"Chacun pour tous" est adapté de l'histoire vraie qui a marqué les Jeux Paralympiques de Sydney en 2000 où l'équipe de basket espagnole n'était composé que de deux déficients mentaux sur douze joueurs. Le thème est à la mode car "Champions", film espagnol sorti en juin, traite également du même thème, sauf que l'entraineur était contraint de s'occuper d'une équipe de déficients mentaux pour purger sa peine...
Dernière échéance pour s'inscrire aux prochains JO, et pour ne pas perdre ses subventions, l'entraineur de l'équipe de France de basket paralympique décide de magouiller en employant des joueurs lambdas pour remplir son équipe, seulement composé de deux déficients mentaux. Il va donc les entrainer tout en les "formant" à paraitre plus crédible dans le cadre des JO paralympiques...
Vianney Lebasque fait le choix d'adopter le ton de la comédie pour traiter d'un sujet sensible. Au début, ça colle car entre le bon divertissement qu'il nous offre, les comédiens qui s'éclatent et les gags efficaces jouant sur la maigre barrière qu'il y a entre un déficient mentaux et une personne dit "efficiente", on retrouve un message de tolérance et d'ouverture d'esprit. Ces bons sentiments dont l'intrigue est cousue ne sont pas nouveaux, ils sont même prévisibles mais ils s'avèrent forts et beaux. Les clichés sont là, assumés et inévitables, surtout lorsque des jeunes hommes doivent jouer aux déficients mentaux lors d'examens de santé mais ces semblants de moqueries se dévient rapidement du mauvais gout. C'est avec bienveillance que cette équipe se forme, orchestrée par un Jean-Pierre Darroussin surprenant, à la fois maladroitement injuste et touchant. Les seconds rôles, bien que teintés de bonnes ondes, ont chacun leur petite histoire parallèle participant au message globale d'égalité et de tolérance.
On pourra reprocher à "Chacun pour tous" sa fin en queue de poisson, plutôt décevante, surtout lorsqu'on s'aperçoit jusqu'où ils ont réussi à aller dans la compétition en enfreignant le règlement de la sorte. On attend la retombée dramatique avec impatience, mais le choix de la comédie a surement favorisé ce dénouement. Entre le début très séduisant et cette fin en demi-teinte, le développement lors de la compétition à Sydney se veut bien moins passionnant par son manque d'initiatives et de prises de risque. C'est dommage, car à la sortie de salle, on garde le souvenir d'un gentil film sur le thème du handicap, via une aventure humaine atypique et drôle, mais qui n'ose pas vraiment nous confronter à notre propre rapport à ce dernier. On est pas questionné, harponné, ce qui rend "Chacun pour tous" malheureusement anecdotique...