L'idée d'une suite à Tamara est née juste après la tournée promotionnelle du premier film : "On pouvait noter, déjà, un vrai engouement et des réactions très touchantes de la part du public. Les filles, notamment, étaient émues par cette histoire dont l’héroïne était une jeune femme susceptible de leur ressembler. Et les parents étaient eux aussi très enthousiastes, on sentait qu’ils échangeaient beaucoup avec leurs ados après la projection. Car sous ses airs de comédie légère, le film abordait des choses profondes qui parlaient à beaucoup de jeunes. Comme j’aimais profondément les personnages, je me suis dit que ce serait chouette de poursuivre l’aventure avec eux. Et puis l’idée de voir grandir ces héros me plaisait car au-delà de me rappeler les trilogies de Truffaut avec le couple Antoine Doinel-Christine Darbon, ou celle de Klapisch, autour des personnages de L’Auberge espagnole, que j’aime beaucoup, l’âge de Tamara et de ses amis est un âge où on évolue rapidement : nombre de choses se définissent pendant ces 3 ou 4 ans", explique le réalisateur Alexandre Castagnetti.
Les acteurs ont été très impliqués dans le processus de création du film : "Dès lors qu’ils ont eu une version aboutie du scénario, nous en avons beaucoup parlé avec eux. Le script définissait la période où en étaient leurs personnages et ce qu’ils seraient amenés à vivre mais nous avons approfondi l’écriture en fonction des conversations que nous avions avec chacun. Leur langage, leur vécu, la façon dont ils voyaient les choses nous a inspiré et la maturité qu’ils ont acquise depuis le tournage du premier film a déteint sur leurs personnages. Je pense à Héloïse Martin, à Rayane Bensetti mais aussi aux autres. Le personnage de Wagner, par exemple, est vraiment différent dans le 2 : toujours aussi drôle mais sur une autre tonalité. Cela correspondait à l’assurance qu’avait pris Jimmy Labeeu par rapport au jeu, à sa vie, à sa carrière. Et comme j’étais toujours en alerte sur les propositions des acteurs ou leurs expressions, j’ai réécrit le scénario jusqu’à la fin du tournage", analyse Alexandre Castagnetti.
Nos héros, issus de la classe moyenne, vont croiser dans leur colocation parisienne des gens qu’ils n’auraient jamais pu rencontrer au lycée. Parmi eux, il y a ce routard artiste de rue qui galère un peu. "Pour avoir dirigé Oussama Kheddam (Mounir) et Noémie Chicheportiche (Sam) dans La Colle, je connaissais leur potentiel et savait qu’ils pouvaient apporter un contraste intéressant à l’univers de Tamara. Il y a aussi la bande de James (Idrissa Hanrot, Panayotis Pascot, Karidja Touré…) qui représente une classe plus bourgeoise. Eux sont bien habillés, ont déjà réussi à attirer les marques et à se créer une position sociale.
Ce côté très branché fait naturellement rêver Tamara mais c’est un miroir aux alouettes car il va l’éloigner de ses racines et de ses amis Diego, Sam ou Wagner. J’avais aussi envie de faire entrer une autre génération dans la danse. De là est né le personnage d’Annie Cordy. Cette femme a 90 ans mais son parcours est proche de celui de Tamara : provinciale, elle a débarqué à Paris pleine de rêves et sa vie fut mouvementée- les vraies photos de la carrière d’Annie le prouvent ! Cela donne un côté intemporel à l’histoire, ça offre une perspective à Tamara et puisque cette femme est au crépuscule de sa vie, ça remet les petits problèmes à leur place", confie Alexandre Castagnetti.
Héloïse Martin était heureuse de retrouver le personnage de Tamara, qui est très proche d'elle : "Une fois encore, je me suis trouvée énormément de points communs avec elle. Venant de Rennes, j’ai connu l’arrivée à la capitale. Comme Tamara, j’ai quitté ma famille et pris le train avec une excitation folle. Je suis arrivée à Paris avec des étoiles plein les yeux car je pensais entrer dans un monde féerique, beaucoup mieux que celui que je quittais mais j’ai compris petit à petit que la réalité n’était pas toujours aussi belle. J’ai dû me rapprocher d’une bande parisienne pour faciliter mon intégration à cette ville. Pour cela, il m’a fallu revoir mon style vestimentaire, mes expressions verbales, mes repères géographiques et situer les endroits branchés. Comme Tamara, mes yeux brillaient dès que je croisais un acteur de cinéma car je me disais que c’était là qu’habitaient tous ceux qui exerçaient le métier que je voulais faire", confie l'actrice.
Héloïse Martin garde un souvenir intense de sa scène mémorable de danse avec Rayane Bensetti. "Rayane et moi l’avions répétée pendant plus de deux semaines, et sur le plateau, Alexandre Castagnetti m’a poussé à me lâcher car il savait que ce serait l’une des scènes les plus fortes du film. Je l’ai tellement pris au mot que, lorsque je me suis retrouvée sur la poutre posée à 1m50 du sol, j’ai fait une chute mémorable qui s’est transformée en un sacré fou rire ! Ce qui devait être la scène la plus forte du film est donc aussi devenu le moment le plus fort du tournage."
"Cette séquence n’était pas la plus difficile car elle était chorégraphiée par Denitsa Ikonomova dont je connais très bien le travail depuis Danse avec les stars. Mais j’en garde un grand souvenir car ce jour-là, Héloïse nous a fait une vraie « Tamarade » ! En dansant au-dessus de quelques tables autour desquelles des figurants étaient installés, Héloïse, fidèle à elle-même, a marché dans le vide ! Et pour être franc, j’avais l’occasion de la rattraper mais j’ai laissé faire pour le plaisir du spectacle. En bon pro que je suis, je voulais laisser de la matière pour les bonus du DVD !", ajoute Rayane Bensetti.