Suite au succès de son court-métrage Frankenweenie, Tim Burton se voit confier la réalisation de Pee-wee's Big Adventure, personnage inventé par Paul Reubens et ici cherchant sa bicyclette chérie se trouvant soit-disant sous Fort Alamo.
Premier long-métrage du futur metteur en scène de Sleepy Hollow, Pee-wee's Big Adventure nous fait donc suivre les aventures de cet homme à travers les Etats-Unis, le tout dans l'univers déjà excentrique et étrange de Burton, ici assez colorée. Il propose avant tout un road-movie burlesque, avec certaines touches plus désenchantée à l'image des cauchemars du protagoniste, du voisin, où même d'une des séquences avec un fameux animal préhistorique.
Burton n'en a guère à faire du scénario, ici il n'est pas important et il mise surtout sur son univers ainsi que le personnage principal, totalement loufoque, qui va devoir quitter sa petite maison pour retrouver sa bicyclette. C'est d'ailleurs là que ce se trouve l'intérêt, mais aussi les limites, du film, c'est-à-dire dans un personnage qui ne laisse pas indifférent, parfois drôle, mais qui est joué par un acteur qui en fait des caisses, et ça en devient vite lassant tant il est par moment horripilant.
L'oeuvre trouve évidemment son salut dans l'univers et les inventions de Burton, ainsi que dans une partie des aventures de Pee Wee, capable de l’emmener face à des Hells Angels déchaînés. Bien que le rythme, comme l'humour, soit assez inégal, Burton démontre un certain savoir-faire derrière la caméra, qu'il améliorera au fil des années pour atteindre son âge d'or dans les années 1990. Il saupoudre son film de nombreuses références, et bénéficie d'une reconstitution assez sympathique, collant avec brio aux personnages hauts en couleurs.
Sublimée par la partition de Danny Elfman, Pee-wee's Big Adventure, première oeuvre de Tim Burton, est finalement assez inégale, malgré un univers déjà identifiable et un aspect mélancolique intéressant dans un monde semblant coloré en enfantin.