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traversay1
3 575 abonnés
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3,5
Publiée le 8 mai 2018
Peu connue en France, Rosario Castellanos est une femme de lettres mexicaine illustre dans son pays, non seulement pour son oeuvre de poétesse et de romancière mais aussi pour ses engagements pour la cause des femmes et des indigènes. Los adioses oscille entre deux époques, dans sa jeunesse, alors étudiante, puis près de 20 ans plus tard, reconnue comme une grande dame. A ces deux moments, elle vit avec l'homme de sa vie, duquel elle a été séparée de longues années. Le va et vient entre les périodes est loin d'être fluide et complique quelque peu un portrait qui aurait gagné à être moins confus (sauf pour les mexicains qui connaissent mieux son parcours que nous). En revanche, le film de Natalia Beristain Egurrola séduit par sa manière douce et la qualité de sa mise en scène mêmes si l'on regrette les trop longues citations en voix off (une constante dans les films "littéraires"). Son travail acharné sur son ouvrage d'écrivaine et sa lutte féministe, notamment auprès d'un compagnon macho et hypocrite, sont joliment illustrés dans des scènes qui expriment toute la complexité de cette femme qui n'est pas loin d'être considérée comme une héroïne par les jeunes générations mexicaine. Sa mort accidentelle et prématurée, alors qu'elle était ambassadrice en Israël a encore renforcé son statut d'icône. Malgré une construction bancale, Los adioses a le grand mérite de nous faire découvrir ce personnage fascinant et pugnace, excellemment incarnée par la comédienne Karina Gidi.
6 mois après le biopic documentaire américain consacré à la chanteuse (et féministe) Chavela Vargas, c’est le Mexique lui-même qui nous propose, cette fois ci sous forme fictionnelle, un autre biopic consacré à une autre grande figure féminine du pays, la poétesse, romancière et essayiste (et féministe) Rosario Castellanos. "Los adioses" est le deuxième long métrage de la réalisatrice mexicaine Natalia Beristain Egurrola. Le premier, "No quiero dormir sola", présenté à la Semaine de la critique de la Mostra de Venise 2012, n’a pas été distribué dans notre pays. Il est probable que le nom de Rosario Castellanos ne dise rien à la très grande majorité des cinéphiles de notre pays. Cela ne doit pas empêcher le public de l’hexagone de s’intéresser à cette fine description des problèmes au sein d’un couple, dans un autre pays que le nôtre, dans une autre époque que celle que nous vivons. C’est tout sauf une surprise, malheureusement : "Los adioses" montre finalement que, malgré de réels progrès, les inégalités entre les hommes et les femmes sont malheureusement toujours d’actualité !