Premier long-métrage de la part de Tim Burton, qui réalise ici une œuvre de commande (pour le compte de la Warner), à savoir l’adaptation sur grand écran des aventures de Pee-wee Herman (basé sur le personnage créé & interprété par Paul Reubens), un personnage inconnu mais France, contrairement aux Etats-Unis où "The Pee-wee Herman Show" connu un grand succès au début des années 80.
Pee-wee Herman est un homme-enfant excentrique et insouciant, affublé d’un costume gris étriqué, d’un nœud papillon rouge et d’un rire si reconnaissable qu’il vous marque à jamais à la fin du film. Le pitch du film est assez simpliste, Pee-wee se fait voler son amour de toujours, à savoir une rutilante bicyclette rouge pimpante, ce dernier s’engage alors dans une épopée qui le fera traverser les Etats-Unis d’Est en Ouest, afin de retrouver sa chère et tendre… bicyclette, au grand dam de Dottie qui a beau lui faire les yeux doux, cette dernière reste perpétuellement ignoré par Pee-wee.
Avec son premier long-métrage, Tim Burton ne tarde pas à rencontrer le succès, comme en témoigne le succès au box-office de son adaptation. A travers cette réalisation, le jeune réalisateur (26 ans) qui s’était fait connaître grâce à deux de ses courts-métrages (Vincent - 1982 & Frankenweenie - 1984), nous prouve sans la moindre hésitation ses talents de metteur en scène, n’hésitant pas un instant à intégrer à son film, des plans en animation et même de la stop-motion (deux techniques qu’il avait déjà utilisé avec les courts-métrages précédemment cités). Concernant Paul Reubens, ce dernier porte le film sur ses épaules et en impose véritablement. Hilarant, touchant, insouciant, absurde, grotesque, tendre, machiavélique, idiot, il passe par tous les stades possibles et inimaginables et nous offre de beaux moments de fous-rires (notamment la scène d’ouverture ou encore la course-poursuite endiablée dans l’enceinte des studios Warner Bros). Les plus cinéphiles d’entre nous auront reconnus "la patte" de Danny Elfman à la B.O. Célèbre compositeur qui accompagne tous les films de Tim Burton depuis ses débuts (une dizaine de collaborations à ce jour).
On serait tenté de dire que Pee Wee Big Adventure (1985) est la version américaine de Mr. Bean, tant les similitudes entre les deux protagonistes sont flagrantes. Reste au final une comédie réjouissante mais étonnamment inconnue en France (pourquoi ?). Un premier film qui vaut le coup d’œil et qui n’est certes, pas sans défaut mais reste tout de même d’une drôlerie pas avare en gags et en trouvailles.
Pour la petite anecdote, succès oblige, une suite à vue le jour (Big Top Pee-wee - 1988), sous la houlette de Randal Kleiser et toujours interprété par Paul Reubens.