécanique. Donc des femmes qui ont choisi un métier d’hommes, dans un milieu où, dit une garagiste qui a réussi à s’imposer, « c’est comme la jungle ». Quel avenir pour ces femmes lorsque tout le monde s’étonne de leur choix ? L’une d’elles dit devoir insister sur sa volonté de faire ce métier auprès de son futur mari, sachant bien que dans l’intimité de la cour, il risque ensuite de lui interdire de le pratiquer... Pourquoi un choix aussi radical ? Elles n’en font pas un slogan. On sent moins pointer la vocation que la nécessité de trouver une voie pour travailler. Mais aller ainsi à l’encontre des coutumes d’une société augmente l’incertitude de leur situation, d’autant plus que le pays est en plein changement politique, après la chute de Blaise Compaoré, ce que le film évoque par des plans sur les affiches électorales ou quelques sons de radio. Ce centre de formation féminin a été créé par Thomas Sankara, qui s’était engagé pour l’accession des femmes à des métiers jusque là interdits. Theresa Traoré Dahlberg insiste dès lors sur la solidarité du groupe, sa bonne entente, et combien chacune appuie l’autre dans sa résilience et sa détermination. Ce sont des jeunes, souvent plus intéressées par leurs portables ou leurs tresses que par les exercices pratiques sur les vieilles bagnoles du centre de formation. Leurs bleus de travail cachent mal des chaussures fantaisies... On les voit cependant peu à peu évoluer de la désinvolture à la lucidité, à la recherche de leur place dans la société. Difficilement imaginable dans des centres de formation en France, elles ont des cours d’éducation sexuelle tandis qu’une psychologue les accompagne sur la durée. Cela permet à la réalisatrice d’accéder à quelques témoignages touchants où les jeunes femmes révèlent leurs blessures et des pans de leur sensibilité. Ce n’est cependant que dans ces petits moments que le film transcende la pesanteur qu’il installe. Evitant l’interview, Theresa Traoré Dahlberg privilégie des mises en scène d’échanges et de situations jouées ou rejouées où la caméra pèse fort. Est-ce la crainte d’avoir trop de sous-titres ? Les conversations sont essentiellement en français, tandis qu’on voit parfois le mooré s’imposer plus naturellement. Cela contribue à figer quelque peu les comportements alors que les jeunes femmes pétillent de vie. Les nombreux plans de coupe sur les rues de Ouaga et les tribulations des étudiantes neutralisent le rythme du film et semblent être préférés à l’approfondissement d’un ou deux personnages tandis que la relation à la réalisatrice est éludée. Tout cela contribue à faire de Ouaga Girls un exercice inaccompli alors même que la vie est là, qui ne demanderait qu’à être captée. (critique d'Olivier Barlet publiée sur le site d'Africultures)
Ouagadougou est la plus grande ville du Burkina Faso. Un groupe de jeunes filles issues de villages se rencontrent au centre de formation pour femmes de la capitale, où elles terminent leurs études de mécaniciennes automobiles. Entre clés à molettes et nettoyage de voitures, elles échangent ensemble sur leur destin. Aux portes de l’âge adulte, elles vont se soutenir pour entrer dans la vie active et ainsi aider, leurs familles à mieux vivre. Ouaga Girls est un hommage aux femmes et aux travailleuses et un cri d’alerte à un peuple qui appelle à un changement politique. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Difficile de se passionner pour ces filles de Ouaga, apprenties en mécanique et carrosserie automobile. Sans commentaire et sans fil conducteur, ce documentaire se déroule de façon peu structurée, enchainant les dialogues entre les filles, les cours en classe, les entretiens avec une psychologue, les sorties nocturnes. Les meilleurs moments sont ceux où la musique surgit, dans les maquis, en concert dans une salle ou en appui de certaines images de rue. Un sujet original que l'on aurait adoré voir traiter par Jean Rouch.
À Ouagadougou, au Centre féminin d'Initiation et d'Apprentissage aux Métiers (CFIAM), Bintou, Chantal et Dina s'initient à la profession de mécanicienne automobile. Theresa Traoré Dahlberg les a suivies durant leur (trans)formation.
Burkinabée par son père, suédoise par sa mère, la documentariste interroge la place des femmes au Burkina Faso en filmant une promotion d'une demie douzaine de jeunes filles qui se forment à un métier a priori masculin : la réparation automobile.
Sorti le 7 mars, la veille de la Journée internationale des femmes, "Ouaga Girls" raconte les difficultés de ces jeunes femmes à se trouver une place dans une société patriarcale. L'une aimerait chanter, l'autre a eu un enfant trop jeune. Chacune s'interroge sur son avenir.
"Ouaga Girls" n'est pas seulement un film féministe dont les héroïnes auraient pu indifféremment vivre dans n'importe quel pays d'Afrique à la situation interchangeable. C'est un film tourné en 2015 dans un pays en plein changement : le Burkina Faso qui, l'année d'avant avait renversé son président, et s'apprêtait, à l'occasion des élections présidentielles et législatives de novembre 2015 à embrasser un nouvel avenir constitutionnel. Le sujet n'est jamais traité de front. Mais il est l'arrière plan permanent (une émission de radio entendue chez le coiffeur, une affiche électorale entr'aperçue tandis qu'on suit une jeune fille en mobylette...) de "Ouaga Girls".
Ce documentaire pudique a les défauts de ses qualités : les jeunes filles qu'il suit sont si timides, si effacées qu'on peine à s'attacher à elles. Dommage...