Evénement horrifique de cet été sur Netflix , le projet même de la trilogie Fear Street a de quoi faire baver n ' importe quel afficionados de films d ' horreur.
Une trilogie basée sur les romans horrifiques de R.L Stine ( rien que le nom du romancier met en confiance sur la suite) et tous classé R , ce qui pouvait augurer du meilleur pour les amateurs de gore.
Ce deuxième volet , toujours dirigé Leigh Janiak , se déroule donc comme son nom l ' indique en 1978 , en plein été dans un camp de vacances , où la malédiction de la ville de Shadyside vas encore une fois mettre en péril la survie des moniteurs et des jeunes vacanciers. Difficile d ' en dévoiler plus pour ne pas trop rentrer dans les détails , mais ici encore , il vas être question sorcellerie , de légendes du passés hantant le présent et de tueur à la hache étant possédés par une sorcière.
Tout comme le premier volet , cette suite ne se contente pas de jouer la carte du slasher pur , préférant se pencher du mysticisme et de la sorcellerie, trouvant parfois ces inspirations au détour d ' un Projet Blair Witch , ce qui permets vite de voir les points forts du scénario , mais aussi ses limites.
Car le coté fantastique de la saga , bien qu il permette d' amener une touche de mystère et de légendes du passés assez intéressant , se perd vite dans des délires ésotériques , qui éloigne le récit de l' aspect slasheresque de départ.
Forcément , des meurtres en série en été dans un camp de vacances , sentant bons les années 80 , c ' est tout un pan du slasher qui est convié dans ce Fear Street. Les références sont nombreuses et évidentes. On pense évidemment a de nombreux slashers qui ont fait les beaux jours des vidéoclubs dans les années 80 tel que Vendredi 13 bien évidemment , mais aussi Carnage ou Massacre au camp de l' été pour ne citer qu 'eux.
Le matériau de base est donc bien connu et la réalisatrice ne s' en cache jamais , tant les clins d' œil évidents à ces films sont disséminés dans 1978 ( ce n ' est pas anodin si le tueur à un sac avec un trou sur la tête pendant une grosse partie du film.)
Seulement voila , le film ne se contente pas d' être un hommage honnête a ces slashers , sa mythologie est plus complexe , et il est également question de malédiction ( la ville de Shadyside et quelque peu maudite depuis plusieurs siècles) et de sorcellerie par la biais du personnage de Sarah Fier ( sacré de jeu mots !)
Hélas le récit devient beaucoup moins intéressant à suivre dés lors qu' il bascule dans le fantastique pur et dur , même si c ' est pour développer une intrigue de base assez simpliste.
C ' est dommage parce que toute la mythologie entourant la ville de Shadyside , le passé un peu trouble des habitants et le coté années 80 bien retranscrit permet dans un premier temps de bien rentrer dans l ' histoire .
Mais malgrès les bonnes volontés de départ évidentes et l ' envie de créer un vrai univers glauque autour de cette ville mystérieuse , le film perd de son efficacité en court de récit , ne sachant pas vraiment quoi faire de son univers.
La réalisation de Leigh Janiak ne joue pas vraiment en faveur du métrage , parce que au final peu inspirée ( on est majoritairement dans des champs / contre champs assez basique) à quelques exceptions près , pas grand chose qui sort du lot hélas , on reste dans du pur académisme, sans éclats , mais pas forcément honteux.
Un mot sur les acteurs tous corrects dans leurs rôles , juste dommage que je n 'ai ressenti aucune empathie pour leurs personnages , la plupart sont assez antipathique , où justes mal développés.
La où le film aurait pu s ' assumer comme un bon slasher qui tache , bien gore , avec un tueur à la hache assez prolifique et sanguinaire , le film sacrifie tout espoir de délire sanglant sur l ' autel du mysticisme et du surnaturel.
Evidement quelques plans gores ( maquillages et effets spéciaux sont vraiment réussis pour le coup) qui font leur effets et qui livre la marchandises qu ' on espère attendre , et bien pas toujours ,car le film se veut très timide dans sa folie et dans son second degré. Plusieurs meurtres filmés hors champs et dans la pénombre , donne l ' impression d ' une censure forcée de la part de la réalisatrice , ne s ' intéressant au final peu par l ' aspect slasher de son histoire.
Il y ' a une ambiance tout de même qui se dégage du film , d ' un coté on navigue en terrain familier et dans des thématiques connues ce qui donne un capital sympathie à l ' ensemble ( je le répète les références sont évidentes) , et on peut dire que la réalisatrice à eu la volonté avec ce deuxième volet ( et avec la trilogie en elle même) d ' aller au bout de son idée , d ' explorer sa mythologie jusqu' au final. .
Le film évite le coté trop méta ou parodique que l ' on retrouve trop souvent dans les productions calibrés pour les ados , le métrage assume son premier degré en toute situation et ne prend jamais en dérision le sous genre auquel il fait référence.
Ce second volet est donc une découverte en demi teinte , d ' une part proposant une histoire vraiment intrigante avec de vieilles recettes et des références évidentes aux slashers d 'antan
Dommage que le film passe un peu à coté de sa tuerie gore espérée pour un tel projet en livrant au final un film attendue sur la sorcellerie et le surnaturel.
Bien qu ' imparfait , le projet Fear Street , cette trilogie pensée comme un œuvre unique , est une des meilleure proposition que Netflix nous ait proposé depuis longtemps.