Après un premier volet fleurant bon la comédie adolescente, "Tamara Vol. 2" s’aventure vers le passage à l’âge adulte et confirme l’essai avec une comédie hilarante, aussi légère, actuelle et tout aussi agréablement naïve. Alexandre Castagnetti parvient à faire évoluer ses personnages à travers un récit survolté, entre soif de reconnaissance sociale et nouveaux décors, tout en gardant la romance au centre. "Tamara Vol. 2" est assumé, ne cherche pas à se prendre au sérieux et c’est ce qui en fait un véritable plaisir non-coupable à dévorer sans complexe pendant l'été ! Dans cette suite, on retrouve avec plaisir Tamara, qui est séparée de Diego depuis deux ans. Elle quitte enfin le nid pour vivre l’aventure étudiante à Paris avec sa copine Sam. En galère d’appartement, elles acceptent une coloc avec leur ami Wagner. Problème : Diego fait partie du lot, et il n’est plus célibataire ! Pour Tamara, qui rêve d’oublier sa petite vie de province, ça commence mal… Et tout se complique lorsqu’elle flashe sur James, le mec parfait : étudiant-photographe-mannequin-DJ canon, star des réseaux sociaux ! Pour l’approcher, elle va devoir devenir populaire et jouer dans la cour des grandes… Tout ça sous le regard de Diego… Entre la fac, l’ex, le futur-ex et des parents toujours sur son dos, il va falloir faire les bons choix ! Exit le collège et le lycée pour notre Tamara nationale ! Désormais bachelière et séparée depuis deux ans de Diego, son grand amour, elle quitte Lens et débarque à Paris. Elle y commence un cursus de LEA, en compagnie de sa copine Sam qui se lance quant à elle dans des études de médecine. Pour échapper à l’horrible chambre où elles vivent d’abord entassées avec une nuée d’autres filles, elles acceptent une coloc à Pigalle avec Wagner, le lourdaud qui leur a pourri la vie pendant toute leur année de troisième. L’immeuble, haussmannien, est magnifique, la déco à tomber et Wagner est beaucoup moins pénible qu’avant. Seule ombre au tableau pour Tamara : elle découvre que le quatrième habitant des lieux n’est autre que Diego, son ex, qui lui aussi a rejoint la capitale afin d’intégrer le Racing Club de France de natation. Une situation très étrange pour elle comme pour lui : Tamara sera obligée de supporter les visites d’Elodie, l’agaçante petite amie de Diego, une montagne de muscles garantie zéro capiton. Quant à Diego, il va voir Tamara prendre la grosse tête au contact de James, un influenceur-photographe-DJ terriblement snob et franchement insupportable dont Tamara s’est entichée. J'avais déjà beaucoup apprécié le premier volet, que j'avais trouvé vraiment fun, sympa, mignon, divertissant, frais et vraiment original. Alors que le film d’Alexandre Castagnetti avait tout du film comique girly sucré au message bien-pensant et au cliché de la petite rondelette du lycée qui se chope le beau mec du bahut, j’ai découvert que oui, effectivement c’était bien cela, mais de façon hyper assumée qui s’amuse de ses clichés, aussi bien pour les détourner que pour s’en nourrir. Pour ce nouvel opus, "Tamara Vol. 2" s’émancipe de son format original, à savoir la bande dessinée, pour propulser son héroïne dans le monde des grands entre son entrée à la fac et la rupture avec son cocon familial et sécurisant (malgré une mère un poil névrosée). Ce qui rend Tamara aussi attachante et accessible, c’est que malgré ses complexes, ce n’est pas un personnage qui reste dans son coin en attendant que le monde tourne dans son sens. Volontaire et affirmée malgré ses défauts, Tamara croque la vie à pleines dents et compte bien réussir à faire son trou dans la capitale, à commencer par choper un beau DJ croisé en soirée, pour mieux oublier Diego, son ex ! Si l’objectif est simple, il n’en demeure pas moins accessible tant il propose une héroïne loin des clichés habituels, à laquelle on peut facilement s’identifier, tout en projetant une image positive de ses défauts. Alexandre Castagnetti dresse un tableau pétillant qui invite à l’humour et à la détente, à travers la ronde de personnages excentriques qui cohabitent ensemble. Romance et jalousie côtoient encore et toujours un besoin d’affirmation toujours plus présent alors que "Tamara Vol. 2" s’inspire de la mode actuelle des "influenceurs" (Instragameurs, Snapeurs, Youtubeurs qui attirent l’attention des marques) pour servir les ambitions de son héroïne sur un plateau. Dans un univers festif et empli de paillettes, le film explore un monde d’apparences exigeant et finalement plein de désillusions, qui va mettre à mal les amitiés nouvelles et anciennes. Toujours porté par une énergie délirante, un poil exagérée mais toujours efficace, "Tamara Vol. 2" parvient à surprendre et à se renouveler sans jamais perdre de son ADN romantico-naïf qui plane en surface. En effet, malgré sa facture cousue de fil blanc, "Tamara Vol. 2" reste une petite bulle pleine de douceurs dans laquelle on plonge avec ravissement pour suivre une aventure rocambolesque, dans l’espoir d’un dénouement final hyper cliché mais jubilatoire. Alexandre Castagnetti écume les clichés sans s’y perdre et même si parfois le film joue un peu trop la carte cucul la praline et ne manque jamais de faire danser Rayane Bensetti (un peu comme Zac Efron dans tous ses films !), l’ensemble reste coloré, sucré mais agréablement digeste, le tout porté par des personnages attachants (oui, même l’infâme Wagner !). Au casting, on prend presque les mêmes et on recommence. Héloïse Martin reprend le rôle-titre aux côtés de Rayane Bensetti, toujours aussi complices à l’écran et dont les personnages tentent de rester amis malgré leur nouvelle vie séparée. Sylvie Testud, Cyril Gueï et Blanche Gardin sont également de la partie, à distance ou avec nos héros, tandis que Bruno Salomone s’offre bien plus que le presque caméo qu’il avait dans le premier film et que Jimmy Labeeu sort de l’ombre en maintenant étonnamment tout ce beau monde en place. Autres nouveaux venus, la plupart déjà vus dans le précédent film du même réalisateur ("La Colle") : pas de Oulaya Amamra (controverse post-César oblige ?), l’ancienne amie de Tamara est tout bonnement remplacée par une nouvelle, incarnée par une Noémie Chicheportiche ("La Colle", "La Règle du Jeu"…) très à l’aise dans ce groupe électrique, Oussama Kheddam ("Cherchez la Femme") nous éclate avec un personnage perché mais pas lourd, Manon Azem ("Burn Out") joue la rivale au caractère bien trempé, tandis que Karidja Touré et Idrissa Hanrot gravitent autour. Et surprise, pour ceux qui se demandaient que devenait Annie Cordy (vous êtes nombreux, j’en suis sûr), la réponse est dans le film ! Fort du succès du premier volet de "Tamara", qui a attiré près de 800 000 spectateurs, "Tamara Vol. 2" est moins brouillon, notamment grâce à ses excellents seconds rôles, mais manque d’originalité. Malgré tout, c’est un vrai plaisir que de revoir l’attachante Tamara. Elle a grandi, s’est affirmée et c’est donc dans un univers plus adulte et plus riche qu’elle évolue dans ce deuxième volet : le fait que les intrigues ne se limitent plus aux bisous et idylles d'adolescents fait souffler une bouffée d’air frais sur son petit monde. Même belle satisfaction au niveau du casting : tous les acteurs sont à la hauteur, avec des points bonus pour Noémie Chicheportiche, qui campe Sam, l’obsédée des révisions de la bande et Oussama Khedham, alias Mounir l’artiste en galère qui va venir partager le même toit que Tamara, Sam, Wagner et Diego. Même le jeu de Rayane Bensetti, qui manquait de naturel dans le premier long-métrage, a gagné en maturité. Mais les répliques les plus hilarantes sont incontestablement celles que nous offrent Sylvie Testud, qui interprète la mère totalement flippée de Tamara. Et de Blanche Gardin, qui se glisse à nouveau dans la peau de Valérie, sa voisine et copine, désabusée, dépassée, un peu alcolo sur les bords mais pleine de bon sens. Là où cette suite pêche encore, c’est du côté du scénario où tout est toujours plus esquissé qu’abouti. Et le dénouement semble beaucoup trop cousu de fil blanc, à l’instar de certaines autres scènes du film qu’on a l’impression d’avoir déjà vu mille fois sur grand et petit écran. En conclusion, c’est simple : si vous avez aimé le premier film, vous allez adorer "Tamara Vol. 2" ! Alexandre Castagnetti signe une suite tout aussi survoltée, pleine d’humour et de romance à l’eau de rose, renouant avec des héros attachants et créant des situations nouvelles à la fois accessibles et fantasmées, avec une bande-son pop survoltée et dynamique qui met vraiment de bonne humeur, des décors parisiens (comme l'appartement utilisé pour la colocation de nos héros, l'université, etc..) et estivaux (comme la plage de Deauville ou encore les bars et night clubs) vraiment sympathiques et très agréables visuellement, une mise en scène banale mais efficace, et une réalisation assez soignée. Surfant sur la tendance des fameux "influenceurs" pour séduire sa cible, "Tamara Vol. 2" reste un pêché mignon savoureux et réjouissant, conjuguant à merveille l’esprit fleur bleue du film à une réalité honnête et assumée autour de son univers branché mais pas trop. Bref, à voir sans aucune honte car c'est vraiment une très bonne comédie romantique, fleur bleue mais sans non plus être trop guimauve et niaise, colorée, fun, originale, décomplexée et très tendre, à voir clairement que l'on ait vu le premier volet, "Tamara" ou non !