Première fois que je n'aime pas un film d'Aja, ça m'est certes déjà arrivé de trouver ça moyen (Mirrors par exemple), mais là c'est assez mauvais.
Bon déjà on reprend le principe de Buried, film que je déteste, et c'est quasiment les mêmes défauts : le réalisateur n'arrive pas à tenir son principe. Tu es enfermé avec quelqu'un dans un cercueil/caisson de cryogénie, très bien, mais il va falloir arrêter de vouloir sortir la caméra de ce caisson (en perchant la caméra à plusieurs mètres au dessus du sol dans Buried ou là avec des flashbacks lourdingues qui n'apportent finalement rien, qui ralentissent le récit et qui bien évidemment ne véhiculent aucune émotion... en gros c'est de la merde).
Mais surtout on retrouve les mêmes passages obligés avec le téléphone, ça coupe, ça capte mal... tout ça fait affreusement factice... Surtout lorsque comme moi on a deviné dès le départ ce dont il retournait... (ma première hypothèse était la bonne)
On a une fille dans un caisson cryogénique, quel est l'intérêt pour elle d'avoir internet, un téléphone qui peut appeler n'importe qui, une interface qui parle et qui fait plein de jolis effets (avec la voix de Mathieu Amalric !) avec un système qui peut te donner un sédatif avec un robot flippant qui vient te piquer avec son bras articulé alors qu'il y a des intraveineuses qui sont posées, mais quel est le projet ?
Tout ça montre juste en fait les distractions scénaristiques qui évitent de traiter ce qui aurait dû être le sujet du film à savoir une personne enfermée, qui se réveille et qui ne sait pas qui elle est et ce qu'elle fait là. Parce que là, niveau expérience claustrophobique ça vaut que dalle.
Et vu que l'histoire est prévisible, totalement factice et qu'il n'y a aucune empathie pour le personnage à cause d'un sérieux échec à rendre tangible la menace à force de se perdre avec des sous-intrigues à base de « Léooo, Léooo tu es vivant... », « Nannn Léooo... », le film perd bien vite tout son intérêt. Sous-intrigues dont on se contrefout totalement étant donné qu'encore une fois le perso de Mélanie Laurent n'évoque rien chez le spectateur puisqu'il est sans arrêt en train de faire des trucs, de s'agiter au lieu de montrer ce que c'est que d'être enfermé sans pouvoir en sortir.
Mais bon ça aurait été plus dur à filmer, à écrire et possiblement moins « divertissant » en cas d'échec de faire un film qui ne se base pas uniquement sur des révélation scénaristiques... révélations qui encore une fois sont grillées dès le début du film...
Je veux dire, on va pas me prendre pour un con, mais un personnage dans un truc cryogénique aussi sophistiqué il est pas dans un hôpital mais dans un vaisseau spatial et si ton nom c'est Omicron 267, ben t'es pas un vrai humain, mais un clone ou un truc du genre...
On ne me la fait pas à moi...
Quel hôpital appellerait ses patients Omicron et pas par leur nom ?
Donc Oxygène c'est beaucoup de bruit pour rien et j'ai l'impression que Netflix c'est quand même un peu là où finissent les réalisateurs un peu talentueux pour faire leur pire film.
Clairement le projet aurait dû être beaucoup plus sobre, beaucoup plus minimaliste histoire de vraiment faire ressentir la tension claustro qu'on était venu voir et pas juste nous servir un énième thriller avec une enquête pourrie grillée en deux secondes.
C'est pas que c'est chiant, c'est que ça ne va pas au bout du concept et que c'est juste d'une profonde banalité, que c'est sans idée, tout est déjà vu et tout manque de radicalité, un comble pour Aja qui avait quand même tendance à y aller franco...
Vide spatial/20